BL : Nous vous remercions d’emblée pour avoir accepté de nous accorder cette interview. Vous voudriez bien vous présenter à nos chers amis lecteurs. Qui est Renaud Dino ADOHOUETO?

RDA : Bonjour, chers amis de Biscottes littéraires. C’est plutôt moi qui vous remercie pour la visibilité que vous m’offrez à travers cet entretien. Je m’appelle Adohouéto Renaud, communément appelé Dino. Je suis père de deux enfants et je vis en couple. J’ai 39ans. J’ai fait des études en Gestion des Entreprises et je suis un passionné de la littérature. J’accorde également une très grande place à la foi dans ma vie. J’habite présentement à Parakou.

BL : Quand on a étudié au Lycée St Nicolas Paris, Lycée Turgot Paris, et qu’on débarque au pays, quelles sont les premières impressions qu’on a?

RDA : Il faut reconnaître que je n’avais pas perdu complètement le contact avec le pays. Je rentrais en vacances de temps en temps.

BL : Le choc dans ce cas est certainement violent et source de déceptions et d’amertumes?

RDA : Oui, même si je n’avais pas perdu complètement le contact, je ne venais que pour quelques jours en vacances. Donc, j’étais beaucoup plus habitué aux réalités occidentales, puisque cela faisait déjà des années que je vivais à Paris. Oui, on est surpris par la lenteur administrative. Habitué au rythme Français et surtout Parisien, on a envie que tout aille vite. Je ne nourris aucun complexe d’extraneité, mais je dois reconnaître que dans certains domaines, il y a un grand fossé entre l’Occident et les pays Africains.

BL : Le 03 Novembre dernier, sur votre compte facebook, ‎Ismaël Bagnan‎ vous adressait un appel pressant, un SOS :  » Dino, Tu es un activiste. Aide-moi dans mon combat. » Dites-nous, c’est quoi un activiste? Et quel sens donnez-vous à votre activisme?

RDA : L’activisme est une doctrine qui prône le recours à l’action violente pour faire triompher la vérité. Et un activiste, est un partisan de l’activisme. C’est l’une des définitions que donne le dictionnaire. Mais de nos jours, l’activisme n’est plus forcement lié à la violence. Un activiste, c’est quelqu’un qui milite pour une cause, qu’il utilise la violence ou pas. Pour ma part je suis un adepte de la non-violence. Aujourd’hui, on parle beaucoup des activistes sur les réseaux sociaux. Vous conviendrez bien avec moi, qu’aucune violence ne saurait être virtuelle, à moins qu’elle soit une violence intellectuelle. Ce qui n’est pas mal si cela peut faire bouger les choses. Oui, effectivement Ismael Bagnan m’avait demandé de l’aider à faire plus connaître une situation d’injustice qu’il avait vécue. Je ne sais pas si on peut m’appeler activiste, mais ce que je peux dire est que je milite pour que les dirigeants africains gèrent mieux nos ressources. Nous ne sommes pas pauvres. Mais ce sont nos gouvernants sous les tropiques qui sont trop corrompus et qui maintiennent les populations les plus démunies dans des situations déplorables parce qu’ils détournent les deniers publics. Je n’aime pas l’injustice! Cela me crève vraiment le cœur de voir qu’on n’a pas assez d’hôpitaux, pas assez d’écoles, pas assez de route, pas d’électricité partout, pas d’eau dans nos campagnes et pendant ce temps les apparatchiks qui nous gouvernent s’achètent des appartements en France et ont des milliards sur leurs comptes. Donc j’écris beaucoup sur ma page pour dénoncer cela. Je n’ai même pas un blog. Je me contente de ma page et quand j’ai quelque chose à dire, je le dis. Je peux faire des semaines sans écrire si je n’ai rien à dénoncer .C’est pourquoi je disais que je ne sais pas si on peut vraiment m’appeler activiste.

BL : Quelles doivent être les qualités qu’un bon activiste doit avoir pour que sa lutte ne soit pas considérée comme les aboiements d’un chien en face de la caravane?

RDA : Pour être un bon activiste, votre lutte doit être juste et désintéressée. On voit aujourd’hui des gens qui dénoncent des choses, mais dès qu’on leur trouve quelque chose, ils se la ferment. Il faut aussi du courage et de la persévérance. Parce que quand on dénonce, on s’attaque à des intérêts des gens, et ceux-ci n’hésitent pas à utiliser tous les moyens pour vous faire taire.

BL : Avez-vous déjà reçu des menaces pour vos écrits?

RDA : Oui, mais rien de grave. Ce sont souvent des attaques sur le net via ma page ou dans ma messagerie privée. Bon, il y aussi des amis qui vous appellent et qui vous conseillent de ne pas trop dénoncer sinon que le pouvoir en place pourra s’en prendre à vous. Mais jusque là, comme je l’ai dit, rien de grave. Sauf qu’on perd quelques connaissances qui vous évitent, soit parce qu’elles sont de l’autre côté ou parce qu’elles ne veulent pas qu’on vous identifie à elles. Je peux comprendre.

BL : Vous accordez une grande place à l’entrepreneuriat. Pensez-vous que le plus urgent pour nous aujourd’hui c’est plus la résolution de l’équation du pain que le patriotisme et le civisme que l’éducation peine à transmettre de nos jours aux apprenants?

RDA : Oui, dans une nation, l’entrepreneuriat doit occuper une place prépondérante, parce que c’est l’entreprise qui crée la richesse. Mais les deux sont liées. Parce qu’il ne servirait à rien d’avoir de la richesse si les citoyens manquent de civisme et de patriotisme. Quand c’est comme ça, quand quelques-uns se retrouvent au sommet, ils gèrent mal nos ressources, justement par manque de civisme et de patriotisme. A ce niveau tout le monde est interpellé. Les enseignants à l’école, les parents qui doivent jouer leurs rôles d’éducateurs et aussi les confessions religieuses. Parce que si les gens avaient vraiment la crainte de Dieu, ils ne s’adonneraient pas à certaines dérives.

BL : On reproche aux béninois de faire d’élaborer de bons projets qui ne fleurissent qu’ailleurs. Vous qui êtes dans les projets, comment recevez-vous ces remarques?

RDA : Oui, ce sont de bonnes remarques. Mais à ce niveau, j’indexe beaucoup plus nos dirigeants politiques. Vous savez, dans un pays, tant qu’il n’y a pas une bonne volonté politique, les choses ne peuvent pas aller comme cela se devrait. Prenez part exemple le projet de la route des pêches, c’est ici que le Sénégal a copié cela et chez eux, cela fonctionne depuis. Pareil pour le projet de la filière du palmier à huile. Les gens nous ont copiés cela et l’expérimentation marche déjà avec succès chez eux, alors que chez nous, ça piétine toujours.

BL : Comment aviez-vous pris goût à la sauce littéraire ?

RDA : Il faut dire que depuis mon plus bas-âge, j’étais un accro de la lecture. Je lisais tout ce qui me passait sous la main. Au primaire, au collège, et au lycée, en toute modestie, je dois dire que j’excellais en Français. Que ce soit en dictée, en expression écrite etc. Tout ce qui demandait une rédaction était pour moi du pain béni. Je me rappelle qu’au lycée Mathieu Bouké à Parakou, certains professeurs n’hésitaient pas à lire ma feuille de rédaction dans les autres classes. Et j’étais aussi un adepte des lettres. Comme j’avais des frères à l’extérieur, je n’hésitais pas à leur envoyer de longues lettres.

BL : Quels souvenirs gardez-vous de l’événement littéraire  » Jukebox littéraire au Burkina Faso & au Bénin » Edition 2016 où on a vu beaucoup de talents béninois s’exprimer?

RDA : Oui, ce fut une expérience très enrichissante pour moi. Ce fut un concept original et assez vivant, car interactif. En effet c’est le public qui donne un mot et les auteurs sur scène doivent lire un de leurs textes contenant ce mot. On peut dire que c’est vraiment un spectacle littéraire parce que les auteurs ne sont pas seuls sur scène. Il y avait aussi un animateur et de la musique pour agrémenter tout ceci. Oui, le jukebox a montré que les auteurs Béninois pouvaient s’adapter à toutes les innovations littéraires.

BL : Quelles sont vos sources d’inspiration ?

RDA : Je m’inspire de mon vécu et de ce qui se passe autour de moi que j’essaie de mettre en fiction

BL : L’Afrique a célébré le 07 Novembre 2017 la 24ème édition de la Journée de l’Ecrivain Africain. Quel regard portez-vous sur la littérature africaine de ce dernier quart de siècles. Défis? Perspectives?

RDA : L’Afrique a beaucoup d’auteurs talentueux. Mais nous souffrons toujours des mêmes maux que ceux qu’on observe dans les autres domaines. Nos dirigeants n’accordent pas une très grande place à la culture, en l’occurrence à la littérature. Il n’y a pas assez de festivals ou de salons littéraires. Il y en a, mais pas suffisamment. Et même pour ceux qui existent, on ne leur accorde pas assez de prix. Regardez par exemple le budget alloué à la littérature dans nos pays. En France, on parle de rentrée littéraire et c’est souvent un grand événement. Il y a aussi des prix de renom tels que le Renaudot et le Goncourt pour ne citer que les plus célèbres qui sont décernés chaque année afin de récompenser les auteurs les plus méritants. Ceci démontre l’importance que le pays accorde à la littérature. L’autre défi est que nous n’avons pas des maisons d’édition qui puissent accompagner véritablement les auteurs. Ce qui est malheureux, c’est qu’à l’heure actuelle où je vous parle, il y a des gens qui ont de très bons manuscrits avec eux qui ne verront pas le jour, faute de moyens. Donc pour sortir un livre, il faut le faire à compte d’auteur, c’est à dire que c’est l’auteur qui finance tout lui même. Ce qui a été mon cas, et ce n’est pas du tout facile. Ce fut la croix et la bannière.

BL : Le thème de cette journée était :  » Langues, Bibliothèque et Industrie du livre : une priorité urgente pour le sort de l’Afrique ». Si nous devions nous focaliser sur le Bénin, comment aborderions-nous ce thème?

RDA : Je retiens de ce thème « priorité urgente« . Oui, j’y adhère. Mais ne restons pas seulement au stade des intentions. Quittons le stade des slogans pour passer à l’étape de la mise en œuvre. D’abord, que font les autorités locales dans nos villes pour encourager la chose littéraire? A-t-on suffisamment de bibliothèques dans nos villes? Dans nos écoles, qu’est-ce qui a été mis en place pour doter nos bibliothèques de l’essentiel? Et quelle politique est mise en place pour amener les élèves à s’intéresser à la littérature?

BL : Que représente pour vous l’écriture, une passion secondaire ou une passion intrinsèque à votre être ?

RDA : Je dirai les deux, parce que sans la littérature je ne peux être complètement moi-même. La littérature a beaucoup de vertus. Vous savez par exemple qu’à travers la littérature, l’on peut s’évader, aussi bien l’écrivain que le lecteur, en régénérant ainsi son esprit. A travers l’écriture, on peut aussi se vider, si je peux m’exprimer ainsi. Cela peut servir d’exutoire. Ce qui est bien, car cela évite de garder le trop plein. Mais pour ma part, je ne suis pas qu’auteur. Je veux dire par là que je ne vis pas que de cela. J’ai d’autres activités génératrices de revenus.

BL : En tant que citoyen et écrivain, quelles orientations prennent vos réflexions et vos avis sur la chose publique « res publica »?

RDA : Comme je le disais plus haut, j’écris souvent sur ma page pour pourfendre ce qui ne va pas chez nous. Les régimes se succèdent et rien ne change. On a l’impression que nos dirigeants sont plus préoccupés par leur confort personnel et celui de leur famille que par ce pourquoi le peuple les a élus. Ce qui caractérise leur gestion, c’est le népotisme, la corruption, l’affairisme. Et on essaie de tout contrôler en se comportant comme des despotes. L’Afrique est malade de ses gouvernants. Ils n’hésitent pas à bafouer les acquis démocratiques, créant ainsi des tensions. On utilise le pouvoir pour empêcher toute voix discordante. C’est dommage.

BL : Dans Votre roman, « Fanta », pourquoi avez-vous mis si tant de « sérieux »? Le comique n’apparaît presque pas. Quelle pourrait être la raison de ce choix ?

RDA : C’est le genre que j’ai choisi qui ne laissait pas trop de place à la comédie. Et le thème évoqué avait aussi un message à passer, lequel n’était pas forcement comique.

BL : Une certaine approche voit dans « Fanta » la naïveté, vu surtout le sort de personnage éponyme et le lien entre son nom et la boisson Fanta. Qu’en est-il réellement? Qu’est-ce qui vous a inspiré ce livre?

Le titre n’a rien à voir avec la boisson qu’on connaît. C’est plutôt le nom du personnage principal. Vous savez quand on lit des romans, on se fait des représentations dans sa tête en ce qui concerne les personnages, les lieux etc. C’est-à-dire qu’on se les approprie localement. Donc j’ai voulu écrire un livre qui décrit nos réalités d’ici, si bien que quiconque le lira s’y retrouvera aisément. Donc « Fanta » est un ouvrage dans lequel je retrace le parcours d’un groupe de jeunes depuis leur entrée au collège jusqu’à la fin de leurs études. A travers ce roman où se mêlent déboires, caprices, amour, rivalités, harcèlement sexuel, je parle des réalités du cours secondaire et je parle de l’univers impitoyable du monde estudiantin. Elle n’a pas été naïve, bien au contraire. Elle a la tête sur les épaules et savait très bien ce qu’elle voulait.

BL : Dans la vie, il faut se battre pour obtenir ce qu’on veut, ne jamais baisser les bras, gagner sa vie honnêtement, telle est la philosophie qu’on décèle de votre ouvrage « Fanta ». Mais, il apparaît que l’injustice règne en maître dans le monde et la corruption conquiert assez de conscience, on ne saurait le nier. Pensez-vous que cela ne constitue pas une entrave au bien-être ? Alors que peut-on faire ?

RDA : Je pense qu’il vaut mieux faire les choses honnêtement et il est bien possible de gagner sa vie en restant dans le droit chemin. Oui, nous sommes dans un monde où l’injustice règne en maître et on a l’impression que ce sont les méchants qui réussissent. Même si en apparence, la vie comporte parfois des côtés absurdes, il faut savoir que l’on récolte toujours ce que l’on a semé. Si tu fais du bien, tu récolteras le bien et quand tu fais du mal, cela te suivra également tôt ou tard. Mais ce qui est très important aussi à savoir, c’est qu’il ne faut jamais baisser les bras. Les épreuves de la vie sont faites pour nous rendre matures. La vie est un perpétuel combat et le jeu n’est pas fini tant qu’on est toujours là. Comme la trame qu’on retrouve dans « Fanta« . Voici une jeune fille qui est venue du village pour continuer ses études en ville. Snobée et raillée par tout le monde, sauf par Akim, un garçon issu d’une famille pauvre qui s’est lie d’amitié à elle pour l’aider. La suite, est une vraie leçon de vie

BL : Après avoir lu « Fanta », on peut se permettre les prolongements suivants : « Les jeunes, de nos jours, veulent l’argent coûte que coûte et ne veulent même plus faire des études. L’argent devient la finalité de toute action. Selon vous, l’argent peut-il tout faire ? Et les études, garantissent-elles un avenir sans problème d’argent ? »

RDA : L’argent est important, puisque sans cela il est quasiment impossible d’acquérir des choses. Mais être prêt à avoir de l’argent coûte que coûte conduit beaucoup de jeunes à faire n’importe quoi de nos jours. Les écritures nous disent que c’est l’amour de l’argent qui est la racine de tous les maux. L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître. Il ne faut pas se compromettre parce qu’on est guidé par le gain facile. Nous devons penser à la postérité, en nous posant des questions de fond sur l’héritage impérissable que nous allons laisser derrière nous. C’est cela le plus important. En ce qui concerne les études, oui il est très important de faire des études, parce qu’on y acquiert des notions. Et vous savez, il faut de tout dans un pays. Même si on doit souhaiter qu’il y ait de grands chefs d’entreprise chez nous, il faut bien des cadres, des technocrates qui ont des diplômes pour les accompagner. Et un pays a besoin aussi d’intellectuels.

BL : En tant qu’écrivain, quelle est a été votre plus grande joie? Votre regret?

RDA : Ma plus grande joie est d’avoir pu écrire « Fanta », en ce sens que depuis tout petit, je m’étais donné cet objectif. Je me rappelle en 2001, étudiant à Paris, j’étais ami avec la fille de l’illustre écrivain disparu Camara Laye, et je lui avais dit que j’avais été marqué par le livre de son feu père, L’Enfant noir. Et je lui avais confié que ce fut un des livres qui m’avait marqué dans mon enfance et qui me pousse à écrire un livre. Et que j’allais le faire. Douze ans après quand cela s’est réalisé, je l’ai appelée pour le lui rappeler et je lui ai envoyé un exemplaire de « Fanta » dédicacé. Donc, avoir pu le faire a été une immense joie pour moi. Est-ce que je parlerai de regret. Je dirai juste que j’aimerais pouvoir le mettre en vente en ligne afin que de partout le monde les gens puissent acquérir la version numérique. Mais je crois que je finirai par le faire.

BL : Le mariage des mineures continue de faire des victimes. Quel peut être l’apport de la littérature dans le combat contre ce fléau?

RDA : Oui, dans certaines traditions africaines, on continue par observer ce fléau. C’est un combat qui concerne tout le monde et la littérature peut apporter sa contribution en écrivant pour dénoncer cette pratique. Mieux, il faut organiser des concours d’écriture sur le sujet en mettant en exergue les conséquences néfastes de cette tradition

BL : L’Afrique à l’ère de la mondialisation et des TICS: pensez-vous que nous avons vraiment notre place sur cet échiquier où les plus écoutés sont ceux qui ont fait des percées dans le domaine du numérique?

RDA : Oui, nous avons notre place parce que les talents ne manquent pas. Les autres ont fait des percées parce qu’ils y ont mis les moyens, c’est tout. De toute façon, nous n’avons pas le choix si nous ne voulons par rester en rade.

BL : La lecture fait de moins en moins partie des passions de la jeunesse. Quelles peuvent en êtres selon vous les causes? Et quelles sont les répercussions sur la société? Comment résorber cette saignée?

RDA : Oui, nous avons remarqué que les jeunes de nos jours ne lisent plus comme auparavant. Plusieurs causes peuvent expliquer cela. L’école doit réserver des moments pour la lecture, en incitant par exemple les élèves à fréquenter les bibliothèques. Il y a aussi l’avènement des réseaux sociaux qui fait que les jeunes passent beaucoup de temps sur la toile et ne lisent plus. Et cela se ressent dans toutes les expressions, qu’elles soient orales ou écrites. Des étudiants qui s’expriment mal et le langage SMS qui fait qu’aujourd’hui nos jeunes ne peuvent pas écrire correctement.

BL : Qui Dit Renaud ADOHOUETO, dit aussi jeunesse. Qu’avez-vous à donner à cette jeunesse que vous ne voulez pas laisser vous quitter?

RDA : J’aimerais nous dire de continuer par nous battre. Par expérience, je conseillerais à la jeunesse de sacrifier son temps aujourd’hui à se concentrer sur l’essentiel afin de pouvoir s’assurer un avenir meilleur. Ne pas être obsédé par des ambitions démesurées qui vont nous amener à commettre des méfaits. Etre patient, tout en travaillant dur et en se disant que l’on récolte toujours les fruits de ses labeurs. Avoir également la crainte de Dieu dans tout ce que nous faisons.

BL : Que cuisinez-vous actuellement en termes de projets littéraires et artistiques?

RDA : En ce moment, je suis sur deux projets de livres simultanément. J’avais commencé la rédaction d’un livre qui sera composé de nouvelles. Ce sont des nouvelles qui raconteront la vie de tout type de femmes. J’en étais là quand un événement s’était produit, et m’a amené à me mettre à la rédaction d’un autre livre qui traite d’une autre facette de nos sociétés africaines. Je n’oserai pas l’appeler fléau. Je garde le secret à ce niveau pour le moment.

BL : Votre mot de la fin

RDA : Merci pour l’occasion que vous m’avez offerte de pouvoir parler de cette passion qu’est la littérature. C’est assez noble de pouvoir permettre aux auteurs de s’exprimer et de se faire découvrir ou redécouvrir. Une très bonne initiative. Mon message serait un message global. J’aimerais nous appeler au travail, à l’esprit de paix et d’union. Cultivons l’amour partout où nous sommes. Je vous remercie.

  1. Belle interview, cher Renaud Dino ADOHOUETO. Pressé de lire votre prochaine parution.