Bonsoir les amis. Voici l’intégralité de la nouvelle « FUSION ÉTERNELLE » de DOSSOU-YOVO Gloire Charley. Bonne lecture à vous…

 

 

Charles arpentait le seul pont en décrépitude reliant Porto-Novo à Djrègbé lorsque son portable se mit à s’agiter à nouveau dans sa poche. Il chercha non pas sans peine un endroit où se garer afin de prendre l’appel:

-Allô allô, je viens, je suis à Akpakpa, fit-il sans attendre que son interlocuteur au bout du fil pipe un mot…

-OK OK, mais fais vite!! La messe va bientôt commencer, répondit une voix masculine.

Quelques minutes plus tard, il était à Zogbadjè

-J’suis là viens me chercher.

Un jeune homme d’un mètre soixante-dix, fit son apparition devant le portail. Lorsqu’il aperçut Charles son visage s’illumina et il se dirigea vers lui. Les deux s’enlacèrent.

-Ah c’est bon de te revoir Charles, koyii tu m’as complètement zappé, fit l’ami

-Oh non, Chris tu sais, vu que les parents sont en déplacement, je ne pouvais laisser la maison vide.

– En tout cas, c’est bon de te revoir. Et on a trop de choses à se dire ! ! !

– T’inquiète, je vais passer la semaine ici avant de repartir. Maintenant dis-moi, ce qu’on fait!!!

– L’oncle m’a sollicité pour jouer à son mariage, et toi mon meilleur soliste tu dois mettre le feu avec moi. Les autres sont déjà là et n’attendent que toi…

– Ok , j’espère qu’il y a les bonnes choses à la clef ?

– Et comment ! ! ! Boissons et bouffes à volonté!!! Et les  minettes sont versées waaa, répondit Chris avec un large sourire

Les deux éclatèrent de rire puis se dirigèrent vers la maison. Pendant qu’ils y pénétraient, Charles secoua son ami pour lui demander combien il sera payé, vu la richesse de son oncle.

– Il a déposé 150milles pour chaque membre du groupe, mais toi et le DJ c’est spécial on empochera 250 milles.

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L’orchestre avait installé le matériel et les six membres firent les derniers réglages avant le démarrage du concert. Les mariés assis dans une zone aménagée comme un nid, étaient assis au milieu de fleurs et de cadeaux diverses.

Charles après avoir accordé sa guitare, remarqua l’absence du fameux DJ invité et en fit cas à Chris qui était au clavier.

-Ah c’est lui qui est dans la cabine teintée là-bas…lui répondit Chris

– Ah mais pourquoi il reste à l’écart, il se la joue les stars ou bien?

– J’ai appris qu’il vient de Paris et est logé chez ses parents dans Arconville!!!

-Ah c’est un gosse de riche, dis Charles avec dédain… Vivement qu’il nous donne bien le jus et qu’il nous suive bien dans nos « vibes ».

Charles retourna à sa place aussitôt que le top fût donné.

« END (Entre Nous Deux) de ANKAA ft DAC  » était le premier son que l’orchestre jouait en live avec l’aide du DJ qui mixait automatiquement les voix des artistes. Le public était aux anges., était le premier son que l’orchestre joua en live avec l’aide du DJ qui mixait automatiquement les voix des artistes. Le public était aux anges.

Après le concert, pendant que l’opérateur avait repris les platines, Charles poussé par sa curiosité se dirigea vers la cabine du DJ afin de le féliciter. Quand il arriva à l’entrée de la cabine qu’il aperçu une belle jeune fille debout et portant toujours son casque aux oreilles, la tête baissée. Son attention était portée sur les multiples boutons de ses appareils et sur l’écran de son ordinateur. Elle faisait dos à l’entrée et ne pouvait s’apercevoir que se tenait derrière elle Charles. Ce dernier admirait les formes et la chevelure noire de cette donzelle des platines. Cette DJ d’exception avait à peine un mètre soixante-cinq, sa corpulence moyenne n’avait aucune anomalie. Charles semblait si hypnotisé qu’il ne se rendit pas compte que Chris qui l’appelait au loin, se tenait déjà derrière lui. Ce n’est que lorsque ce dernier lui toucha l’épaule qu’il sursauta en faisant un léger cri, ce qui aussitôt fit se retourner la fille-DJ.

-Oui, salut Charles, fit la fille avec un léger sourire.

– Salut, Charles euh désolée, comment vous connaissez mon nom? Répondit Charles en balbutiant

– Vous jouiez bien la solo donc je me suis renseigné, voilà ! ! !

La fille était ouverte et avait l’air gaie. Cela permit à Charles d’oublier son stress

-OK vous comment je peux vous appeler ?..

 

 

Charles n’avait pas dormi de la nuit. Depuis qu’il est rentré dans la chambre que lui avait réservée. Il s’était juste assuré de bien ranger les trois cent milles que lui avait remis l’oncle pour sa prestation. Il s’étendit sur son lit, réfléchissant à quoi écrire comme premier message à sa belle Mia dont il venait de prendre le numéro de téléphone. Mais à peine eut-il trouvé une idée, que son portable lança la notification d’un message. Il se saisit du portable et découvrit :

 

-Cc Charles, Mia.

Charles répondit, excité.

Toute la nuit les deux n’arrêtèrent de s’écrire jusqu’à épuisement. Dans une chambre de Zogbadjè un cœur souriait à l’amour, dans une autre d’Arconville un sentiment naissait.

Des programmes avaient été établis, le lendemain ils ne se lâchèrent point. Et chacun pensait au déroulement de cette journée.

Mes choix de vêtements sont merdiques, se disait Charles qui depuis près d’une heure ne savait quoi se mettre. Ce matin, il s’était levé tôt pour laver sa moto qui scintillait. Il s’était douché mais les habits qu’il avait ramenés de chez lui ne lui convenaient pas.

l décida d’aller dans un prêt-à-porter qui se trouvait pas loin et qui était dirigé par Imolè un de ses vieux camarades de classe.

Il sonnait 9h quand il sortit du prêt-à-porter et se dirigea vers Arconville où l’attendait Mia. Les deux se virent et très vite l’étourdissement du début céda place à une gaieté immense. Ballade, restaurant, piscine puis hôtel, la journée fut chargée et les deux amis désormais amoureux…

 

 

Les jours se succédaient et l’amitié avait cédé place à l’amour… Un amour qui s’intensifiait grâce à leur passion commune: la musique. Ils écoutaient ensemble les nouvelles sorties, allaient ensemble aux concerts, showcases et autres manifestations. Les plus grands clubs de Calavi jusqu’à Porto-Novo se disputaient DJ Mia et son amoureux soliste qui savaient mettre de l’ambiance.

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Un samedi, à vingt-deux heures, ils étaient invités pour l’ouverture du FK Club. Les amoureux avaient pris une table dans un coin peu éclairé, et sirotaient leur cocktail. La musique était assourdissante et déjà à le club s’emplissait. Chris était aussi dans le club avant certains de ses amis. Charles jouait au sage à côté de sa Mia. Mais dans la même boîte venait de siéger un groupuscule dirigé par DJ Crazy, un des pires et redoutables concurrents du couple… L’ambiance devenait de plus en plus électrique et Chris connaissait le tempérament fougueux de Charles. Et justement les heures qui suivirent allaient démontrer toute sa promptitude à armer sa tension. En effet, Mia qui s’étaient levée pour aller chercher des amuse-gueules pour son chéri, chuta suite à un croc-en-jambe fait par l’adversaire déclaré du couple. Chris qui était plus proche courut à la rescousse de Mia qui au passage s’était foulé le pied puis avait renversé le cocktail de whisky à la pomme et le plateau d’amuse-gueules qu’elle portait. Charles qui au loin avait suivi la scène, dans un élan, comme mû par un ressort se retrouva devant DJ Crazy  à qui il asséna un violent coup de poing. Une bagarre intense se déclara entre les deux adversaires, qui se virent encourager par leurs amis. D’un côté, les proches de DJ Crazy et de l’autre ceux de Chris…

 

Mia qui avait reçu les premiers soins malgré son état, tenta de s’interposer entre les deux avec l’aide de Chris, mais Charles voulait en découdre avec son adversaire.

A force d’insistance Chris fut tiré de la bagarre mais de ça et là les menaces fusèrent:

– Je n’en n’ai pas encore fini avec toi, tu vas regretter d’avoir fait ça à ma petite amie, lança Charles avec furie

– Haha c’est quand tu veux mon gars, d’ailleurs je vais en finir une fois pour toutes avec toi. Estime-toi mort, répliqua Atom, avec un sourire narquois et un air confiant.

 

 

Charles fut tiré de force à l’extérieur du club. Après s’être calmé, il proposa à Mia de la déposer chez elle mais celle-ci, déçue par le comportement son chéri rejeta son offre, puis prit un taxi.

La nuit s’étira et se fit plus longue, Charles assis sur son lit venait d’envoyer des tas de notes vocales sur Whatsapp, Messenger. Il avait activé un forfait d’appels afin de joindre sa bien-aimée, mais en vain. Dès que le portable sonnait, Mia coupait l’appel. Charles se résolut donc à lâcher prise et à lui faire face le lendemain.

Le lendemain à 5h Charles, qui n’avait pas fermé les yeux de la nuit, vu qu’il trépignait d’impatience de voir sa dulcinée, se décida à aller chez Mia. Il prit sa moto en espérant être chez elle avant 6h30, heure à laquelle la DJ se rendait au gymnase. Arrivée au portail, il n’eut pas le temps de sonner qu’apparut devant lui, la mère de Mia.

-Elle ne veut pas te voir, dit-elle calmement

-Mais… Charles voulait répondre, mais il fut interrompu net.

-Je t’ai dit qu’il fallait que tu rentres si tu ne veux pas que ce soit papa qui t’accueille.

Charles abattu, ne comprenait pas la réaction de sa chérie, et une flopée de questions lui venait en tête :<<tout ça pour une simple bagarre? Ou bien me cache t-elle quelque chose ? Avait-elle trouvé mieux ?>>.

Dépité, il s’en retourna avec un pas chancelant vers sa moto qu’il conduisit comme un ivrogne.

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Le soleil était au zénith, et Charles était encore au lit. Les cris de sa mère, qui l’invitait à prendre le petit-déjeuner puis le déjeuner ne l’avaient point décidé à sortir de sa chambre. Son portable était sur silencieux car il ne voulait plus lire ou recevoir les tas de messages de sollicitations pour les concerts et les showcases.

Et comme d’habitude, il sortit de sa chambre à 14h et se dirigea vers la bibliothèque où il avait rendez-vous avec deux copains afin de préparer un exposé.

A la bibliothèque, le travail avait duré deux heures. Juste après, il se dirigea vers sa maison, puis se renferma dans sa chambre. Les parents n’insistèrent pas car le sachant contrarié depuis deux semaines. Le lendemain, il était dix heures, mais toujours aucun signe de Charles. Les parents inquiets décidèrent de discuter avec leur garçon afin de régler cette situation.

Dès qu’ils vinrent à la porte de la chambre de Charles, ils voulurent frapper à la porte mais celle-ci s’ouvrit et laissa découvrir devant leurs yeux hagards, le corps sans vie de leur fils qui gisait sur le sol au bas du lit, avec une bave blanche à la bouche. Le sol était jonché de comprimés divers. On pouvait lire sur une feuille : « Bye bye! »

 

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Elle était assise seule dans le jardin de sa maison mais n’arrivait pas à se relaxer. Elle aurait voulu l’avoir près d’elle, afin de rire à ses blagues et écouter ses comptes rendus de lecture. Mais il n’était pas là, il s’était éloigné depuis deux semaines et Chris lui avait dit qu’il s’en était retourné à Porto-Novo chez ses parents où il vivait en autarcie. Ne vaudrait-il pas mieux pour elle d’aller lui parler et le faire sortir de son état ? Elle y pensait tout le temps.

La sonnerie de la maison vient de sonner et on demandait à la voir. Avec laxisme, elle avait dit à la gouvernante de laisser le visiteur venir à elle au jardin.

L’invité venait de faire irruption dans le jardin, Mia avait la tête dans son portable, parce que pendant qu’on faisait entrer l’invité dans la maison, elle s’était décidé à envoyer un texto à Charles.

Le message venait de quitter son portable, et à peine s’apprêtait-elle à regarder celui devant lui, que le portable du visiteur se mit à sonner annonçant  l’arrivée d’un message.

-Je suis là Mia, pourquoi m’écris tu encore? Fit la voix du visiteur

Elle connaissait cette voix, et comme une vidéo mise en accélérée elle se redressa et sans pouvoir se contrôler, se jeta dans les bras de Charles.

Charles était là, Dieu avait exaucé ses prières.

 

 

Charles était là, et très beau, plus beau que d’habitude, il resplendissait et au seul contact de sa peau, Mia sentit un frisson: était-ce la fraîcheur de son corps?

– Pardon, pardon mon Cha, disait-elle en fondant en sanglots et en serrant très fort Charles

– Mais pourquoi, tu dis ça?, je suis là et c’est tout ce qui compte, répondit Charles avec sourire puis il reprit: c’est à moi de te demander pardon, j’ai vraiment déconné avec cette bagarre en plus je te laisse, excuse moi

-Non, j’ai exagéré et je n’ai pensé qu’à moi en plus avec mon état actuel, mes parents n’ont pas vite digéré ça

-Tu attends un petit Charles. Reprit Charles calmement

– Oui, comment le sais-tu? Je ne l’ai dit à personne?

– Je le sais et je sais tout sur toi, puisque je suis et serai toujours là avec toi. Il venait de lâcher Mia puis il reprit: il faut que j’y aille, sois forte et sache que je serai toujours là auprès de toi, je reviendrai bientôt.

Mia n’y comprenait rien, mais comme si elle était sous hypnose, elle acquiesça et fit promettre à Charles de revenir. Charles repartit et Mia qui s’était rassise portait dans son cœur une joie inexplicable.

Cette soirée était fraiche et très gaie. Après la fameuse visite de Charles, on aurait dit que Mia avait retrouvé une nouvelle vie, il était 17heures et elle se mangeait sa deuxième pomme fruit, en écoutant du Ed sheraam. Un visiteur venait d’arriver et voulait rencontrer les parents de Mia. Il avait d’ailleurs été reçu par la mère et le père sur la terrasse qui se trouvait au Rez-de-chaussée. C’était la mère de Chris, l’ami de Charles. Après les civilités de base et la présentation, la mère vint annoncer aux parents de Mia le décès de Charles. Cette nouvelle emplit les parents de Mia de tristesse, d’autant plus que leur fille attendait un enfant de Charles. Dès que Mia vint vers les trois adultes, après avoir été conviée par son père, elle sentit que l’atmosphère était pesante. L’annonce fut faite  à Mia qui se mit à rire:

– C’est une blague de mauvais goût, j’étais fâchée avec lui, mais on s’est réconciliés ce matin, dit-elle avec une once de satisfaction dans la voix.

Ces propos firent sursauter les trois parents qui lui firent comprendre qu’ils ne blaguaient point.

-Ton Charles est mort il y a 2 jours, fit la mère de Chris les larmes aux yeux

-C’est faux, c’est faux, il était là ce matin et avait promis de revenir. Les yeux de la jeune fille étaient déjà mouillés. Et dans une série de hoquets intermittente, elle racontait ce qu’elle avait remarqué. Elle comprenait maintenant certaines paroles de Charles.

 

 

Charles fut inhumé le lendemain de son décès. Mia n’en revenait pas et se posait toujours la question de savoir comment c’était possible qu’une personne morte puisse rendre lui rendre visite. Mais vite elle se rassurait que c’était la résultante de l’amour qu’ils se portaient. A cette seule pensée, elle se rassurait de l’amour de Charles.

Chris, lui, était à Porto afin d’aider les parents de Charles en attendant le retour du second fils de la Thaïlande.

Charly était le frère jumeau de Charles. Il était envoyé en Thaïlande après avoir déposé des dossiers pour être volontaire dans le corps des Médecins Sans Frontière.

A son retour, Chris qui ne le connaissait pas assez ne put contenir sa surprise, quand il vit entrer le frère de Charles. C’était pour la photocopie exacte de son frère.

Charly avait pris ses quartiers dans la chambre voisine à celle de son frère. Cependant, il passait le clair de son temps à déambuler dans la chambre du défunt. Qu’y cherchait-il? Nul ne le savait. Toujours était-il que Chris était reparti à Calavi chez ses parents laissant la famille éplorée essorer son linge de tristesse le temps que se lève pour eux le soleil de la consolation.

A Porto-Novo, il s’organisait déjà la cérémonie de réincarnation du jumeau défunt. En effet, dans la plupart des familles du sud Bénin, les jumeaux sont considérés comme des divinités, ce qui leur conférerait l’immortalité. Alors lors de deux jumeaux où l’un d’eux, comme ce fut le cas pour Charles, on fait, dans de petites statuettes représentants le jumeau « parti », l’esprit de qui serait « allé chercher du fagot ». C’était la veille de ladite cérémonie. Charly qui depuis son retour ne se prélassait que dans le lit de Charles, dans un état de sommeil intermédiaire, reçut la visite de son frère en songe.

– Eh pourquoi te fais-tu tant de mauvais sang, fit Charles qui se trouvait dans un halo de lumière blanche et vive

– Pourquoi es-tu parti si tôt ? Je devrais revenir pour qu’on mette sur pieds nos projets et me voici seul, répondit Charly dont les yeux s’emplirent de larmes

– Je n’ai pas décidé de partir, mon heure n’était pas encore venue, mais sache que je serai toujours là auprès de toi,…Charly l’interrompit

-Qui t’a fait ça ?

-Écoute-moi, ce n’est pas le plus important, je t’aiderai à le dévoiler, l’important c’est ma bien-aimée Mia qui est enceinte de moi. Prends soin d’elle et surtout ne fais confiance à personne. Je t’aime.

A ces mots, Charles disparut dans une nuée de fumée. Charly fut saisi aussitôt d’un sommeil tellement paisible qu’à son réveil il se sentit en forme et d’humeur joyeuse. La cérémonie avait commencé dans la cour de la maison, mais il n’était pas autorisé à y assister. Il décida alors de s’occuper à discuter avec ses amis sur facebook et à écouter les nouvelles sorties musicales.

Deux semaines s’écoulèrent. La douleur de la perte de son bien aimé frère était toujours vive, mais c’était comme si « le bout » de Charles qui siégeait en elle l’apaisait.

Un matin, comme depuis deux jours que ses parents s’étaient rendus à une conférence hors du pays, Mia était seule à table prenant son petit déjeuner. Subitement, la gouvernante de la maison traversa le salon en trombe, l’ai apeuré:

– Il est là, il est là, criait la gouvernance qui trébucha et tomba aux pieds de Mia, dont le cœur faillit sortir par la gorge. Mais elle se contint et demanda :

-Mais de qui parles-tu? Qui te fais… Elle n’eut pas le temps de finir sa question que le doigt tremblant de la gouvernante indexa l’homme. C’était la photocopie exacte de Charles, mais ce n’était pas Charles, elle l’avait senti au fond de son cœur. Elle frissonna mais se maîtrisa :

– Qui êtes-vous?

– Je suis Charly, le frère jumeau de Charles, vous êtes Mia, ma belle-sœur, je suppose? Excusez-moi. Le portail était ouvert, de même que la porte. Je m’en veux de vous avoir effrayées. Je vous comprends.

Automatiquement les deux se mirent à discuter comme s’ils se connaissaient depuis toujours. La discussion allait du séjour en Thaïlande de Charly à la rencontre de Mia avec Charles. Pendant des heures, les échanges passaient d’une ambiance gaie à une tablature plus sérieuse. Mia lui raconta alors l’altercation que Charles a eue avec DJ Crazy qui a promis tout faire pour éliminer Charles.

 

 

 

Charly tenait à sa sortie de chez sa belle-sœur, l’identité de l’assassin de son frère. Il tenait la statuette de son frère en mains et lui promit de le venger.

Voici Charly qui pénétrait en silence au club. Trois jours de traque avaient payé. Il l’avait retrouvé et attendait le bon moment pour lui régler son compte. En attendant que l’occasion ne se présente, il s’était payé une bouteille de bière qu’il ne touchait presque pas. DJ Crazy venait de finir sa première partie et s’était dirigé vers les toilettes. Automatiquement Charly lui emboîta le pas. Un ouragan venait de souffleter la porte des toilettes. Le pied droit de Charly fit voler en éclats la porte qui s’abattit sur la nuque de DJ Crazy. Ce dernier tenait encore sa verge.

Un tournevis venait de se planter dans l’épaule gauche du DJ. Il criait, Charly le menaçait à présent de le planter dans l’épaule droite.

 

 

– Charles pardon, pardon, je regrette d’avoir fait tomber ta copine, criait le DJ dont les yeux déversaient des torrents de larmes qui se mélangeaient à la bave qui dégoulinait de sa bouche.

– Que racontes-tu? Tu l’as tué, répliqua Charly presqu’en vociférant

-Non non, elle s’est relevé et est partie avec toi non, mais que dis-tu?

Charly se rendit à l’évidence que DJ Crazy ne connaissait rien de la mort de Charles.

C’était une déception pour Charly et toute la nuit, il s’en était voulu, pas d’avoir donné une bonne leçon à DJ Crazy mais de n’avoir aucun indice sur l’assassin de son frère. Assis sur le lit, tenant son frère dans les mains, il ne se rendit pas compte du moment où Morphée le prit et l’emporta dans ses bras.

-On n’est pas des occidentaux, les enquêtes se font à la source…Va me retrouver au village, la voix résonnait en écho, c’était celle de Charles.

Le sommeil était profond mais ces paroles résonnaient comme une berceuse dans sa tête.

 

 

Le vieux monsieur venait de jeter à terre le premier chapelet fait de noix de pommes sauvages divisées et des ossements divers. Puis il cria « Di gbidi yèkou », après avoir fait des vérifications d’usage avec les autres chaînes, il se redressa et dit à Charly : « Le mal vient de l’entourage immédiat. » Charly désirait savoir qui était l’auteur du meurtre. Le vieux monsieur lui conseilla de faire des sacrifices qui auraient pour effets de rendre malade l’auteur du crime qui ne trouvera guérison que s’il avouait son crime. Les sacrifices furent faits.

Il venait de prendre un tricycle motorisé en direction du temple du Dhamakaya en Thaïlande. Après quelques semaines d’attente, il s’était résolu à croire que les sacrifices faits chez le vieux monsieur n’avaient eu aucun effet et qu’il fallait pour lui retrouver sa paix intérieure en compagnie de son frère qui désormais le suivait partout. Ses pensée étaient toujours en désordre dans sa tête quand son portable sonna. C’était la notification d’un message whatsapp. Il alluma et vit une vidéo que venait de lui envoyer Mia avec qui il écrivait tout le temps.

 

La vidéo montrait un jeune homme décrépi, son allure squelettique montrait bien qu’il était très mal en point. « J’ai tué Charles, il était mon ami mais je lui en voulais pour son succès. Surtout avec Mia. Je lui avais pourtant dit d’oublier cette fille que j’aimais secrètement. Tous ces concerts qu’il faisait avec elle, ça devrait être moi. » La voix de l’homme était faible car ce dernier peinait à respirer. Charly regardait la vidéo l’air ahuri, mais il n’arrivait toujours pas à cerner ce visage qui lui semblait familier; mais il ne savait plus d’où il connaissait ce monsieur. Après une pause, l’homme étendu sur un lit reprit : « Le jour même de la dispute avec DJ Crazy, j’avais trouvé l’occasion propice pour verser dans sa boisson un breuvage qui devait le tuer dès qu’il prendrait du jus de baobab car je l’en savais accro. Sa mère en vendait à Porto-Novo. Je savais qu’il allait mourir là bas à Porto-Novo. Je veux mourir en paix » L’homme s’était arrêté de parler, des voix de personnes proches de lui l’appelait par son prénom : Chris, Chris, Chris.

Le tricycle s’était garé devant le temple mais Charly ne pouvait descendre, car foudroyé et statufié dès qu’il entendit le prénom Chris. C’était donc lui le proche dont parlait le Fâ. Revenu à lui, il descendit puis pénétra dans le temple où il passa des semaines de méditation intense.

 

Un matin alors qu’il s’apprêtait à aller à la bibliothèque du temple, il remarqua l’absence de son frère. La statuette avait disparu et toutes ses recherches furent vaines. Il décida d’en informer ses parents, mais à peine avait-il prit son portable qu’il sonna. Au bout du fil on lui annonça l’accouchement de Mia.

 

Elle avait fait des jumeaux, en présence de Charles dont la statue s’était retrouvée dans le lit de Mia. On appela les jumeaux Yvan et Yvon.

 

DOSSOU-YOVO Gloire Charley qui se cache derrière le pseudo de Twins DOSSOU-YOVO, est diplômé du Département des Lettres Modernes de l’Université d’Abomey-Calavi. Professeur de français dans les lycées et collèges, il cumule ces fonctions avec ceux de communicateur web, domaine où excelle dans la promotion par la critique d’œuvres musicales d’inspiration Hip-hop. Il dirige avec son frère jumeau Idéal Fugg, TWINS CORPORATE, qui est leur structure de communication en ligne. Il copilote le projet « Week-hits« . Twins DOSSOU-YOVO est un Passionné de lettres et de cinéma,  il continue d’y faire ses armes entant que réalisateur cinéma.