Note de l’auteur: Interdit aux extraterrestres et à ceux qui n’ont pas de cœur.

Mon village est Mézoussada, un bourg pas comme les autres. Il est très animé et reconnu comme le plus riche de la région. Tous les week-ends, le long des ruelles est bondé de monde. Par-ci, ce sont les adolescents qui jouent au baby-foot, par-là, des marchands de la ville qui viennent nous éblouir avec les nouveautés : les nouveaux styles, les nouveaux singles, les nouveaux téléphones à la mode. Les pas de danses s’enchaînent à certains lieux où se trouvent les tendrons et pour les jeunes garçons de mon village, nous avions l’habitude de nous rassembler sur un terrain de football gazonné par endroit: un don des politiciens qui nous l’avaient promis depuis bien quatre ans et qui, pour pouvoir quémander nos suffrages l’an prochain, ont dû s’acquitter de leurs dettes.

La tradition est très importante chez nous et chaque famille a ses règles propres relatives à sa tradition. Les représentations des divinités sont faites sur des places publiques et même au carrefour des voies.

Toutes les activités se font au cœur du village sauf celles instructives. Nos écoles ne sont  pas à la lisière de nos maisons. Ce qui oblige certains parents à procurer à leurs enfants des motos. Mais celles-ci ont, selon leurs jeunes propriétaires, un autre but : aguicher leurs camarades filles.

Les jeunes garçons de mon village sont pour la plupart insouciants. Il y en a qui jouent avec le cœur des filles et pensent que la vie se limite au plaisir. Diantre !

 

 

Je me souviens encore comme si c’était hier ce 28 juin, dernier samedi du mois alors que l’ONG « AKODIDÉ »(Levons-nous) organisait une soirée cinématographique à laquelle, tout endimanché, je décidai de me rendre. Me déplaçant au moyen de mes pieds, il m’aurait fallu trente minutes pour que je fusse au lieu récréatif. Malheureusement, je ne pourrais jamais conter ce qui s’y était passé. Car, à peine eussé-je effectué une quinzaine de minutes de marche que mon téléphone se mit à gronder fort en vibrant. C’était Vigblégblé, mon ami qui appelait. Je décrochai.

-Allô… allô, Mathi, pourrais-tu venir chez moi ?

-Oui, oui, répondis-je, sans trop réfléchir. Mais qu’y at-il pour que le ton de ta voix soit si dolent. ?

-Je ne peux rien te dire au téléphone. Viens vite. Mais avant, sache que je ne suis qu’un imbécile, répondit-il, tout en reniflant.

-OK. Je serai là dans peu de temps.

Je raccrochai. Je conclus qu’il allait mal et qu’il faudrait absolument que je me rendisse chez lui. Il avait besoin de moi. Je fis donc demi-tour.

 

Il était 20h environs quand je pénétrai tout anxieux le petit studio mal rangé de mon ami. Tout était en désordre. Un micmac de dernier degré. Assis dans l’un de ses canapés, les mains soutenant sa tête, il pleurait à chaudes larmes. Il semblait vouloir suivre un mort. Il avait l’air perdu, abattu.

-Mais que se passe-t-il ? Qu’est ce qui te fait si tant mal ? lui demandai-je.

-J’ai gaffé, ami, j’ai gaffé grave. Je suis un con à son troisième sens et au dernier des grades.

-Ça je n’en doute pas trop, lui répondis-je, avec un petit sourire croyant que cette blague lui ferait un meilleur effet. Mais rien. Il se mit à pleurer de plus belle.

-J’ai tué… J’en suis responsable.

-Tuer,  responsable ?

-Je n’ai pas pris le soin de te parler d’une de ces filles avec qui j’ai couché. Elle m’aimait mais puisque ce n’était pas réciproque, je ne l’ai pas considérée assez. Raison pour laquelle tu ne sais rien de la relation.

-Mais coucher avec une fille, ce n’est pas tuer.

-Mais merde !…Ne comprends-tu pas ? Je suis la cause de la mort de cette fille. J’étais occupé à des futilités pendant que j’ai loupé un bonheur. Désormais, que du malheur m’accompagnera.

-Que s’est-il passé ?

– ……

-Qu’est-ce que c’est ? le questionnai-je, après avoir pris le papier qu’il me tendait.

-Lis ceci, tu comprendras mieux. Ensuite tu me laisseras faire de même, car j’ai fait la chose la plus horrible de la vie. Je n’ai pas assumé mes actes, mes désirs et mes plaisirs. Depuis le matin que je reçus a lettre, je l’ai ignorée, comme je le lui faisais. J’aurais pu empêcher tout ceci. J’aurai tout au moins pu aviser ses parents. Que dis-je ?… Elle n’avait plus que moi. Assassin suis-je!.

-S’il te plaît … Calme toi… Laisse-moi lire et je verrais comment t’aider…

Je dépliai rapidement le papier:

’Bonjour Vigblégblé…

 

BACHOLA Amoni

  1. Une belle histoire en perspective….le bad boy a sûrement plus d’un tour dans son sac….

  2. Vous avez suscité en moi l’appétit de lire l’histoire au complet. J’espère que vous nous enverrez le reste. Sinon que je vais porter plainte contre vous pouvoir m’avoir plongé dans une belle histoire sans me permettre de lire la suite. Mdr 😂