INTODUCTION

« Que mes meilleurs vœux de bonheur t’accompagnent ! Tu trouveras toujours grâce aux yeux de ton mari. » (p 13) Ainsi lancé, chers amis, fidèles abonnés de Biscottes LittérairesPour une poignée de gombos ne présage aucun orage futur. Cependant, quand les scènes de joies et de réjouissances s’enchaînent et entraînent le lecteur dans un univers édénique fait d’amour et de béatitude, l’on se surprend en train d’assister comme un témoin impuissant à un récit lyrico-tragique. Le drame est là. L’insécurité se fait ressentir. L’ambition répond présente. Un tableau vétéran que Sophie ADONON expose au musée des beaux-arts de la littérature Béninoise et qu’elle réussit à faire installer au salon des œuvres académiques au Bénin pour le bonheur des apprenants. Pour une poignée de gombos qu’est-on capable de faire ? Du moins, que n’est-on en mesure de faire? La réponse à cette question va bien au-delà de la satisfaction d’un besoin gastronomique. Pour en cerner les contours je vous invite dans ce champ de gombos où tout a commencé. On sait désormais que le gombo est source d’amour. Qui l’amour cherche, au champ de gombos se rend. Car au commencement- de son intrigue- Sophie prisa le gombo. 

 

I- QUI EST SOPHIE ADONON?

 

Nous lui laisserons le loisir de se présenter elle-même. «Oui, je suis Sophie Adonon, Princesse d’Abomey, « Nan Agbomè-ton »,  de la lignée directe du roi Aho Houégbadja. Celui-là même qui a fondé le puissant royaume de Danhomè en 1645.

En effet, mon ancêtre Bokodaho,  le benjamin des huit enfants qu’ont eu le roi Houégbadja et son épouse Adonon.

Parmi ces enfants, pour ceux qui connaissent l’histoire du Bénin, trois ont dirigé le royaume de Danhomè. Il s’agit du roi Akaba ainsi que de  sa sœur jumelle, la reine Hangbé et du roi Agadja, le Conquérant.

La branche de Bokodaho, le dernier fils de la fratrie  n’a pas été négligée puisque c’est chez ses descendants, au quartier Tchêlly à Abomey  que les rois intronisés obtenaient leur légitimité  à  «Adjalala-sa, le palais » par  le rite final du  »chaussement  » qui parachevait leur investiture. D’où le nom Tchêlly  » é non li atchê nou Dada », on ancre le pouvoir du roi dans son royaume  «en le chaussant des Sandales du roi Houégbadja. Sans cette cérémonie  finale, le roi choisi n’est pas légitime. Le monarque Guézo consacre et lègue personnellement Tchêlly  aux héritiers de Bokodaho jusqu’à ce jour.

Quant à ma Maman Tokpo Bernadette, elle est de la lignée du roi Agonglo. Précisément de son fils Adjéhounon-Assogba (qui se faisait appeler  au XVIIIè siècle Azéhounou à cause  de sa puissance en magie noire).

(…) Je porte le nom ADONON, au lieu de Houégbadja en raison du rite «Agbassa- Fâ  ». C’est une cérémonie chez les Fons qui consiste à découvrir  l’ancêtre duquel l’enfant né dans la famille est la réincarnation. Le défunt réincarné s’appelle Djoto. On le considère comme l’esprit protecteur de l’enfant. Lorsque le  Fâ, l’oracle, détermine que le nourrisson est la réincarnation de Nanyé ADONON (devenue une divinité dès  de son départ pour l’au-delà), plus tard, cette personne peut décider de donner comme patronyme, «ADONON », son Djoto, à ses propres descendants. Tel est mon cas.

Mon arrière-grand-père Adonon-Noudinminwou, dit Yovogan, (il était un Yovogan royal, c’est-à-dire Secrétaire d’État chargé des relations avec les Blancs) a attribué «ADONON  » à ses descendants à partir de mon grand-père, Adonon Alphonse-Adjassin. Ainsi en est-il également des «Adonon » de Bohicon et de Samè qui descendent  de Houadanou- Adonon Mindjomin-mangnin-yaya, fils du roi Guézo, descendant de Houégbadja et de Nanyé Adonon (donc d’Agadja, fils de Houégbadja et Nanyé Adonon) par le truchement de Agbassa-Fâ. En un mot, je suis le fruit de la Culture endogène, pur jus ! » (Cf. http://biscotteslitteraires.com/interview-sophie-adonon/)

Elle a écrit entre autres

  • Bitume fertile

Série commissaire Lionel Aza

  • Cœur insomniaque
  • Le plat qui se mange froid
  • Le sourire macabre
  • Parole d’immondices
  • Le Hiatus
  • Pour une poignée de Gombos
  • Un trop lourd tribut

II-CARTE D’IDENTITE DE L’ŒUVRE : POUR UNE POIGNEE DE GOMBOS

L’œuvre est d’abord éditée en 2013 chez Ouf Production. Elle refait peau neuve chez LAHA Editions et couvre en tout 230 pages. C’est cette dernière édition que nous avons utilisée dans le cadre de ce travail. En contemplant la première de couverture, ne vous étonnez pas : ici trône l’imaginaire. A la vérité, on compte dix gombos, un nombre raisonnable pour une poignée. L’effigie de LAHA Edition vient mettre un point d’honneur à la symbolique du vert : la nature, l’espoir. La quatrième de couverture pour sa part porte la photo de l’auteure, sa biographie et un bref commentaire  sur le roman. Le numéro ISBN tel son ADN vient fermer la marche. Mais de quoi s’agit-il en réalité dans l’œuvre?

III-BREF APPERCU DU ROMAN

Nous sommes à Akiza, un Arrondissement de la commune de Zogbodomey dans le Zou. La veuve Baï envoie Julienne au champ cherche des gombos pour le dîner. Le village abrite une gare ferroviaire. C’est ainsi qu’à la croisée des rails, Julienne et Tonny Zanta se rencontrent. Là, va s’opérer le coup de foudre entre Julienne et Tony Zanta , jeune inspecteur de police. Les deux s’entichent l’un de l’autre et bientôt convolent en noces. Régisette, sœur aînée de Julienne se sent trahie car c’est elle que Baï leur mère aurait dû envoyer chercher du gombo au champ : « Pourquoi maman, pourquoi ne m’as-tu pas envoyé chercher du gombo ce jour-là, à la place de Julienne ? Je suis et je resterai persuadée toute ma vie que si c’était moi qui étais allée cueillir la poignée de gombo Tony m’aurait autant remarquée » (Page 51. ) Dès lors commencent en elle l’érosion lente des rochers antiques, garant de l’amour filial et fraternel. Régisette envie le mariage de sa sœur. Elle réussit l’impossible, l’inadmissible. Un enfant en naît : Eros-Emmanuel. Elle devint stérile après ce premier accouchement. Cette annonce la rend folle. Elle retrouve sa santé mentale grâce à son père qui lui apparaît en songe, depuis son Koutomé mortel. Mais le mal est déjà fait. Eros-Emmanuel, fils de Tony et de Régisette et Séréna la fille légitime de Tony et de Julienne tomberont amoureux l’un de l’autre. Que va t- il se passer ? Rebondissements. Suspenses…..

 

IV-BIBLIOTHEQUE DES PERSONNAGES

  • Julienne : Fille de Baï et petite sœur de Régisette, Julienne est le genre de fille qui vit de rêves et qui côtoie dans ces rêves le grand amour. Demi-lettrée, elle est cependant dotée d’autres atouts qui lui permettront de faire la conversation avec Tony qui désormais devient son amant. Naïve, elle ne devinera pas les intentions de sa sœur. Persuadée que son bonheur est partagé Julienne ne se doutait pas que sa sœur pourrait envier son mariage. Elle est ici visiblement la victime de l’intrigue. Elle eut malgré tout un mariage fécond avec beaucoup d’enfants.
  • Régisette : Grande sœur de Julienne, elle se fera suppôt du démon de la jalousie tout le long du roman. Son attitude contre nature sera facteur de sa démence contractée après l’annonce de sa stérilité par le médecin. Annonce choc, résultante directe de ses ambitions démesurées. Elle est ici le prototype parfait de l’illustration de ce passage du décalogue : « tu ne désireras pas la femme de ton prochain» Il faut croire que la loi va dans les deux sens. Son désir de connaitre Cotonou était aussi fort que son celui de partager Tony avec Julienne. Tout part toujours de là le plus souvent : Connaitre la ville et ses réalités. Le même comportement s’est fait remarquer chez Maimouna qui devint très vite l’étoile de Dakar (cf. Maimouna, d’Abdoulaye SDJI). Le rêve d’une vie meilleure donne des élans parfois diaboliques aux hommes. Même scénario dans l’Esclave de Félix Couchoro entre Mawoulawè et komlangan, de même que Akouèba et Dansi. Régisette est tout simplement une femme ambitieuse.
  • Tony Zanta : Jeune inspecteur de police, mari de Julienne, il succombera cependant à la tentation en s’unissant avec sa belle-sœur. C’est ici le représentant des hommes susceptibles de succomber devant une belle paire de jambes. Beau, galant, visiblement responsable. A première vue il parait sérieux et sans reproche mais c’est bien plus une apparence qu’une réalité. Pour preuve il n’hésita pas à abandonner Régisette à l’hôpital psychiatrique au fil du temps. Ce doit être un soulagement pour lui qu’elle y reste. Ainsi elle ne risquerait pas de trahir leur secret.
  • Baï : Veuve, elle éleva seule ses deux filles dans les bonnes mœurs selon que son époux le lui a recommandé avant son décès. Elle est la seule arbitre entre ses deux filles. Sans elle la situation aurait peut-être dégénérer. C’est une femme battante pour avoir su cumuler le rôle de mère et celui de père. Mais aucune œuvre humaine n’est parfaite. Elle aura du mal à conduire Régisette à la guérison.
  • Séréna : Fille légitime de Tony ZANTAet Julienne elle tombera amoureuse de son demi-frère Euros- Emmanuel fils adultérin de Régisette et de Tony.
  • Euros- Emmanuel : fils adultérin de Tony ZANTA et de Julienne, il fut abandonné par sa mère à sa naissance au bord à la croisée des chemins à Abomey. Il va s’éprendre de sa sœur Séréna sans le savoir.
  • Dansi: Femme stérile, elle est celle qui retrouvera le bébé Euros- Emmanuel au bord de la voie. Elle s’en occupera comme sa propre mère. En effet, elle trouve en cet enfant la réponse de la divinité Dan à qui elle avait demandé la faveur de connaitre les joies de la maternité. C’est le propre des femmes africaines en quête de maternité. Le sol décrété aride par  la médecine est mis en friche et fertilisé par la divinité auteur de la vie. N’est-ce pas que Dansi était devenue la risée de son entourage ? Elle qui était condamnée à vivre en exil, traitée en paria, en persona non grata par ses pairs. Et c’est ça le drame dans la société traditionnelle d’Afrique. Une femme inféconde ne sert à rien pense-t-on. Cependant, Même si Dansi n’aura pas des fils autour de sa table comme des plants d’olivier elle se contentera d’un figuier maudit par sa génitrice.
  • Le Père de Régisette : Ancien militaire, il décède laissant une veuve et deux petites filles.

 

IV-ETUDE THÉMATIQUE

1- Le manifeste de la jalousie

« Pour une poignée de gombos » est, si je dois le qualifier, « le manifeste de la jalousie ». Ce mal pernicieux est le nœud, la chiquenaude qui dicte sa loi le long du roman. Sophie a su lui donner assez de champ d’action à travers l’enchevêtrement des répercutions de ce phénomène. Le mal est connu. On sait également qu’il conduit le jaloux ou la jalouse à sa perte.

2- Le mariage

Acte noble et sacré il revêt une importance capitale en Afrique. Il est dans l’ordre normal des choses que ce soit lainé qui se marie en première position. Quoi de plus normal? Mais lorsque l’ordre vient à être perturbé cela peut provoquer des dissentiments. C’est le cas ici avec Regisette et sa sœur Julienne. Et c’est de là que sourd sa jalousie. Et pourtant, la tradition qui attribue à l’aîné la primeur est aussi la même qui défend que les doigts de la main n’ont pas la même taille et que chacun a son heure sous le ciel. Mais à l’inverse, il y a amour vrai et sincère, Eros-Emmanuel et Séréna. L’auteure a voulu cet amour éternel comme c’est le cas aussi dans « Les Fantômes du Brésil » entre Pierre Kuassi KPOSSOU et Anna-Maria Doleres Do Mato. Dans les deux cas, les deux jeunes préfèrent se suicider dans la mère, pour couper court à toute éventualité.

3- Le religieux

Le chapitre 14, tel un cheveu sur la soupe, semble embrouiller le lecteur dans des comparaisons entre les cosmogonies béninoise et biblique. Les références aux anges et aux divinités du panthéon fon, au dire de l’auteur témoignent d’une prise de conscience de ce que l’Africain est demeuré tel malgré le christianisme :  »  Le dernier chapitre de «Pour une poignée de gombos » est la démonstration flagrante du monothéisme au Bénin, bien avant l’arrivée des colons, avec Mahou Gbèdoto , le Dieu unique. Un Dieu adoré à travers les quatre Éléments : Air, Eau, Feu, Terre :  Dan, Mami-wata, Hêviosso et Sakpata. Ces dieux correspondent aux quatre Archanges du monothéisme exogène que sont : Archange Saint-Gabriel (Air), Archange  Saint-Uriel (Eau), Archange Saint-Michel  (Feu ou tonnerre) et Archange Saint-Raphaël (Terre). L’Occident en se livrant au prosélytisme n’a fait que  modifier l’approche à Dieu en amenant Jésus-Christ, son Fils  qui s’est fait chair pour faciliter la communion avec l’Être suprême unique… Le christianisme n’a jamais pu exproprier les Africains de cette organisation cultuelle  sous forme de fétichisme ; fétichisme toujours ambiant. Ceux qui se sont convertis à la  chrétienté pratiquent  pour la plupart le syncrétisme. Le chapitre XIV de l’ouvrage n’est pas une réappropriation des dieux africains, mais une évidence de leur constance souvent négligée.  Oncques  cette structure confessionnelle ne s’est  interrompue. Elle coexiste au côté du christianisme à l’arrivée des colons et ultérieurement. À l’époque contemporaine, le vaudou, indépendamment le caractère religieux est devenu un patrimoine culturel inhérent à notre authenticité. » (http://biscotteslitteraires.com/interview-sophie-adonon/)

 

VI- PORTEE DU LIVRE

Si pour Eurydoce GODONOU, parlant de « Pour une poignée de gombos », « Il ne s’agit pas d’une histoire d’amour. Mais c’est une histoire qui parle d’amours…de surnaturel, de destin. Le monde visible et le monde invisible se côtoient comme à un inévitable carrefour. Et on en oublie que tout est parti de la quête d’une poignée de gombos ! » (https://saveurslivresques.com/2015/02/28/pour-une-poignee-de-gombos-sophie-adonon/), de son côté, Carmen Toudonou, pense que l’œuvre est  » Un roman déconstruit » (http://ortb.bj/index.php/culture/2090-pour-une-poignee-de-gombos-de-sophie-adonon-l-amour-au-dela-de-la-mort). Et à y voir de près, l’auteure, au-delà de la trame du livre, a voulu par ce roman « vendre » au monde le Bénin et ses valeurs culturelles et culinaires. Elle a essayé de révéler le Bénin au point que pour qui connait les lieux décrits dans le livre, il se retrouve exactement comme s’il était sur les lieux décrits. L’œuvre foisonne de diglossies et des références concrètes au monde béninois.

Le caractère « déconstruit » de l’œuvre semble trancher avec la réalité des faits tels que vécus dans les milieux où l’auteure situe les actions. Nous sommes à en milieu traditionnel fon. Et l’on sait le prix que la culture attache à certaines valeurs pratiques dont l’orthodoxie n’est jamais négociée. Que Tony vienne faire la connaissance des parents de Julienne, en étant seul, sans aucun membre de sa famille, cela ne semble pas trop coller aux réalités traditionnelles fon. De plus, qu’il soit présent à la cérémonie de la dot, cela nous fait nous demander à quelle époque situer le récit. A travers les agissements de Tony, l’auteure s’insurge-t-elle contre la banalisation actuelle des réalités culturelles? Comment peut-on célébrer le mariage qui est tout de même sacré, et vivre ensuite le temps des fiançailles afin que les deux époux apprennent à s’apprivoiser? Les fiançailles ne devraient-elles pas précéder le mariage? Nous voyons ces cas de nos jours, où l’étape des fiançailles est brûlée, et une fois la vie de couple commencée, bonjour les dégâts. De toute façon nous sommes dans une œuvre de fiction où tout est possible.

 

CONCLUSION

« Pour une poignée de gombos« , cette œuvre inscrite au programme en classe de seconde au Bénin séduit par la thématique et l’élégance du style. « Pour une poignée de gombos » est un roman d’amour qui narre l’histoire de deux sœurs qui s’entrechoquent sur un même centre d’intérêt: un homme. L’importance de ce roman se trouve dans la livraison simple et courtoise du message qui venait sonner fort contre les habitudes hostiles entre des sœurs qui vont jusqu’à en perdre leur vie en s’entre-tuant pour un homme, fils d’autrui, si elles ne tuent pas ce dernier. Trahison. Déception. Tragédie. Le message est bien clair. D’ailleurs, tel livré, tel reçu, l’oeuvre est inscrite au programme non seulement désormais pour le message véhiculé, mais aussi le style courant utilisé, pour prouver également aux apprenants la nécessité de la simplicité dans l’écriture. Par conséquent, ceci montre que le Bénin est un pays où les femmes n’ont pas encore dit leur dernier mot en ce qui concerne la littérature. Mais quand on sait que le papa de l’auteure est gendarme et que celui des deux sœurs dont il est question dans l’oeuvre, l’est aussi, ne peut-on pas en conclure que « Pour une poignée de gombos« , au-delà de tout ce qui précède, peut être considéré comme un hommage de Sophie à son Père? De toute évidence, notre étude de cette oeuvre nous a permis de vivre une histoire d’amour particulière. Vous en savez un peu sur le livre à présent, pour aller plus loin dans vos recherches, prenez le livre, triturez-le, décortiquez-le. Il n’est pas rebelle à la compréhension. En plus, il n’est pas volumineux, et il contient un grand répertoire de mets et de fruits de chez nous. Régalez-vous sans modération.

 

Cyriaque Adébayo ADJAHO

  1. Du beau travail. Les élèves qui ont des travaux à faire sur l’œuvre seront comblés. Merci pour cette biscotte littéraire.

    • Merci, Désy Ray, frère de plume. S’ils peuvent en tirer quelque profit, nous ne nous en offusquerons pas.

    • Merci, cher DJIDAGO Casimir, pour l’intérêt que vous portez à la chose livresque.