« Une femme à deux maris » suivi de « Otages » est un recueil de deux pièces de théâtre écrit par OROU-LOGOUMA Cosme. L’œuvre est parue aux Editions « Les Tambours Sacrés » en 2015 et dépeint deux réalités à la fois inconnues et profondément ancrées dans la société béninoise d’antan et d’aujourd’hui.Cette pièce nous replonge dans l’ancien royaume de Nikki où le prince Tamou et son cousin Lafia rêvent tous les deux d’occuper le trône royal laissé vacant depuis la mort du roi.  A qui le trône reviendra-t-il? Deux hommes qui convoitent une même place. Mais pendant qu’ils se querellent, voilà que, à leur grande surprise, Ahovi épouse de Lafia, s’associe avec son oncle dans le même but de conquérir le trône. Face à cette situation, les deux cousins oublient leurs querelles et font bloc pour contrecarrer les plans de Ahovi et de son oncle. Vont-ils y parvenir ?

À la lecture de cette pièce de théâtre, l’on est surpris par le comportement de Ahovi qui a su manipuler à sa guise les deux cousins en endossant l’audacieux rôle de la polyandre, l’objet du désir qui affole et attire toutes les convoitises au même titre que le trône vacant. De quoi mieux comprendre le titre de la pièce car la femme aux deux maris ici c’est clairement à la fois Ahovi et le trône et les maris ne sont bien évidemment que les deux cousins en lice. Entre manipulations et convoitises, l’auteur, dans « Otages« , crée une psychose et fait entrer en scène une femme plus horrible que Ahovi.

Avec cette dernière pièce, OROU-LOGOUMA Cosme s’attaque aux manigances politiciennes personnifiées par Wowoué pris en otage par Dado qui, au nom de l’amour malade qu’elle lui éprouve, veut le posséder et le priver de sa liberté.  Ces deux personnages reflètent le marché de dupe établi entre le peuple ( Wowoué) et des politiciens ( Dado). Les politiciens ne cessent de tromper le peuple avec des discours éloquents remplis de tromperies de toutes sortes, faisant croire à la masse qu’ils travaillent pour le Bien Commun. Ils ne font preuve de dévouement que pour se remplir les poches et les comptent en banque. Et on le voit bien, ils font tout le contraire des promesses mirobolantes faites au peuple quand ils accèdent au pouvoir. Cette pièce de théâtre est écrite avec un réalisme déconcertant puisque c’est ce à quoi on assiste tout le temps avec nos politiciens. Tout compte bien fait, ces deux pièces de théâtre impeccablement bien écrites, en même temps distincts et complémentaires, ne font que dresser un portrait de quelques-uns des nombreux pans de notre société. Pari réussi donc pour l’auteur qui aura su amener le lecteur à la découverte de faits et réalités qu’il découvrira ou redécouvrira selon que son cogito l’y aidera. Mais à la fin de cet ouvrage, une question demeure insoluble: « La femme n’est-elle que mensonge, hypocrisie et traitrise ? »

 

Je m’appelle AGONMAN ABOKI Fidèle Maryse Jesugo Etudiante en deuxième année de comptabilité à Esgis Bénin .

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