BL: Bonjour Monsieur Elysé GODO. Heureux de vous recevoir sur notre blog, et merci de nous accorder cette interview. Veuillez-vous présenter, s’il vous plaît.

EG : Bonjour. Je suis Elysé GODO. Je suis de la Commune de Zè, précisément de HEKANMÈ. Je suis actuellement étudiant en Sciences Juridiques à l’UAC/ Bénin. Parallèlement je suis une formation en « LEGAL ENGLISH » à Cape-Coast au Ghana. J’ai eu un long parcours de 8 années dans trois Séminaires diocésains du Bénin (Saint Joseph d’Adjatokpa, Notre Dame de Fatima, Saint Joseph de Missérété). Durant tout mon cursus en ce lieu j’ai été forgé dans le moule de la littérature. Ce qui me permet aujourd’hui d’écrire et de porter le nom d’écrivain »

BL: Et comment la vie se déroule-t-elle quand on quitte un système tel que celui du séminaire où l’on a été longtemps comme « formaté » ?

EG: Lorsqu’on change d’eau à un poisson qui s’est déjà habitué à l’oxygène d’une eau donnée, il lui est vraiment difficile de s’adapter. Au début, je me retrouvais comme dans une prison bien coincée. J’avais forte appréhension de l’interprétation que les gens pourraient faire de ma sortie. Cette appréhension m’influença grandement. Si bien que je ne me retrouvais pas bien dans la société. Elle était nouvelle pour moi. Et l’image que je recevais de cette nouveauté n’était pas avantageuse. Si je pouvais nommer le séminaire, un paradis, il serait vraiment juste de nommer la vie hors de ses murs un « enfer ». Mais aujourd’hui, j’ai fini par m’adapter en ayant enfin su que le formatage que j’ai subi et l’éducation reçue en ce lie, pouvaient servir d’atouts et en même temps être une porte d’accès à la réussite de la vie. À l’heure où je vous parle, ma sortie m’a ouvert d’autres horizons qui font de moi aujourd’hui un homme dont le cœur ne peut que battre la mesure « JOIE ».

BL: Et est-ce depuis le séminaire qu’est née en vous la volonté de devenir écrivain ou vous avez empoigné la plume, une fois sorti du séminaire, pour vous exprimer?

EG : Pour servir une réponse claire à cette question, je dirais tout simplement que la volonté de devenir écrivain est effectivement née en moi quand j’étais encore au séminaire. Et cette volonté était la fille d’un désir majeur presque égoïste de ma personne. Je désirais fort dépasser certaines têtes intelligentes de ma promotion en dictée. Ce qui m’a obligé à me tourner vers les romans et autres genres littéraires. Au coeur de mes lectures, j’aimais très souvent à prendre parti: j’avais un certain attrait pour les personnages privés de leur droit. Et lorsqu’après lecture d’un livre je me retrouve insatisfait de mon personnage, je soulignais dans tout le livre lu les arguments faibles de l’auteur, histoire de le contredire fortement par écrit. Au début, certains camarades se demandaient si je n’avais rien d’autre de plus important à faire, d’autres m’encourageaient et d’autres encore me décourageaient  littéralement. Mais je me foutais pas mal de leur avis. Ce qui m’importait moi c’était d’écrire. J’ai peu de temps à vivre pour m’exprimer, même si je dois vivre 100 ans pour écrire.

BL: Vous avez à votre actif deux pièces théâtrales. Pourquoi ce choix du théâtre?

EG : Pour réussir à un concours de danse, il faut choisir un rythme auquel on est habitué, celui de son milieu. À la différence de certaines personnes qui forcent l’écrit d’une pièce théâtrale, moi je ne l’ai pas forcé. Si je l’ai choisi, c’est parce que c’est un don que Dieu m’a fait et ce serait un péché de ne pas le mettre à profit. Je suis né acteur de théâtre. Et ceux qui m’ont côtoyé peuvent témoigner de ce que tout mon être est théâtre, comédie. J’ai été sur scène cinquante neuf (59) fois dans 59 pièces théâtrales. J’ai inventé des tas de théâtres non écrits à la réalisation desquels j’ai joué le rôle de metteur en scène. Ce qui m’a aidé à développer ce don d’écrire. Si je choisis ce genre littéraire, c’est que je lis en moi un certain atout que je pourrais exploiter pour passer mes messages.

BL: Votre première pièce de théâtre porte comme titre : « La fin de ma peine ». Quand on sait que la vie, mutatis mutandis, est un piège sans fin, comment justifiez-vous ce titre ?

EG : Les kyrielles de difficultés que nous rencontrons dans la vie, nous obligent souvent à affirmer d’office que la vie est effectivement « Un piège sans fin ». Si à mon niveau, je trouve une fin à ce piège, j’avoue que réellement nous peinons dans la vie. Nous souffrons, mais nos souffrances ne sont jamais éternelles. Il y aura à un niveau de notre vie une fin de la peine à laquelle nous avons réellement cherché solution ou dans laquelle Dieu a réalisé un miracle pour nous. Alors, même si un autre piège arrivait, nous devons savoir que ce n’est pas la suite du précédent piège, mais le début d’une autre aventure. Et vous sentirez cette expérience dans ce livre « La fin de ma peine » où un prêtre qui a longtemps subi l’injustice et les invectives a fini par être glorifié. Parce qu’étant humble et saint.

 

BL: Vous sortez du séminaire où vous désiriez devenir prêtre et votre première œuvre porte sur la vocation sacerdotale. N’y voyez-vous qu’une pure coïncidence, un acte gratuit?

EG : C’est peut-être une coïncidence. L’idée avec laquelle j’ai mis par écrit ces inspirations était de secourir les prêtres laissés dans l’oubli et incapables d’être écoutés par qui de droit. Malgré leur piété et état de sainteté, ils sont toujours vus d’un mauvais œil. Et des pièges sont toujours à leurs trousses, des complots de tous genres. Ceux qui sont appelés à les écouter les minimisent et finalement un innocent peut être immolé aux vautours. D’aucuns pensent que c’est la fin de mes jours au Séminaire qui m’a inspiré ce titre, et d’autres une situation que j’aurais vécue. Ce n’était nullement le cas. Mais ce n’est qu’une situation qu’un ancien prêtre catholique m’a narrée après l’avoir vécue lors de ses expériences presbytérales.

BL: Votre deuxième pièce théâtrale est intitulée « Sang divisé ». Ici on voit deux frères qui reviennent de l’Europe bardés de diplômes et qui tombent sur la même femme: choc des sentiments. Mort. Chaos. La femme serait-elle ce glaive acéré à même de « diviser » un même sang?

EG : Je commencerai par reconnaître que même si dans mon livre la femme est vecteur de division, les malentendus entre gens de la même famille sont monnaie courante et constituent de véritables problèmes, fussent-ils des vétilles, mais impossibles à résoudre. Au delà du rôle qu’a la femme dans ce livre, on remarque que la division n’aurait pas eu lieu si les deux hommes s’entendaient. Il n’y a pas d’entente dans les familles. Ce qui n’appartient pas à Gildas, il veut coûte que coûte s’en emparer et finalement blesse Jules jusqu’à  le tuer.

BL: N’avez-vous pas une vision péjorative de la femme dont vous faites source de division? Ou l’est-elle réellement et ontologiquement?

EG : Dans la société, il est quotidiennement remarqué que la femme constitue une vraie source de division. Ce n’est pas une remarque faite pour dévaloriser la gent féminine comme le penseront certaines personnes. La femme en question a un caractère faible et c’est en particulier ce qui la rend source de division. En effet, nous voyons des fois à quel point la femme est prête à dévoiler des secrets vraiment impardonnables. Et tout cela conduit à des divisions. De même elle est bien douée dans le mensonge. Si elle veut vraiment diviser, il n’y a pas ce mensonge qu’elle ne pourra pas inventer. Cela dit, il faut remarquer qu’elle est en réalité la personne qui unit le plus. Elle n’est pas seulement source de division. Il n’est pas rare de constater que certaines femmes peinent pour l’entente dans leur foyer. Par exemple, des fois, on assiste à des mésententes entre père et fils. Dans ces cas palpables, c’est la femme qui amène son mari à pouvoir comprendre l’enfant ou à lui pardonner s’il s’agit d’une offense et la compréhension renaît dans le foyer. Mais la femme divise effectivement. (rires)

 

 

BL: Et pourtant sous nos cieux, du moins dans certaines cultures du Sud Bénin, la femme est appelée « Xwéfa »? Comment la femme, source et symbole de paix et de tendresse peut-elle encore être perçue comme source et objet de division?

EG : Xwéfa ». Effectivement, on rencontre sous certains cieux du sud Bénin ce nom que l’on donne à la femme. Ce nom en réalité signifie pour moi « QUE LA PAIX RÈGNE DANS LA MAISON » (Xwé ɔ ni fa). C’est donc une incitation à la préservation de la paix. Parce qu’on sait qu’en réalité la femme n’est pas toujours forte pour demeurer ce qu’elle est par nature: un être de paix. Et j’irai loin en faisant appel à l’origine du monde, dans le livre de la Genèse, où elle a été la première à perturber la confiance que Dieu aurait placée en les hommes, en mangeant le fruit et invitant son mari à faire comme elle. Mais la sagesse recommande instamment que la femme redevienne source de paix et tendresse; car si la femme le décide, il y aura plus de paix dans le monde puisque rien ne lui est impossible: « ce que femme veut, Dieu veut », dit l’adage et Jean Malonga de renchérir : « Ce que femme veut, les mannes l’acceptent en fermant les yeux« . C’est pourquoi on donne Xwéfa pour l’aider à vraiment pacifier la maison. Entendons par maison le cosmos, le monde.

BL:A vous lire, doit-on se convaincre que la jalousie mâle est plus dévastatrice que celle des femmes?

EG : La jalousie mâle est bien plus dévastatrice que celle des femmes. Compte tenu de la faiblesse de la femme ou, dirais-je, de son grand cœur et de sa sensibilité innés, elle prend vite du recul dans certaines situations. Mais chez l’homme, c’est le moment de montrer à son adversaire qu’il possède mieux de force dans les muscles que l’autre. C’est donc dans cette idée malsaine que la méchanceté fait maison dans le cœur de l’homme. D’où la mort comme on le note ici dans « Le Sang divisé« .

BL: Dans vos deux livres, la femme se fait plus ou moins présente. Quel rôle lui assignez-vous personnellement dans vos productions littéraires?

EG : J’ai écrit ces deux livres quand la réclamation de la parité homme-femme était à son paroxysme. Les femmes disent qu’elles sont privées de leur droit sur bien des plans. En les faisant intervenir dans mes livres, je veux juste les mettre en face de leurs défis pour qu’elles fassent tout pour que la maison soit vraiment « pacifiée » (Xwéfa).

BL: Nous avons constaté que vos deux livres sont édités chez « Edition 999 ». Pourrait-on dire que c’est parce que vous avez eu des difficultés à vous faire éditer ici au Bénin que vous vous êtes adressé aux Editions 999?

EG : Ceux qui n’ont pas compris diront tout simplement que c’est par égoïsme ou par mépris des compétences africaines précisément béninoises que j’ai fait éditer mes livres chez Édition999. Or, ce n’est pas du tout cela. J’ai eu de sérieuses difficultés à me faire éditer ici au Bénin. Cela ne veut pas dire que je ne connais pas des maisons d’édition. J’ai fait beaucoup de démarches sans suite. Et puisque j’avais d’autres chats à fouetter, j’ai ignoré un temps soit peu l’édition de mes 4 tapuscrits. Alors j’ai continué à écrire quand même et, par moment, à les publier sur Facebook et sur mon site internet. C’est alors que j’ai reçu un homme qui m’a envoyé un mail et me proposait d’aller éditer le livre « Le sang divisé » chez lui. Au début je n’étais pas d’accord jusqu’au moment où j’ai reçu l’audio de la représentation de mon livre, une représentation au cours de laquelle on exaltait le Bénin à travers ma personne. J’ai fini par accepter et je crois que je n’ai pas regretté d’avoir accepté.

 

BL: Il est remarqué, dans une certaine mesure, que quand on se fait éditer en Europe (sauf quelques grandes maisons d’éditions qui ont de grands et efficaces réseaux de diffusion et qui sont très performantes en communication), on n’a que difficilement ses livres disponibles dans les librairies d’ici, et pire, même l’auteur n’a pratiquement que quelques exemplaires de son propre livre. Est-ce aussi votre cas?

EG : Vérité absolue! On a très difficilement ses livres disponibles dans les librairies d’ici. Mais je suis entrain de mettre en place certaines dispositions pour que mes amis et lecteurs béninois aient mes livres à leur portée. Ce n’est pas mauvais de se faire éditer à l’extérieur, mais si on peut l’être aussi au pays et avoir ses livres disponibles chez soi pour la plus grande joie des siens, c’est encore meilleur.

BL: Si telle est la situation, (outre le fait d’être connu à l’extérieur, et même là, si la maison d’édition fait effectivement votre promotion), n’est-ce pas plutôt préférable de se faire éditer ici où on a son lectorat et son public à qui on s’adresse prioritairement?

EG : Je répondrais tout simplement qu’il serait mieux de se faire éditer sur son propre terrain où l’on a son lectorat et son public. Il n’y a pour moi aucune gloire à me faire une promotion à l’extérieur et ignorer l’intérieur. Ce qui se passe à l’intérieur du corps, la peau ne sait pas toujours. De même ce qui se passe à l’extérieur, l’intérieur du ventre n’en a pas toujours idée. Mais tant qu’on peut se faire éditer chez soi et avoir de bonnes propositions de la part des éditeurs, il faut le faire.

BL: Etre jeune auteur, à quoi cela vous engage-t-il? Sentez-vous une pression sur les épaules?

EG : Être auteur à un jeune âge demande beaucoup de sacrifies et surtout de travail sur soi pour se faire clair afin de faire comprendre au public qu’on sait réellement de quoi on parle. Les jeunes auteurs, il y en a toujours eu, il n’y a aucune gloire à en tirer. Quand on est jeune auteur, il faut plutôt viser haut, apprendre des grands auteurs comment ils procèdent, et comme je l’ai dit, continuer de lire et d’écrire, de se faire lire des personnes critiques et objectives et non des adulateurs béats qui aiment (likent) tout ce que vous écrivez. C’est ainsi qu’on pourra grandir et affermir sa plume et mieux appréhender les réalités qu’on a envie de décrire dans ses livres. C’est, du moins, ce à quoi m’engage le fait d’être jeune auteur.

BL: Aspirez-vous toujours au sacerdoce? Pourquoi?

EG : De peur de livrer une affirmation gratuite, je dirais tout simplement que la vocation est bien une question particulière. Et elle vient à qui se consacre à l’écoute et à la méditation de Dieu qui, seul, appelle. Je suis sorti du séminaire, oui! Mais je continue ma vie sans être sûr que l’espoir est déjà brisé. Si Dieu m’appelle aujourd’hui pour le servir dans le rang des Prêtres, je vais me lever sans habit ni richesse pour le suivre. Je suis toujours disponible.

 

 

BL: Conjuguer études et littérature ensemble, cela ne doit pas être facile. Comment vous-y prenez-vous?

EG : Conjuguer études de Droit et littérature ensemble n’est pas du tout facile. Il faut l’avouer. Mais j’ai déjà eu ce pli depuis le séminaire où il faut conjuguer l’étude et plusieurs autres activités. Quand j’y étais, j’étudiais et je faisais également l’élevage de lapins, de porcs, de poulets et autres. Tout récemment, j’ai été un invité sur le plateau de BB24 et de l’ORTB pour parler de la peste porcine au Bénin. C’était en février 2018. C’est une maîtrise que j’ai à ce niveau et qui me permet de profiter de mes temps libres pour m’occuper de mes animaux quand je n’étudie pas mes cours ou quand je ne griffonne pas. Je crois que la jeunesse peut se prendre en charge et avoir des activités parallèles aux études. C’est capital. Le livre ne nourrit pas toujours son homme sous nos cieux. (rires) Donc il faut avoir plusieurs cordes à son arc.

BL: Quels sont vos projets littéraires?

EG : Puisque la littérature fait désormais partie moi et moi d’elle, mes projets pour elle sont alléchants et ambitieux. Mais il va falloir se hâter lentement, marcher avec prudence et humilité. Je suis entrain d’achever un autre tapuscrit qui va s’ajouter à ceux qui somnolent encore dans mon ordinateur. Mais s’il plaît à Dieu et que toutes les conditions sont réunies, un de livre naîtra sans tarder : »l’amour fournaise » qui sera bientôt disponible ici au Bénin.

BL: Votre mot de la fin

EG : Mon mot de fin! Le plus riche homme du monde a toujours besoin de quelque chose pour évoluer. C’est pourquoi je tiens sincèrement à faire appel à tout homme de bonne volonté, ami ou pas de la littérature, à me soutenir et à soutenir les auteurs. Si je dois faire une réédition de mes livres et leurs lancements officiels au bercail, il me faut de l’argent. Si vous me le permettez, je voudrais profiter de ce canal pour remercier sincèrement le Père Gaston MONTCHO qui n’a jamais cessé de m’encourager dans cette voie. Mes sincères remerciements au professeur Da Silva Gérard qui a pris sur lui de lire et de corriger mes tapuscrits. Mes remerciements à l’endroit de Célestin et Bonaventure AWEDE et AWEDE et de Monsieur Clément VIAHO. Je n’oublierai pas Jean-Michel PAILHEREY qui n’a ménagé aucun effort pour que je sois ce soleil qui va briller sur la terre entière, puisque chaque homme est un soleil qui brille sur la terre entière, Alain VIGAN, Bill YOCLOUNON, Judes Yorès GOUNOU, et beaucoup d’autres personnes que je ne pourrai pas finir de citer. Je vous remercie, vous animateurs de ce blog qui s’est donné pour vocation et mission de faire connaître les auteurs, notamment les plus jeunes que vous sortez de l’anonymat pour les mettre sous les feux des projecteurs. Vous prenez une part importante dans la promotion de la littérature béninoise. Dieu vous bénisse et vous garde. A tous les lecteurs, je souhaite un Joyeux Noël et une Belle et Sainte Année 2019.

 

 

  1. Je suis très heureux de me retrouver parmi vous, sur ce blog. Votre accueil a encore ouvert mes yeux et à vrai dire mon esprit qui, désormais, ne voient que la littérature. Longue vie Biscottes Littéraires

  2. Merci. joyeux Noël à vous aussi
    Interview intéressant mais…
    On n’attend votre dernière apparition  »’amour fournaise  » »
    Juste à temps pour le nouvelle ans
    Pourriez-vous s’il vous plaît,
    nous souhaiter une bonne année avec sont apparition en janvier …..?

  3. Félicitations à toi petit génie. Ton silence a une grande force qui se sent dans tes œuvres. Dieu te protège!