BL : Bonjour (Madame/Mademoiselle?) Yèmissi Fadé. Nous sommes très honorés de vous avoir sur notre blog. Présentez vous à nos lecteurs.

YF: Je suis madame CHEGNIMONHAN Eliane Épouse Fadé, le plaisir est partagé ! Merci à vous de m’y avoir conviée.

BL : Vous êtes à la fois Eliane Chegnimonhan et Yèmissi Fadé. Certainement il n’y a pas grand-chose à dire sur Eliane. Mais dites-nous: « quelle charge sémantique dégagent tous ces noms que vous portez? »

YF: Rires, Chégnimonhan mon nom de jeune fille, signifie littéralement en Mahi : « Le mien est différent ». Yèmissi, prénom Yoruba quant à lui veut dire : « honore-moi » et m’a été donné par ma mère. Le choix Yèmissi Fadé simplifie les choses et m’évite d’entendre mon nom originel, mal prononcé. Mais je ne le renie pas, au contraire ! D’où la combinaison de tout ceci !

BL : Vous avez un CV « lourd  » comme on le dit ici. On pourrait aussi dire « effrayant ou monstre ». Sur votre blog Talents du Bénin, on peut lire ceci que vous êtes : « Titulaire, tour à tour d’un BTS en Communication d’Entreprise, d’une double licence en Science de gestion option Marketing et Communication Commerciale, puis option commerce vente ; d’un master en Stratégie d’entreprise…obtenus au Bénin pour certains et en France pour d’autres. Elle compléta sa formation par un diplôme en webmarketing au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) du Pays de La Loire, en web marketing et communication. » (https://talentsdubenin.org/2016/10/27/eliane-chegnimonhan-yemissi-fade/ ) Entre nous, à quoi serviront tout cet arsenal de diplômes? N’est-ce pas aussi une expression de ce féminisme qui prend sa revanche sur le machisme en transportant le combat sur le plan de la culture et de la connaissance? Ou montrer aussi, comme c’est le cas en musique, qu’une blanche ne vaut pas deux noires?

YF: Oh lourd?  Non je ne suis pas encore au tiers de celui de mon père (rires) et de bon nombre de mes compatriotes. Vous savez que nous sommes étiquetés comme étant « des gens qui accumulent les diplômes » ! Vous n’allez peut-être pas me croire si je vous dis que je me focalise peu sur les titres et les diplômes ! J’aime plutôt apprendre de nouvelles choses. Les diplômes viennent couronner effectivement nos acquis, mais ce qui compte, c’est ce que l’on apprend y compris à l’école de la vie. Cet arsenal de diplômes que je ne trouve d’ailleurs pas si lourd, puisque je continue à me former, n’est aucunement un combat pour s’affirmer ni pour revendiquer quoi que ce soit. Je ne suis pas une féministe, ma foi en Christ ne  me le permet pas. Je fais ce que je peux sans oublier qui je suis, ni d’où je viens !

Par contre, je puis vous dire que, si la femme veut, elle peut, sans tapages, faire de belles choses autant et plus que les hommes. Revendiquer le féminisme, selon moi revient à exposer tout simplement la faiblesse de la femme. On peut s’indigner, se battre sans inverser l’ordre établi. Cela peut paraître contradictoire, mais si je me base sur le livre le plus lu au monde, la Bible qui veut que la femme se soumette à l’autorité de son mari ( chose inacceptable pour beaucoup de féministes), et l’homme à aimer sa femme (comme lui-même certainement), si chaque individu composant le couple respectait cela, tout s’annule en réalité, et au mieux, l’harmonie serait au rendez-vous dans les foyers. Mais l’instinct humain prédateur et revanchard ne nous permet pas de mieux percevoir les bénéfices d’une telle parole.

Pour moi donc, il ne s’agit pas d’une revanche féministe, ni pour prouver quoi que ce soit, la soif d’apprendre est plus forte que toutes ces considérations réductrices. N’en déplaise aux racistes et aux suprématistes, nous sommes tous égaux et on peut faire mille choses en une vie, si on a la volonté et si on se donne les moyens. J’en parle d’ailleurs dans mon poème  « Il ou Elle », (Vivre et Vaincre, page  116).

BL : Quand on est Béninoise et qu’on évolue en « métropole », quel regard porte-t-on sur soi-même? Sur le Bénin? Et sur la France colonisatrice?

YF: Sur soi-même, il n’y a pas grand’chose à dire, du moins quand on n’a pas un égo surdimensionné

On découvre qu’il y a beaucoup à faire chez soi à commencer par des soins pour tous, l’eau potable pour tous, mais il ya aussi des choses qui manquent, la cuisine du pays, la vie insouciante, les amis, etc.

Quant à la découverte du vrai visage de la France que l’on adule : Je dis souvent à mes frères et à ceux qui souhaitent venir y vivre, « détrompez-vous ! »… Une fois, j’ai dit à un ami qui était à tout sacrifier pour venir en France, alors qu’au pays rien ne lui manquait: « Tu aimes la vie et tu es heureux chez toi, restes-y ! Même si tu ne l’es pas, crées les conditions de ton bonheur chez toi !  Car quand tu seras ici en France, si tu es conscient et ambitieux au sens noble du terme, tu vas perdre ton estime en toi ! »

Clairement, il y a deux catégories d’immigrés en France : ceux qui sont venus se battre pour un mieux-vivre et ceux qui connaissant le système, préfèrent en profiter au prix de leur dignité !

Je ne vais pas me focaliser sur ces derniers, car je ne pense pas que la question de la conscience, de la dignité fasse partie de  leur préoccupation. Mais pour les premiers, la désillusion peut être totale, il faut du temps pour s’adapter et accepter les coups bas du quotidien. Chaque pays avec ses réalités, ainsi après la désillusion, vient lentement la révolte, tant parce que l’on ressent le besoin de faire bouger les choses dans son pays d’origine, que parce que la France n’a pas perdu ses ailes de colonisatrice. Cette France bien-aimée dans les rêves les plus fous, devient tristement une ennemie avec qui l’on pactise. Quand on ouvre les yeux sur les pratiques de la Françafrique, sur le racisme déguisé, sur les dossiers que parfois révèlent les médias nationaux français tels ARTE, France 2 au sujet de l’Afrique, on ne peut pas se réjouir de vivre dans un pays qui ne nous aime pas en fin de compte…

BL : Vous êtes poète non, poétesse. Que vous inspirent ces airs de Césaire à l’ère de la globalisation et de la mondialisation « ?
« La négraille aux senteurs d’oignon frit retrouve dans son sang répandu le goût amer de la liberté
Et elle est debout la négraille
la négraille assise
inattendument debout
debout dans la cale
debout dans les cabines
debout sur le pont
debout dans le vent
debout sous le soleil
debout dans le sang
debout
et
libre » (Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal (1939-1956), Paris, Seuil, 1994, rééd. 2006, p. 54.)

Sans verser dans l’afro-pessimisme, nous sommes tentés de vous demander si la négraille est vraiment debout

YF: L’afro-optimiste que je suis, en plus d’être une admiratrice de Césaire, vous confirme que « la négraille est debout« . Il n’y à qu’à voir la prise de conscience suscitée par Kemi Séba tout récemment pour s’en convaincre. Nous ne le sommes pas tous, c’est clair ! Ça mettra peut-être long pour accorder les violons. En cause : Analphabétisme, manque d’instruction, insouciance et distraction excessives, etc.  Tout passe par l’acceptation de qui nous sommes, malheureusement une bonne partie n’a pas encore compris. Beaucoup de jeunes femmes par exemple, n’ont pas compris encore que l’avenir de l’Afrique dépend aussi de ce qu’elles deviendront demain et de ce qu’elles inculqueront comme valeurs à leurs enfants… De même, on peut compter du bout des doigts les hommes qui, en Afrique, n’ont pas de « bureaux » ou 1+X femmes. Ok, qui suis-je moi pour juger la polygamie ? Mais les conséquences sont là généralement après le décès du père de famille, enfants livrés à eux-mêmes, études bâclées, certains prendront les nouvelles routes des esclaves : la Lybie, le Liban etc. Bref, sensibilisons-nous et balayons notre cour afin qu’elle devienne irréprochable ! Là enfin, on la verra, la négraille honorable…

BL : Dans l’introduction à son livre au titre provocateur : « Je suis noir et je n’aime pas le manioc » Gaston Kelman, un auteur camerounais, pose des questions de fond : »Est-ce que la couleur de la peau d’un homme a plus d’importance que la couleur de ses yeux ou de ses cheveux? Est-ce que la race dote les individus de caractéristiques spécifiques qui détermineraient leurs comportements de toute éternité? Est-ce que les noirs sont faits pour le sport ou les arts mineurs (…)? » (Gaston Kelman, Je suis noir et je n’aime pas le manioc, Editions MAx Milo, Paris 2004, P. 6). S’il vous était demandé de vous prononcer sur ces interrogations de Kelman, que répondriez-vous?

YF: C’est ce que les Blancs veulent que nous ancrions dans nos cervelles. Je suis Noire et je ne sais pas danser, oh quel drame ! Ils sont Blancs, ils jouent au foot, pourquoi ? Ils sont Blancs ils savent manger le piment sans noircir, oh quel talent ! Je vais vous dire une chose : l’histoire qui nous est cachée et que beaucoup de personnes engagées toutes races confondues s’efforcent de nous faire connaître via Internet et quelques rares livres, démontre bien que les Noirs ont contribué à faire avancer la science, la technologie, les arts, la littérature, etc. Eh oui, je suis allergique au discours qui laisse croire qu’il faut être Blanc pour réussir et que nous Noirs sommes des losers ! C’est aberrant de penser ainsi. Nous ne nous efforçons pas c’est tout ! Les conditions de vie précaires chez nous justifient-elles cela ? En tout cas, pour ma part, je ne pense pas que  les distractions soient la solution idéale pour éradiquer la pauvreté. La jeunesse doit se réveiller et savoir que qui ne sème pas n’amasse pas !

BL : La question des migrants aujourd’hui mérite qu’on pense des actions concrètes. Que pensez-vous des prises de positions de Fatou Diome et du cri de coeur de « Rapatriés » de Néhémy Pierre-DAHOMEY ?

YF: La position de Fatou Diome, brave dame de notre époque, est salutaire. Elle dit haut ce que les bien-pensants n’osent pas ! Mais je ne l’approuve pas totalement. Ok, pour permettre l’intégration des Africains de France ; mais je n’encouragerai guère les jeunes à partir  massivement d’Afrique, direction les faux eldorados, parce que comme l’a si bien dit Magic Système dans une de ses chansons, France = souffrance pour les Noirs. Je dirai même Europe = Médiocre pour les Noirs surtout sans diplôme et sans vision.  Ce n’est pas que souffrance pour les Noirs, les Blancs aussi goûtent à la précarité. Il y a des SDF dans toutes les villes de France par exemple !

Quant à Dahomey que j’ai eu le plaisir de rencontrer, son roman illustre une autre immigration, celle des Haïtiens vers l’Amérique…A chacun son rêve. Les Africains rêvent d’Europe, les Haïtiens d’Amérique, mais les deux ont un lien : la fuite de la pauvreté, même si elle est extrême à Haïti.

BL : Yemissi Fadé, c’est à la fois la littérature, le marketing et la communication. D’où l’idée de créer un blog vous est-elle venue?

YF: Pas que (rires)…Il y a eu du journalisme culturel au Bénin par exemple, et la passion qui devient business, la cuisine !!! Et bien sûr l’entreprenariat…J’admire ces personnes qui partent de rien pour devenir des icônes (avec intégrité bien sûr !)

J’ai d’abord créé la page Facebook Talents du Bénin en 2011, pour faire connaître le Bénin et ses dignes fils qui osent faire quelque chose dans le domaine de la culture et de l’art, le blog a été mis en  place en 2016 !

Sinon, mon premier blog, c’est celui où je publie mes expériences culinaires de Béninoise, nostalgique des succulentes assiettes de chez elle. Vous savez quand on arrive en France, c’est ce qui vous manque premièrement si vous êtes un amoureux de la bonne chère. Beaucoup de personnes et surtout les étudiants en bavent au début. Il faut pouvoir ensuite s’adapter et utiliser les épices et ingrédients d’ici, pour faire semblant de retrouver des goûts du pays !

Ma vie de famille ne me permettait pas de me lancer dans une aventure de blog et de publications sur Youtube bien que je sentisse le besoin de partager mes astuces avec ceux qui en ont besoin. Il a fallu mes études en webmarketing il y a trois ans, et la maîtrise des divers CMS , notamment une évaluation portant sur la création  d’un blog, pour que je me décide enfin à allier ma connaissance technique de créatrice de blog à ma passion , la cuisine…Donc à ce jour je tiens deux blogs.

BL : Quelle garantie les talents révélés sur votre blog vous donnent-ils pour que vous croyiez en eux?

YF: Vous parlez de Talents du Bénin ? Aucune garantie, tout comme vous n’avez aucune garantie de mes réelles compétences en m’accordant cette interview (rires)…On ne fonctionne pas à l’aveuglette non plus, mais on se donne tous des chances, car comme le dit la devise du blog, personne ne parlera de nous en bien, si ce n’est nous-mêmes ! Avec Talents du Bénin, le temps est révolu de laisser des reporters venus d’ailleurs, tendre un micro salvateur à l’artiste béninois  pour ensuite aller écrire ce que l’on veut sur lui.

BL : Vous avez créé une association visant à promouvoir la culture et les acteurs culturels. Il s’agit bien de l’Association Bénin Optimisme. Quelles sont les actions déjà menées? Quel bilan pouvez-vous faire à l’heure actuelle? Et que pensez-vous faire concrètement sur le terrain pour susciter d’autres talents pour faire du Bénin une plaque tournante de la culture et des arts?

YF: Notre association vise à promouvoir le Bénin, ses valeurs intellectuelles, artistiques et sa cuisine à travers les actions sus citées, mais aussi à venir en aide aux orphelins et aux jeunes mères isolées (celles qui élèvent difficilement seules leurs enfants). Nous souhaitons inciter aussi les jeunes à se mettre ensemble pour des projets communs par exemple, ce qu’on appelle généralement co-working afin de faire reculer les frontières de l’individualisme qui caractérise les Béninois.

C’est tôt de faire un bilan. Nos premières actions au Bénin débuteront en cette année même, plaise à Dieu !

Pour susciter d’autres talents, nous travaillerons à l’avenir avec des éditeurs, des producteurs…

BL : De vous, il a été dit : « Poète dans l’âme, il faut, selon elle, véhiculer les bonnes valeurs tout en exerçant sa passion. « La littérature d’accord ! Mais le message d’abord » est sa devise. Pourquoi une telle devise? En définitive, pour vous qu’est-ce que l’art? La littérature?

YF: J’ai opté pour une ligne littéraire qui dépeint  les maux de notre temps tout en évangélisant! Je n’aurai jamais honte de dire que Jésus est mon sauveur et qu’il attend d’autres âmes à racheter! Vous convenez avec moi que, je ne peux qu’écrire avec un style accessible pour me faire comprendre ! Cela n’exclut pas la production d’œuvres littéraires pures et dures, si j’ai le cœur à l’ouvrage .

BL : Vous avez publié en 2014: « VIVRE ET VAINCRE », votre recueil de poèmes aux éditions Edilivre. On pourrait le ranger dans la logique du « veni, vidi, vinci ». Qu’est-ce qui a suscité la nécessité d’écrire ce recueil?

YF: A 40% oui, c’est un condensé de mes écrits de collégienne, d’étudiante, d’amoureuse, de jeune maman, de femme, d’amie…des textes qui vont de  l’an 2001 à l’an 2011 (rires) C’est aussi un  regard sur la société française, sur la méchanceté gratuite, un hymne à la vie, finalement. Les ingrédients émotionnels ayant conduit à cette sauce qu’est ma vie actuelle y figurent. J’ai toujours écrit, griffonné partout, mais pas prête à me lancer. Je disais à mes proches que je publierais peut être lorsque je serai vieille, une autobiographie, mais mon époux n’en pouvait plus de dormir sur mes manuscrits (rires) et surtout d’attendre que je vieillisse avant de tenir mon livre.

BL : Deux ans plus tard, vous signiez « IMPUDIQUES :  Les racines du Mal » paru chez le même éditeur. Ce livre est-il une soif de révolte? L’écrivain n’est-il qu’un révolté?

  

F: Impudiques est un recueil d’indignation !Le système tant ici qu’ailleurs est pourri, les hommes se haïssent, bien qu’étant dans une même barque. Du bout de ma plume, je m’engage à redéfinir les choses, transporter mon lecteur peut être pas forcément dans le meilleur des mondes, en espérant qu’il en revienne transformé… Telle est ma révolte à moi, une révolte silencieuse, la révolte des mots pour panser les maux. L’écrivain qui ne se révolte pas se complaît, collabore, autant se taire ou faire acteur!

BL : Vous voudriez bien nous parler de votre dernière consécration au concours littéraire en ligne

YF: Ah oui c’est un concours de poèmes et de nouvelles sur Short Edition. Ça date de 2015…Les concurrents racistes n’ont pas digéré qu’une femme de surcroît noire rafle tous les prix mis en jeu ! Une belle expérience…

BL : Dieu a une place prépondérante dans votre vie et dans vos œuvres. Un choix? L’éducation reçue? Ou le besoin de témoigner de votre foi en tout ce que vous faites et vivez?

YF: C’est tout à la fois et c’est surtout une nécessité due aux expériences de la vie. Mais c’est  un apprentissage difficile : vivre parmi les hommes, se faire une place dans ce monde en sachant que tout est vanité, que tout peut s’arrêter à  tout moment. Un proverbe yoruba dit : « Ayé ni ôdja, Ôrun ni ilé », ici bas, nous sommes de passage, là haut se trouve notre demeure. « N’amassez pas des trésors sur la terre » (Mathieu 6, 19)

BL : Votre regard sur la vie…

YF: Comme beaucoup, je pense que la vie est simple, inutile de se la compliquer. Nous sommes ici bas pour un but, n’en déplaise à ceux qui n’y croient pas. La vie est un cadeau à chérir, inutile donc de se presser, de se l’ôter ou de la passer à être quelqu’un qu’on n’est pas appelé à être. Mon autre devise, c’est « sois-toi » ! Sinon tu te retrouveras au soir de ta vie avec regrets et remords. Ça s’applique surtout aux personnes hypocrites, aux envieux et à celles qui passent leur temps à faire du mal…Tout ce temps passé à faire cela aurait servi à améliorer leur propre vie pour le bien de l’humanité

Je prends les choses comme elles se présentent à moi avec foi et en ayant à l’esprit que rien n’est éternel. « Tout concourt au bien de celui qui aime Dieu » (Romains 8 : 28)

Les blessures laissent des cicatrices et me rendent forte, les réussites me forgent et me montrent la fragilité de la vie à la fois.

BL : Qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir?

YF: Le sourire d’un enfant

BL : La littérature béninoise a-t-elle de beaux jours devant elle? Vos raisons.

YF: Oui assurément ! Je vois et je lis ce qui s’écrit au Bénin! Cette génération-là est décidée à ne pas rester sourde, ni muette. Que ceux qui pensent que le Bénin n’est plus le  quartier latin du continent lèvent le doigt ! Je leur dirai : avez-vous lu  Myrtille HAHO, Hamed Tangah, Carmen Toudonou, Jovincio Kpehounsi, Pierre Dognon etc ? toutes ces belles plumes qui font rêver ? Qui fait mieux en Afrique ???… Répondez-moi en commentaires (rire)

BL : Comment arrivez-vous à coordonner les activités de Talents du Bénin vu que les différents membres de l’équipe sont disséminés aux quatre coins du globe?

YF: Pas encore facile, il n’y a pas si longtemps c’était un casse-tête de pouvoir réunir les bonnes personnes afin d’obtenir des informations fraîches sans discrimination aucune, maintenant ça se précise…On a pu demander à chacun ce qu’il peut faire sans contrainte, on se regroupe en ligne dès que possible. Chacun fait ce qu’il peut et le meilleur est à attendre pour cette année 2018 où le dynamisme et la régularité seront au rendez-vous par rapport à nos publications sur le blog

BL : Vos projets…

YF: Développer efficacement mes idées farfelues qui prennent corps, les policer et les rendre viables pour le bien des autres et pour mon épanouissement.

Faire découvrir mes livres à mes compatriote lors d’un voyage au Bénin et rendre populaires les actions de l’Association Bénin Optimisme.

BL : Si vous devriez résumer en peu de mots Yèmissi FADE, que diriez-vous?

YF: Foi  – Famille –   Fonceuse  – Joie de vivre – Drôle – Gourmande.

BL : Votre mot de la fin

YF: Merci à l’équipe du blog Biscottes Littéraires, nos lettres retrouvent déjà leur noblesse grâce à votre travail ! Fière de vous ! Merci vraiment à vous de vous être intéressés à ma petite personne ! Ravie de constater que notre génération est en train d’abattre le géant baobab dénommé « gbadé tché djin nan’bi », le nombrilisme… Longue vie à vos projets et vive notre pays et ses vaillants fils qui ont à cœur son réel développement !

  1. Un grand like à toi grande dame. Courage. Ta ferveur m’impressionne. Avec toi je dis » Enfants d’Afrique, debout »

    • Salut, Mimosette Kodjo. Merci pour ce beau commentaire. Oui, il nous faut nous mettre debout, si nous voulons aller loin

  2. Inspirant ! On lit ici, une femme pleine de talents qui se bat comme elle peut pour faire bouger les choses. Surtout, une femme qui, de par sa plume, dépeint des réalités qui enfoncent notre Afrique tout en espérant un changement ou une amélioration des choses. Bravo ! Bon courage et bonne continuation. Surtout, merci au blog B.L.

    • Plaisir partagé, Jeunesse d’Afrique Debout (JDA).Nous pouvons faire évoluer les choses, si nous le voulons

      • Merci jeunesse d’Afrique debout! Nous sommes nombreux à le vouloir, il n’y à qu’à voir le nom donné à votre blog. Eh oui, l’Afrique, c’est hommes, femmes, diaspora, résidents etc. Tant que nous le pouvons, faisons le nécessaire et même plus, pour relever ne serait-ce qu’un des multiples défis de notre temps. Encore, merci!

  3. Un grand like pour la grande dame.
    Ta foi m’impressionne.
    Avec toi je dis : »Enfants d’Afrique debout ! « 

    • Avec joie ma sœur, c’est là que se réjouit mon cœur! Je parie que vous aussi! 😉