« La mesure de l’amour, disait Saint Augustin, c’est d’aimer sans mesure ». Mais « Quand aimer devient difficile » que faire ? Voilà une équation difficile à résoudre puisque l’homme vient de l’amour et vit de et dans l’amour. Jules TOHOUN, séminariste, en titrant son premier roman ainsi : « Quand aimer devient difficile », laisse à la fois perplexe et interrogateur. Mais au-delà de ce sentiment de mal être et de défaitisme consommé, il entend provoquer la réflexion et inviter chacun à creuser au plus profond de lui-même, jusqu’aux racines les plus intimes de l’être pour savoir ce que serait la vie si l’on fait le pari d’affronter l’équation que porte en creux le titre : « Quand aimer devient difficile ». Bien plus, le titre renvoie le lecteur à lui-même pour qu’il trouve ce qui pourrait justifier le triste fait qu’aimer devienne difficile.

L’œuvre que nous présentons ici, est paru aux éditions NOUVEAUTES en 2018. L’auteur, y raconte les labyrinthes, les sinuosités de l’amour. Un séminariste qui parle de l’amour ? Quel paradoxe! Quelle audace ! De quel droit se permettrait-il de le faire. D’ailleurs, qu’en sait-il ? Voilà autant de questions légitimes que pourrait susciter la nature et l’identité de l’auteur. Mais quand on sait que nul ne saurait rester  indifférent aux diverses mutations que connaît notre siècle, mutations qui embrassent tous les domaines de la vie, l’on réalise à la fin que s’engager pour la vie, c’est replacer l’homme au cœur de l’histoire et des divers choix que l’on fait à un moment ou à un autre. Le « Roseau pensant » est davantage sollicité lorsqu’il s’agit de la vie familiale.

En effet, force est de constater que, de nos jours, ailleurs comme sous nos cieux, l’amour qui est le fondement de la vie familiale est galvaudé, instrumentalisé, vendu et acheté. Face à ce constat, Jules TOHOUN nous donne sa perception de ce que devrait être le véritable amour. Ainsi, pour lui, l’amour est la disposition à vouloir le bien d’une entité humanisée et à se vouer pour elle corps et âme, cœur et esprit. Il peut-être aussi défini comme la tendresse entre les membres d’une même famille. De ces deux définitions, jaillit une autre dimension grandiose de l’amour : l’amour est d’abord une vocation fondamentale de tout être humain car seul l’amour peut unir les hommes dans la société.

L’amour est donc le fondement de l’humanité. L’homme y trouve sa raison d’être et ne doit donc pas fermer son cœur à ce mystère connu de tous. Tout ce qu’accomplit un homme trouve sa valeur lorsqu’il le fait par amour, lorsqu’il laisse l’amour guider toutes ses actions et ce, malgré les difficultés rencontrées. Et c’est ce qui a manqué au héros de ce livre. Mais il finit par nous raconter sa vie où aimer était devenu difficile. C’est une œuvre littéraire de 95 pages structurée en 8 chapitres. Et chacun de ceux-ci a marqué un coup important à l’histoire narrée. L’ingéniosité arrive à faire passer son idéologie narrative à travers peu de personnages qui sont; Espoir, Blandine (maman Espoir) et Mr Georges.

C’est une histoire racontée par Espoir au narrateur qui s’est fait bien neutre. C’est l’histoire d’une mère et de son enfant, plus précisément. Cet enfant est resté renfermé sur lui-même toute sa vie. Que lui est-il arrivé? Tout a commencé par la fausse accusation de sa mère sur le meurtre de son mari. Or il semblerait que celui-ci l’avait mise enceinte quelques temps avant sa mort. Inceste ? Viol ? De toute façon, compte tenu du mauvais regard que portaient des gens du village, elle fut bannie de sa communauté. Car les mauvaises langues parlaient beaucoup et surtout d’adultère. La jeune fille passait donc de la « Reine à la traîne« . Quelle douleur! Quelle haine n’éprouve-ton pas contre ceux qui nous font mal? Mais comme par providence, elle trouva une solution à son problème grâce à Monsieur Georges. La grossesse arriva à terme et elle donna naissance à Espoir. Celui-ci grandit aussi bien en intelligence qu’en sagesse. Mais malheureusement, « la seule personne qui lui restait sur terre  » le quitta. Il est désormais livré à lui-même. Que va-t-il faire? Que va-t-il devenir ? Pourrait-il intégrer la société après ce malheur ? Ce sont autant de questions auxquelles vous trouverez de réponses dans ce livre qui vous tient en haleine depuis même la lecture du titre. Ledit roman aborde plusieurs thèmes comme la haine, la rancœur, la vengeance et laisse voir plusieurs autres sujets aussi bien culturels que sociaux….

Régis DEGBOGBAHOUN, poursuit ses études secondaires au Séminaire Notre-Dame de Fatima de Parakou. Il aime beaucoup lire et affectionne tout ce qui concerne la littérature.