BL : Mademoiselle ADITE bonjour, biscottes littéraires vient à vous aujourd’hui, car vous êtes auteure de deux nouvelles mais avant d’en venir à vos écrits, parlez-nous de vous, faites-vous découvrir aux lecteurs. Qui se cache derrière ce nom et ce visage?

PA: Je suis Perpétue Mahuclo ADITE, j’ai 23 ans et derrière ce nom, se cache une personne en quête perpétuelle d’élévation intellectuelle. Une femme qui veut dépasser les frontières qui mettent la femme à l’antipode dans la société.  Je suis titulaire d’une double Licence : journalisme et Anglais. Et dans le contexte d’un monde en pleine évolution avec l’avènement de Tics et de tout ce qui trottine autour, le journaliste du 21ème siècle se doit d’être complet afin de répondre aux exigences de notre métier. Pour ce fait, actuellement, je suis une formation en techniques de l’audiovisuel, cadrage, montage, graphisme et infographie afin de compléter ma formation en journalisme.

BL : Vous avez étudié le journalisme et aujourd’hui, vous l’exercez en tant que profession. Il semble facile ou évident pour tout journaliste d’aimer le livre. N’est-ce pas ?

PA: Alors, un petit rectificatif. Je n’exerce pas le journalisme. Je ne suis pas une journaliste en fonction quoique je sois collée aux médias en raison de mes activités associatives. Je suis responsable à la communication du Réseau Béninois du Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’Eau. Après ma Licence, je suis rentrée dans la vie associative pour le plaisir de servir ma communauté et devenir constructrice d’un monde meilleur. Ce rectificatif fait sur ma situation professionnelle, je peux vous dire que le journaliste se doit même d’aimer le livre. Le journaliste, c’est l’historien du présent. Et le présent à des ramifications dans le passé. Pour bien raconter l’histoire, le journaliste doit lire afin de se nourrir des évènements passés, pour ne pas avoir des argumentaires biaisés qui sèment de la confusion dans l’opinion publique. Mais aujourd’hui, le schéma n’est pas vraiment tracé sur ces lignes. Le métier est ouvert à tous, pour question de survie.

BL : Quand avez-vous alors découvert la littérature et à quelle époque avez-vous perçu en elle, une lumière qui vous inspirera des mots ?

PA: Je me souviens que déjà toute jeune, quand la SBEE nous privait de l’électricité, je cherchais une bougie pour finir un livre que j’avais entamé. Je dévorais le livre, car je voulais savoir comment l’histoire va se terminer. C’est tout bête, mais tout simple. A 7 ans déjà, je faisais des déclamations poétiques et m’essayais sur scène. J’ai ainsi participé à plusieurs festivals et évènements culturels notamment Podium Vacances, Festival Atakoun, FESTEDES, KALETAS, DEFI INFO, Festival REST de Alexandre ATINDOKO, Ayessi de Florent EUSTACHE HESSOU, et la liste n’est pas exhaustive. Alors, quand vous prenez l’habitude de bucher des textes entiers qui racontent une histoire, vous semblez plonger dans un autre monde et vous voulez découvrir. Et à force de lire, on accumule un bagage assez intéressant pour éjaculer des mots, car votre tête est en parfaite érection mentale.

BL : Quelle place occupent l’écriture et la lecture dans votre vie?

PA: La lecture et l’écriture demeurent toujours des composantes importantes dans ma vie. Avant, je me nourrissais de romans, de recueils de nouvelles, mais aujourd’hui, je préfère les essais et ces écrits qui boostent votre leadership. Le monde est devenu tellement complexe que pour y vivre, il faut être au-dessus de la masse. Voilà ce qu’il en est pour la lecture et concernant l’écriture, j’ai des manuscrits de poèmes mais personnellement, je ne pense pas que les poèmes permettent une certaine élévation. Il s’agit simplement de l’émotion de  l’instant conjuguée en vers et en proses. Je trouve plus intéressant les écrits qui analysent, les essais, les chroniques. Des mots qui font tourner vos méninges.

 

BL : Pour en revenir à vos écrits, parlez-nous de vos deux nouvelles. Comment l’aventure a-t-elle commencé?

PA: Cette aventure a commencé après ma participation au concours de leadership féminin organisé par le journal estudiantin.  Un concours d’art oratoire. Ayant fini 2ème, il a été offert aux finalistes, un atelier d’écriture littéraire par les écrivains humanistes du Bénin. Après avoir suivi cet atelier, il nous fallait mettre en pratique, les notions acquises pour écrire une nouvelle chacun dans le cadre du concours littéraire ayant pour thème ; Le livre contre les maux de la cité. Et c’est ainsi que l’aventure commença. J’ai écrit une nouvelle qui a pour titre : Destinée forcée.

BL : « La mort est dans l’attente », un recueil de nouvelles dans lequel figure « Destinée forcée » nouvelle qui porte votre marque d’écrivaine. Plongez-nous dans les moments de cette écriture. Parlez-nous aussi de ce qui vous a inspiré à l’écrire ?

PA: Alors, il s’agissait d’écrire une nouvelle sur le thème ; le livre contre les maux de la cité. Et le mal qui m’a inspiré est le phénomène de Vidomingon qui fait heureux ménage avec l’exploitation et l’abus sexuel dont sont victimes les sujets. J’ai donc choisit ce sujet et alors, les mots venaient aisément. Destinée forcée, raconte l’histoire d’une jeune fille, laissée par ces parents pour défaut de moyens à un couple en milieu urbain. Subissant au quotidien les sévices de sa patronne, un cocktail composé d’insultes, de mauvais traitements et de bastonnades régulières,  la jeune fille espérait mieux du mari qui rentrait enfin de voyage. Mais malheureusement, elle se heurta à un autre phénomène, l’exploitation sexuelle de son patron qui abusait d’elle très régulièrement au point de la mettre enceinte. Une situation que son épouse n’accepta pas, préférant fait avorter sa domestique. La jeune fille mourut sous le coup d’atroces souffrances. A-t-elle choisit cette destinée ? Personne ne peut le dire. D’ailleurs, cette histoire retrace le vécu dans nos ménages et un autre vécu que, j’ai raconté dans mon deuxième recueil est celui des jeunes qui voient leurs relations amoureuses étouffées par les doctrines de religions.

 

Où est-ce que je trouve mon inspiration, j’en ai personnellement été victime, car à un moment donné de mon existence, ces doctrines m’ont réellement gâché des instants. Mais loin de faire un procès aux églises, je pense que mon prochain essai portera peut être sur cette thématique.

BL : Nous comprenons que vous abordez deux thématiques distinctes, la traite des enfants et le problème de religion dans la formation des couples. C’est clair qu’en lisant ces deux nouvelles, on comprend bien vos points de vue sur ces questions de société. Mais que vous inspirent aujourd’hui, avec le recul du temps, ces deux problématiques?

PA: Il faut dire, qu’au fil des années, quand nous grandissons, nous voyons les choses selon nos expériences. Le phénomène de Vidomingon continue de décimer des vies. C’est assez dramatique, car ces enfants perdus constituent un manque à gagner pour les ressources humaines disponibles à accompagner le processus de développement. Et dans nos sociétés, l’exploitation humaine s’est érigée en règle sans exception. Que ce soit dans les entreprises privées qui surexploitent leurs employés pour des salaires de honte, l’Etat qui trouve assez normal de payer le ministre à 8 millions au moment où l’enseignant qui  l’a éduqué s’achète à moins de 100 mille, un gouvernement qui vous demande de sauver des vies sans vous offrir le matériel conséquent, le mari qui trouve d’une normalité absolue de bastonner son épouse selon son humeur,  et même au-delà de ça, avec la dernière révélation du média américain qui exposa la version améliorée de l’esclavage, je pense que tout est dans la culture et que sincèrement, le changement se fera, mais bien après notre disparition, de vous et de moi. Quant au problème de religion, il est tellement sensible que je me permets juste de poser une seule question. Avant le monde, y avait-il d’église ?

BL : Nous avons souligné dans votre parcours que vous êtes très impliquée dans la vie associative. Quelles sont les actions concrètes que vous avez menées pour produire l’impact autour de vous? Parlez-nous-en davantage.

PA: La jeunesse doit aujourd’hui démontrer  qu’elle a un engagement sincère pour la résolution des problèmes communautaires, car c’est elle qui subit et qui subira davantage si rien n’est fait. Il faut dire que je communique assez sur les médias sociaux notamment sur Facebook ou je mène des campagnes de sensibilisation selon mes centres d’intérêts.

En 2015, j’ai réalisé un mémoire de fin de formation sur les difficultés d’insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées. Ce travail a été fait suite aux discriminations enregistrées auprès des personnes ayant des déficiences. Alors en tant que citoyenne et journaliste, j’ai estimé que cette frange de la société doit voir ses droits garantis afin de monter un sentiment d’appartenance nationale, de patriotisme et de fierté et ainsi pouvoir aider au développement de leur nation. Je ne me suis pas arrêtée à ce mémoire, j’ai ensuite produit pendant une année, une émission sur la thématique du handicap, et toujours dans le souci de voir ces droits garantis, j’ai porté ce projet qui a été sélectionné pour une formation de cinq semaines en leadership civique à Dakar au Sénégal via le programme YALI.

Ce programme m’a permis de renforcer mon engagement auprès des communautés et m’a appris désormais une chose ; Sois le changement que tu veux voir dans le monde, et depuis je travaille en suivant le contenu de cette phrase.

Ce qui me ravit et me donne la force de continuer, c’est que cette formation fait de moi aujourd’hui, coach du maire enfant dans ma commune, ou avec d’autres coachs, nous encadrons des enfants pour les préparer aux notions de leadership, vie associative, citoyenneté et la notion de la maitrise des droits et devoirs des enfants. Ce projet permet d’initier très tôt, les enfants maires, à travailler avec d’autres enfants dans le cadre formel que nous appelons, Conseil Communal des Enfants.  Depuis Avril 2015, je suis responsable à la communication du Réseau Béninois du parlement mondial de la jeunesse pour l’eau. J’ai participé à la COP 21 et à la COY11 à Paris et donc à la rédaction du livre blanc, un Paris pour l’eau. Ce document constitue aujourd’hui, un point focal vers lequel toutes les actions de jeunesse se convergent pour laisser aux générations futures, une planète vivable.

J’ai été coordonnatrice d’activités sur le projet « Stop choléra », initié par OXFAM en riposte à l’épidémie de choléra survenue au Bénin en 2016. Avec les autres superviseurs, nous avons sensibilisés plus de 16000 ménages, 126000 personnes sensibilisées sur l’épidémie du choléra et le lavage des mains.

J’ai animé des stands de lavage des mains afin d’expliquer aux populations, l’importance du lavage correct des mains à l’eau et au savon. J’ai mené plusieurs travaux de terrains. J’ai participé à une enquête sur les risques d’atteinte à l’intégrité dans le secteur de l’eau. J’ai participé aux enquêtes sur le projet via water « Mise en place d’un système d’alerte aux coupures d’eau de la SONEB et éducation à l’hygiène de l’eau de boisson par l’utilisation des NTICS (SAC-TIC)».

Actuellement, Je suis impliquée dans le projet « TON FUTUR TON CLIMAT » soutenu par le secrétariat international de l’eau qui n’a pas encore démarré et le projet « MON ECOLE N’EST PAS UNE POUBELLE ». L’objectif général de ce projet est d’inculquer aux élèves, les notions de gestions des déchets et de les éduquer à l’assainissement de leur cadre de vie, les notions eau hygiène et assainissement. Ce projet va s’étendre sur toute l’année scolaire en cours. Travaillant aussi aux cotés de l’ONG ENAFA, nous menons des activités pour garantir un bien-être social aux cibles les plus défavorisées de la société.

 

BL : Cop 21 ! Quelles expériences vous en avez tirées ? Celles-ci vous ont-elles été utiles dans une acticité littéraire ?

PA: Pour rappel, j’ai représenté le Bénin à la COP 21 dans le cadre d’un projet. Il s’agit du projet; « la jeunesse francophone agit pour l’eau » initié par le partenariat mondial de l’eau et l’Office franco-québécois de la jeunesse. Mon association a piloté le projet. Nous avons pu rédiger un livret blanc qui est un rapport pays après le travail de terrain sur la place de la jeunesse dans la gouvernance, dans les secteurs de l’eau, de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, des changements climatiques. Nous avons remis ce rapport au ministre de l’eau  d’alors.  Passée cette étape, le projet m’a permis de participer à la COP 21 en tant que Représentante du Bénin à la conférence des Nations Unies pour le climat COP 21 (tenue à Paris, France), et à la Conférence des jeunes COY 11, et Membre de la délégation de l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse. La CPO 21, ce fut une occasion nouvelle de rédaction, car il fallait que 52 jeunes s’associent pour trouver des solutions pour agir pour l’eau. Ce fut un grand défi. Comme leçons retenues, personne ne détient la science infuse et nous ne finirons jamais d’apprendre. Les cultures sont différentes, les réalités et les expériences aussi.

 

 

BL : Le climat est danger et il y a les COP pour en discuter. Le livre et surtout celui béninois se déchire par endroits et il est en ruine. Ne faudrait-il pas aussi en parler ? Si oui, comment peut-on sauver le livre béninois de ses ruines d’une part et d’autre part, sauver le monde par le livre?

PA: C’est triste de le dire, mais nous devons réapprendre à écrire. Nous sommes dans un contexte où le public dispose de toute l’information dont il a besoin en format immédiatement accessible de façon instantanée. Si je veux éveiller une conscience sur un thème précis, le livre me permet de faire une rédaction sur 100 pages, mais une vidéo de cinq minutes diffusée sur Facebook produit un meilleur impact. C’est dommage, mais la musique a changé les pas de danses, nous devons aussi changer faute de quoi, nous assisterons à une décadence ultime et nous le vivons déjà. Comme la COP, il faudra de grands rassemblements de partage afin que ceux qui écrivent toujours et qui détiennent leur audience fassent l’exercice d’un transfert de compétence. Sans quoi, nous tournons à perte.

BL : Quel regard de journaliste-écrivaine, jetez-vous sur le domaine de la littérature béninoise vis-à-vis de celles africaines et autres ? Y a-t-il une politique efficace et prometteuse autour du livre ?

PA: Aucune politique efficace. Il nous faut digitaliser nos méthodes. Voyez-vous, en tant que journaliste, je ne suis compétitive sur le marché de l’emploi international que si je suis à même de faire toute seule la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. Il faudra formater les vieilles méthodes et actualiser nos stratégies car bientôt, il n’y aura plus de livre sous format papier par exemple.

 

BL : Les nouvelles réformes annoncées par l’actuel ministre des sports, de la culture et du tourisme sont-elles une source d’espoir ?

PA: La politique demeure ce qu’elle est et le politique demeure ce qu’il est. Les ambitions sont nobles, j’avoue. L’espoir est permis si les propos se convertissent un jour en actes pour vaincre  les mots vains. Le ministre n’est pas celui qui souffre quand nous ne vendons pas nos écrits, car il faut quand même bien vivre, je présume. Mais alors, que les sujets se lèvent, s’informent et agissent.

BL : Vous êtes jeune et vous assurez la communication du Parlement National de la Jeunesse pour l’Eau et l’Assainissement du Bénin. C’est le moment de faire une lumière sur cela.

PA: Le RB-PMJE a été installé au terme d’une Assemblée Générale Constitutive tenue à l’INFOSEC de Cotonou le 02 avril 2015. Il est composé de 65 membres répartis dans les 12 Départements du Bénin avec à sa tête un bureau composé de 9 membres. Notre objectif principal est de promouvoir la jeunesse béninoise en tenant compte des grands enjeux environnementaux suivant les axes suivants : Le réseautage, Le plaidoyer, les Actions locales, la Sensibilisation et la Communication. Depuis 2015, nous menons des actions sur le terrain pour impacter la jeunesse. Je suis Responsable à la communication du RB-PMJE. Mon rôle est d’assurer la communication interne et externe dans l’association. J’ai pour tâche  de mettre tous les 65 membres de l’association au même niveau d’information afin de les faire participer à toutes les activités. J’assure la visibilité de toutes nos activités sur les médias et en tant que jeune activiste, nous sommes assez sur les médias et vous pouvez nous suivre sur notre page Facebook. Et maintenant que j’acquiers d’autres compétences en communication, nous pourrons diffuser des contenus plus intéressants.

 BL : Comment arrivez-vous à gérer tant d’activités et réussir à trouver une place pour le lire-écrire alors qu’il parait que le métier d’écrivain est jaloux ?

PA: Effectivement, je suis en ce moment même à l’école de la gestion du temps et de sa vie. Il faut pouvoir fragmenter son temps en fonction des priorités. Je lis toujours, mais vous savez, si autrefois je chassais la fin d’une histoire, aujourd’hui je lis pour apprendre à devenir une meilleure personne, utile pour sa communauté et j’écris aussi dans et avec cette même vision.

BL : Quelles sont vos projets dans le domaine de la littérature?

PA: En tant que jeune, de grands défis nous incombent. Je veux partager le gout de cet engagement à la jeunesse, mais je veux écrire autrement. Pour contourner tous les obstacles que subissent les écrivains. Il faut identifier un problème précis, une cible précise, un moyen de diffusion accessible à la majorité, un langage accessible. Il faut échanger juste avec son audimat. De courts essais en ligne, des panels de discussions littéraires pour sortir des documents de plaidoyer, des critiques littéraires. Je pense mieux m’orienter dans ce sens, car trop de romans,  trop de nouvelles, trop d’histoires racontées, il faut maintenant faire le point et avancer.

BL : Sur votre intro Facebook, vous avez mis, la communication transcende les barrières et donne des ailes. A quel point vous pensez que la communication est importante aujourd’hui?

PA: La communication est un puissant outil. Ce n’est pas anodin que les médias constituent un pouvoir. Le communicateur a le pouvoir de changer les mentalités par la puissance de son contenu et la façon dont il le rend. Dans un contexte de mondialisation, vous n’existez pas si vous ne communiquez pas. Bientôt, les clicks, j’aime et partage auront un cout sur les médias sociaux et ça a même déjà commencé avec les concours en ligne. On vous dit  que vous êtes premier d’un concours  quand vous atteignez 5000 j’aime. Remarquez donc l’urgence. Le monde va plus vite aujourd’hui. Pour suivre, vous communiquez ou vous restez là. Aussi simple que bête.

 

BL : L’écriture au service du journalisme et le journalisme au service de l’écriture ; communiquer c’est vivre (Vous le dites) et écrire ou lire, c’est vivre (ils le disent) ! Comment entrevoyez-vous de votre place de journaliste le lien de coordination entre ces deux mondes ?

PA: Le journaliste écrit et diffuse selon le canal dont il dispose. Cela peut être un journal écrit, une radio, une télévision, les médias sociaux, une presse en ligne, et tout autre canal. Le lien entre les deux,  c’est la production du contenu. Aujourd’hui, autant le journaliste que l’écrivain doivent se focaliser sur le contenu. Il y en a tellement aujourd’hui que si vous n’êtes pas incontournables, vous vous noyez dans la masse. Pour un petit pays comme le Bénin, nous avons plus d’une centaine de journaux au moment où la moitié de la population est analphabète. Cela est valable pour les écrivains. Le journaliste doit aussi faire la promotion des écrivains, mais je pense qu’il s’agit là d’un problème transversal. Il nous est assez difficile de promouvoir les nôtres. Cela fera un bon sujet pour écrire un essai afin de se pencher sur la question, peut-être dans une de mes prochaines parutions.

BL : Que faut-il concrètement pour notre littérature ? Le Salon national du livre ? Les bibliothèques ? Les financements ? Les auteurs ? Les livres ?

PA: Il faut une actualisation en fonction de la modernité. Il faut assainir le secteur et revoir les méthodes. Il faut innover. Il faut séduire le public, lui apporter ce dont il a besoin dans un format agréable à consommer et facile à digérer. Il faut épater, il faut communiquer autrement, il faut écrire autrement.

BL : Votre mot de fin

PA: Merci à Biscottes littéraires qui a voulu grignoté un peu de ma personne. Lire entre les lignes de mes dires, l’appel d’une issue nouvelle pour le lire-écrire au Bénin. Je vous remercie. A très bientôt !

  1. « La jeunesse doit aujourd’hui démontrer qu’elle a un engagement sincère pour la résolution des problèmes communautaires, car c’est elle qui subit et qui subira davantage si rien n’est fait. »