« Les revers de l’amour»,  (191 pages), roman contemporain commis par Euphrasie Calmont, paru aux Editions Amalthée de France en 2011, peint l’engrenage où l’homme est confronté aux idées tant négatives que positives. Ce livre trace la psychologie marquée des personnages car il transporte le lecteur dans les méandres de la pensée humaine à l’étape la plus primaire où on parle au cœur de l’homme, où on le blesse, mais aussi où on le gargarise pour la cicatrisation intérieure. En témoignent ces mots de la page 27 pour décrire la basilique Notre-Dame de la Garde de Marseille : «… le calme, la paix, une paix intense, y règne comme s’il en pleuvait de la voûte, tel un embrun presque palpable qui vous enveloppe… ». Pourtant, cet état de béatitude est le calme qui précède le drame qui s’est joué dans ce roman.

Conflit intérieur et illusion

Tout démarre comme une rivière douce où les idées affluent, pleines de questionnements et de remises en cause. Le quotidien calme de Julien, le compagnon de Sabine, pour qui chaque heure porte ses états de doutes et de réflexions liés à sa relation avec Sabine au premier abord et à la trahison de cette dernière par la suite. Le désarroi de Sabine face à ses propres choix qui entérinent la destinée de plusieurs personnes et fait d’elle antagoniste et protagoniste à la fois de toutes les situations qu’elle vit. Et ces lignes de la page 12 : « C’est bien cela, dans la vie, il nous faut une raison valable ou ridicule car ce choix du convenable ou du non convenable ne dépend que de l’entendement de chacun et c’est mieux ainsi » illustre bien les pensées de Jean d’Ormesson qui disait que « là où existe encore quelque chose, là règnent déjà le changement et la contradiction ». Des idées, il en faut toujours pour que naisse le conflit intérieur chez l’homme.

 

 

La sournoiserie humaine

Charles, ancien amant- de Sabine use de fourberie et de machiavélisme pour faire sombrer le couple Sabine-Julien avec, insidieusement l’aide de Sabine qui, faible, succombera aux assauts, coups bas et menaces de Charles décidé à la faire souffrir. Charles atteste ainsi que l’intelligence la plus délicate peut flancher face aux séductions d’un esprit malsain : voir le mal ronger l’autre, le voir dépérir à vue d’œil du fait de nos ruses malsaines. Le voir perdre la face en présence de nos violences exacerbées par la haine. Euphrasie  Calmont dresse ainsi le portrait de l’Homme quotidiennement victime de la méchanceté parfois tenace de son semblable. Charles, destructeur dans l’âme organisa l’agression de Sabine, usa de chantage pour lui retirer son enfant juste pour lui nuire. Il réclama ainsi la paternité d’un fils qui n’est pas le sien et engendra l’apocalypse dans la vie de Sabine…

 

 

De la décision de Sabine au désarroi de Julien

Dans le feu de la tourmente, tel un être téléguidé, Sabine opta pour la séparation qui traina Julien,  son compagnon, dans le désespoir. Les jours paraissaient longs et un grand changement s’opéra chez elle. Un acte invraisemblable qui amène tout lecteur à se demander si l’on peut changer aussi radicalement d’attitude envers quelqu’un qui vous dévoue sa vie. Peut-on subir autant  la pression externe au point de ne plus être soi-même?  Ce roman finit tout de même avec grand espoir car l’écrivain l’a souhaité par le pardon magnanime du conjoint qui, par amour renoua avec la mère de son fils sans autre forme de procès. Charles ne fut pas dérangé plus que ça et de l’alerte des conflits intérieurs de Julien, on n’eût pas une seule once de regret chez Charles. Si Sabine peut penser amour et revenir vers Julien, et Julien pardonner, pourquoi aucun changement notoire chez Charles ? Le mal serait-il donc plus pernicieux que tout le bien du monde. Heureusement, la famille, socle social de toute évolution a su soutenir le couple jusqu’au bout.

Le psy, un remède contemporain

L’intervention de ce thérapeute comme une épée de Damoclès qui plane sur la tête de chaque Homme, a été un repère à l’être déboussolé en quête de réponse qu’était Julien. La présence du psy dans le roman n’est pas un hasard car Calmont qui a su montrer la fragilité et le désarroi de l’esprit humain face aux tumultes et incertitudes de la vie, a aussi veillé au rétablissement de l’homme et à son équilibre mental.

 

 

Du style de l’auteur

L’histoire linéaire de « Les revers de l’amour »  l’une des plus faciles à lire. Les dialogues sont raffinés, et la description réussie de certains endroits transporte dans les lieux décrits. La culture française a une place de choix dans le livre et les scènes décrites sont introduites comme des entrées de théâtre. Cette œuvre est à découvrir car il y a toujours un pont entre la réalité et les lectures.

 

Myrtille Akofa Haho

 

 

  1. Belle présentation. Ils sont malades, Charles et sabine. Le pauvre dans tout ce bordel, c’est le malheureux Julien. Mais comme ADOLEVI, l’amour pardonne toujours, on salue la pertinence de l’auteure

    • Merci Zarpata de nous suivre.
      Oui, « quand il y a un véritable amour, il y a toujours la paix ».