Missouwa, femme africaine

Au regard de jais

Le soleil pâlit à chacune de ses apparitions pour lui faire honneur

Cou strié, doté d’un collier naturel qui nourrit l’envie chez ses semblables

La terre fière, de porter une telle merveille remplit son sein de chacun de ses pas

Silhouette sculptée, elle est frisson qui nourrit l’homme découvrant son existence et en fait sienne

La lune chuchote aux conteurs que quand Missouwa passe le matin, elle ne peut résister à ses déhanchements qui font de son postérieur tout un art qui ne prend fin qu’à la tombée du jour.

Elle aurait hérité du nom des treize fesses, en souvenir des treize collines de sa région natale qui, jalouses de tant de beauté, firent un rang régulier pour aller mourir dans une grotte.

Telle était Missouwa, source intarissable de prestance et de joie de vivre. Les éléments de la nature se sont prêté main forte pour la doter d’excellents atours. Rayonnante, d’un sourire bercé par des lèvres charnues, auréolées de ses ivoires taillés en dents alignées avec minutie. De grands yeux à l’iris d’un blanc de lait que logent deux pupilles noirs brillants. La générosité du Créateur était sans bornes en faveur de Missouwa. Elle a une taille fine et longiligne. Grande et svelte, symbole vivant de la beauté, elle chantait. Missouwa, a une voix veloutée et chatoyante, une voix aux tonalités précises et envoûtantes. Elle détenait le souffle, porteur de ses envolées. Elle chantait et créait ses chansons de jour comme de nuit. Elle chantait et créait des sensations.

Missouwa vivait de son art dans une paisible contrée édénique. La végétation luxuriante offrait ses senteurs vivifiantes à l’inspiration. Les pluies bienfaitrices apportaient toujours avec elles un bel arc-en-ciel, toit de nouvelles récoltes. Chaque jour était le précieux cadeau que ce majestueux soleil apportait au pied des hommes. C’est ce pays qui vit grandir Missouwa et son talent. Elle voyageait pour faire vivre ses chansons aux quatre coins du monde. Elle aimait faire danser ses admirateurs, ses spectateurs et ses soupirants.

Généreuse, toute note qu’elle distillait était une fleur portée aux oreilles des Hommes. Nuit d’ivresse. Tournis d’émotion. Ce soir de Novembre avait été une des plus belles que la chanteuse vécut de sa carrière. Elle avait fait salle comble et avait suscité tout une liesse autour d’elle. Les spectateurs en redemandaient encore tant sa voix était mélodieuse. Missouwa, après deux heures enfiévrées par cette communion avec ses fans, retrouva sa loge. Ils se bousculèrent encore devant sa porte pendant une heure pour des autographes et des félicitations. C’était vraiment une raison de vivre ces fois où elle voyait la joie sur tous ces visages inconnus d’elle. Simin et Sènou faisaient une bousculade monstre pour se glisser jusqu’à la loge de la chanteuse mais n’y parvinrent pas. Ils étaient deux cousins qui voulaient impérativement parler à Missouwa. Celle-ci, changée et remise de frais, se faufila par sa porte dérobée qui la menait à sa voiture. Arrivée à destination, épuisée, elle n’aspirait qu’à un repos réparateur. Elle rentrait à peine son véhicule, quand deux hommes s’arrêtèrent juste derrière elle. Ils étaient venus solliciter Missouwa pour les funérailles de la mère de Sènou, riche, bel homme et très travailleur….

 

A suivre…..

 

Myrtille Akofa

  1. Tant de choses se passent…de la scène à la loge, et la porte dérobée…. Missouwa ne va sûrement pas écrire autrement son destin…une vie tissée de sons, de lumière et de paillettes….
    Suspenses….attentes….dénouement…

    • sons et lumières pour la vie…. On attend de voir où chutera le destin de Missouwa. Merci Monsieur Marcel Padey pour votre attention.

  2. Tant de contrées parcourues à travers ces quelques lignes. Des courbures voluptueuse de la belle Missouwa aux confins luxuriantes des savanes africaines. Merci pour le voyage….
    Prêt à suivre Missouwa dans le sillon de la belle plume de Miss AKOFA.

    • ça y est, Gildas. Il paraît que quand les pinceaux des poètes s’en mêlent, c’est… (pas gégéestueux comme à la Wobaho nonobstant ses éclairs d’inspiration) mais simplement mortel, non vivant

  3. Salut Akofa. Félicitations pour cette nouvelle. J’espère que tu nous feras sinon l’herméneutique fon, du moins une retranscription maxi (mahi) de la litanie de Missouwa.