Tu verras l’obscurité du jour

Se nymphoser

Comme une raie étale

Sur les flancs déjà étiques de ce monde

Tout en graisse hideuse

Et moi j’arrondis le Temps lippu

Qui ne se rend pas fiancée

De ma lyre qui tance pourtant en transe

Dans le pénil de son chemin

Pour sucer la gélatine

La contusion de sang

Que suppurent les entailles de l’aube

Car

Comme l’andante de l’altitude

Je gravirai les escaliers du vent fossoyeur

Pour recouvrer l’epitaphe de l’ailleurs

Qui chante l’épithalame de l’eau et de l’huile

Je marcherai sur la raie dorsale de la terre

Comme le fait un coléoptère

Sur la première bauge au monde

Qui attire ses élytres dans les démêlures

Car

Comme l’andante de l’altitude

À l’ancre de nos évections

Je marcherai longtemps

Longtemps sur les chancres du magma

Sans rien entendre

Sans rien dire

Atteindre le calcaneum du monde

L’évasure d’un temps

Aucun matador aucun gourou aucun morfal

Seule contera ma salive greffée à la nèfle du néant

Le calembour dont a besoin l’humus stérile

De ma chair

Car il y a

Cette saison d’hypnose qui se glisse dans le Nil

Du ventre sacré

Comme un ver qui s’embourgeoise dans le suc d’une charogne

Et renoue avec le phénol de la terre

Le volcan nécessaire

À la goulée de vent qui s’ensache

Ce volcan ébenique qui dort encore dans le sein de la terre

Grégoire Bekri Folly