Elle est belle, cette définition que Jean L’Anselme donne de la poésie : « La poésie , on ne sait pas ce que c’est, mais on la reconnaît quand on la rencontre ». Elle la situe entre rencontre et reconnaissance, et fait penser que la poésie, c’est simplement un émerveillement. Et tout émerveillement appelle nécessairement une reconnaissance à l’endroit de Celui qui a tout « fait »  créé), le Poète par Excellence: Dieu. L’on comprend que Mireille DIMIGOU MEDALI ne se soit pas du tout embarrassée quant au titre à donner à son premier recueil de poèmes: « Reconnaissance« (80 pages)  publié à Solara Editions aux USA.  Titulaire d’un Master en histoire contemporaine, l’auteure, béninoise, est aussi kinésithérapeute de profession. Inspirée de sa vie conjugale et la naissance de son premier enfant, elle répartit ses 46 poèmes en trois tableaux : d’abord « Mes anges gardiens »  ensuite « Reconnaissance » , enfin, « Pensées ».

Dans la première partie de l’ouvrage, elle exprime sa grande joie d’être entourée d’un jeune génie, son élogieux mari et de leur fils, Andrew, leur trésor. Ainsi, elle fait remonter dans la sphère de sa mémoire ces folles nuits d’amour brûlant avec son mari où « les caresses maternelles de l’enfance font place aux caresses charnelles de l’adolescence », où « une rencontre sera possible à l’intérieur du temple sacré à cet endroit où se passera un acte divin » (p. 24) pour donner à la longue un don, un bébé, leur fils. Celui-ci, qui, « donnera de la sueur à ses parents en se réveillant presque chaque heure ». « Mais plus tard ils comprendront, que sans labeur, on ne peut avoir du pain avec du beurre, et être près du bonheur ». (p.25)

Dans la deuxième partie, elle partage sa joie et sa reconnaissance imagées par son sourire poétique. Elle arbore en effet sur la première de couverture, un sourire charmant, elle-même vêtue d’une tenue bleue exprimant son amour (selon la signification du bleu en Belgique) pour toutes ces personnes qui » ont été là pour elle », qui l’ont soutenue : son mari, ses frères, sa grand-mère et même belle-mère, ses oncles et cousins. De façon spéciale, elle traduit, à travers ce sourire poétique, toute sa reconnaissance à tout lecteur de ce recueil.  Avec de belles sonorités telles : « un matin à la Datcha Tchatcha, de ma babouchka Galina », elle nous plonge dans la dernière partie constituée de 7 poèmes dont les deux derniers sont exclusivement réservés à de beaux et convaincants conseils aux femmes. « Réfléchir avant de parler est indispensable…Nous, femmes, devons prendre exemple sur elle (Marie), et surtout devant les enfants qui manqueront de respect leur père parce que leur mère n’a pas voulu se taire. C’est extrêmement difficile de se contenir, mais chères sœurs, pensons à l’avenir, qu’on soit de mauvaise humeur ou dans le malheur, prions et contrôlons-nous, car c’est sur nous que repose le bonheur du couple. Nous représentons cette lueur d’espoir pour notre époux et nos enfants. » (Extrait du poème : Le pouvoir de la langue, page 75-76). Pour elle, l’émancipation de la femme passe également et inéluctablement par le soin du mari et des enfants : La femme « s’occupe de son mari, des fruits de ses entrailles et de son travail. Elle doit être partout et surtout ne rien laisser passer. Se garder toujours belle, faire la vaisselle, préparer de bons mets, faire la lessive, le nettoyage de la maison, coudre, moudre et que sais-je encore…En fonction de son éducation, ses actions diffèrent, et qu’elle le veuille ou pas, elle ne peut que s’y plaire. L’émancipation de la gente féminine passe par là, et même si le mari et les enfants l’aident aussi, elle est le chef d’orchestre de toutes ces tâches ». (Poème : La femme, page 77-78).

Après lecture de « Reconnaissance », on se rend compte que la poésie ne nécessite pas forcément grandiloquence et élucubrations, mais qu’avec des mots justes et simples, l’on livre plus aisément les sentiments et les ressentis. « Reconnaissance »,c’est en définitive le miroir de l’âme de l’auteure qui s’extasie devant l’être qui, par elle, est venu au monde :

Mon fils

Je ne me lasserai jamais de te contempler

Toi qui m’a été envoyé par le bon Dieu

Celui-là même, qui est maître des Cieux.

Que tu dormes ou que tu sois en éveil,

Tu es un ange,

Dont on veut sans cesse faire les louanges.

Tes beaux yeux sont comme de petits œufs,

Qui voient sûrement la beauté du monde.

Et qui sondent tout autour de soi,

Augmentant ainsi ta confiance en toi,

De même que ta foi en l’existence de

L’Amour divin en chaque être sur cette terre.

Le livre est beau, bien présenté. La qualité du papier donne envie de lire le recueil. Faites comme moi alors. Au plaisir de parcourir ces belles pages qui disent quelque chose de la vie de chacun de nous….

BACHOLA Amoni

  1. C’est un talent pur et un Don de DIEU. Que tes oeuvres continuent afin d’influencer la jeunesse béninoise.