Dallys Tom MEDALI est un écrivain béninois vivant à New York aux Etats-Unis d’Amérique. Il est le Président du think tank indépendant Bénin du Futur. Il a accepté de se prêter à nos questions. Nous l’en remercions infiniment.

 

 

 

BL : Bonsoir Monsieur Dallys Tom MEDALI. Merci pour cette interview que vous nous accordez. Veuillez-vous présenter, s’il vous plaît.

DTM : Bonsoir l’équipe. C’est moi qui vous remercie. On m’appelle Dallys Tom MEDALI. Je suis expert-comptable à New York, Président du think tank indépendant Bénin du Futur et écrivain béninois.

BL : Votre parcours est assez riche et éloquent. Quels sentiments vous animent quand vous jetez un regard rétrospectif sur votre vie.

DTM : Je suis encore très jeune donc l’heure n’est pas à la rétrospection, mais plutôt au travail diligent. Tant qu’il reste encore à faire, rien n’a été fait. J’essaie de garder les yeux sur toutes les questions auxquelles l’humanité n’a pas encore répondu et tous les défis auxquels mon cher Bénin reste confronté. Je suis impressionné par les nombreuses personnes que j’ai eu l’honneur d’inspirer et d’assister en Afrique, en Amérique et en Europe. Leur épanouissement me donne plus de joie que mes titres, accomplissements et succès personnels.

 

 

BL : Comment êtes-vous arrivé à l’écriture?

DTM : Avant d’écrire, il faut avoir beaucoup lu et réfléchi. Je me suis mis à la lecture et au dessin depuis tout petit et j’ai commencé l’école très tôt. A partir du premier syllabaire, j’ai abondamment lu et fouillé dans divers domaines. En classe de cinquième par exemple j’ai lu la Bible et le Coran d’un bout à l’autre. Mes premiers écrits étaient poétiques, ensuite il y a eu les nouvelles, les critiques d’autres œuvres littéraires, puis les textes beaucoup plus longs. Maintenant il ne suffit pas d’écrire pour se dire écrivain : ce n’est qu’après mes premiers prix et distinctions que je me suis dit que ma plume pourrait vraiment contribuer à l’amélioration des conditions de mes concitoyens.

 

 

BL : Vous êtes un écrivain prolixe et polyvalent. Beaucoup de livres figurent dans votre bibliographie. Un mot sur vos sources d’inspiration, s’il vous plaît.

DTM : J’écris seulement lorsque je suis convaincu de l’importance et/ou de l’absence d’écrits sur une thématique particulière. Chaque ouvrage a sa propre genèse et ses sources d’inspiration. Dans le cas de ma poésie, chaque poème prend racine dans une émotion, une rencontre, une aventure, un murmure, un rêve, un cri, une pulsion, un choc, ou un simple appel de la muse. Pour le Manuel du Milliardaire qui est mon livre le plus populaire, l’inspiration est venue du besoin de synthétiser, d’harmoniser et d’illustrer concrètement la vaste bibliothèque de développement personnel à laquelle j’ai été exposé. Je voulais faire un guide simple et pratique pour mon propre usage, une carte qui m’aiderait à réaliser mes rêves et atteindre mes objectifs. Ceux qui ont lu le manuscrit m’ont suggéré de le publier afin que tout le monde puisse en profiter (http://milliardaire.org).

 

 

BL : Vous vous êtes illustré en développement personnel, management et en poésie notamment. Y a t-il un lien entre ces trois genres?

DTM : Le lien c’est l’homme. L’homme est un animal complexe et social qui pense et rêve. Le management traite de comment organiser des ressources humaines, matérielles et financières pour atteindre des objectifs fixés. Le développement personnel traite de l’épanouissement de l’homme et des outils psychologiques et intellectuels qu’il peut déployer, ainsi que des routines qu’il peut cultiver pour réaliser ses rêves. La poésie utilise le langage pour exalter nos rêves, dénoncer les maux sociaux, ou exprimer nos idéaux.

BL : Pour vous, qu’est-ce qu’un poète ?

DTM : Le poète comme le griot est un canal. Le griot fait l’éloge du roi et chante les exploits des défendeurs du royaume et des chasseurs. Mais le griot n’est ni le roi, ni un chasseur, ni un soldat. Le poète laisse les muses guider sa plume ou sa voix et sert de pont entre les autres mondes et celui des humains. Dans les psaumes, le poète David sert de pont entre le monde divin et le nôtre afin d’exprimer ses impressions avec la beauté du langage de son peuple.

BL : Vous affectionnez aussi le conte. Est-ce la seule fibre qui vous lie désormais à votre Bénin natal? Quelle fonction lui assignez-vous?

DTM : Je retourne fréquemment au Bénin où vit une bonne partie de ma famille proche. Mes liens avec le Bénin sont profonds et multiples. Les contes par contre, nous lient à nos sources et aux périodes qui précèdent l’actuel Bénin.

Mes parents m’offraient souvent des livres de contes russes traduits en Français pour mes anniversaires et pour Noel. Ensuite j’ai découvert et adoré les contes français, arabes et germaniques. Les contes sont d’importants vecteurs de conservation et de transmission des cultures des peuples. Leur langage magique résonne notamment avec les enfants. Ce sont les contes qui m’ont donné mes premières leçons profondes d’éthique et de morale. Mais il n’y avait presque pas de contes purement africains accessibles en écrit, à part les exploits de la mythique araignée Kakou Anazé. Fort heureusement j’ai été exposé à des cousines du côté paternel et à une grand-mère qui quittaient périodiquement leur village pour nous visiter à Cotonou. Plusieurs fois au cours de ces visites, j’ai été bercé par leurs récits autour du feu de bois, de légendes qui sont passées oralement de génération en génération depuis la nuit des temps. Ni mes jeunes frères ni mon petit garçon n’ont eu ce privilège. Mais ils peuvent désormais profiter de cet héritage grâce à Légendes Inédites d’Afrique, le recueil de contes que j’ai publié (http://bit.ly/legendes007). Les danses et les masques sont beaux et riches, mais ce sont les contes et les chants qui retiennent la sagesse ancestrale.

BL : Vous avez consacré tout un livre à Dieu, à l’Evangile. Est-ce votre manière de dire votre foi? Quelle est la place de Dieu dans la littérature?

DTM : Je crois en Dieu et je suis chrétien. J’ai grandi dans un environnement où la foi avait et continue d’avoir beaucoup d’importance. Ma philosophie religieuse accorde toutefois beaucoup d’importance à l’inclusion, à la tolérance des croyances des autres, et au respect de l’évidence scientifique.

L’évangile pratique (http://bit.ly/evangile3) est une version prosaïque et combinée des quatre principaux évangiles qui enlève les versets et duplications pour rendre le message plus fluide et accessible aux masses. C’était plus un travail d’édition que d’écriture. Le véritable auteur est le Christ dont les actions et les sermons ont inspiré et édifié non seulement les quatre évangélistes, mais aussi des générations de scribes après eux et des milliards de croyants sur tous les continents.

Dieu a une place cardinale dans la littérature. Il y a une riche littérature religieuse qui continue de se développer au Bénin et dans le monde.  L’imprimerie moderne commence selon les historiens avec Gutenberg en Allemagne et le premier livre qu’il imprima fut une bible. J’ai eu la chance de voir un des rares exemplaires de ces premières impressions dans un musée en Californie. Les livres les plus lus dans le monde chaque année sont encore les principaux livres religieux.

BL : Vous qui vivez aux USA, quelle influence a-t-il sur vous l’engagement artistique, cultuel et culturel des poètes noirs américains tels que Claude Mckay, Hugues Langston, Countee Cullen, qui n’ont trouvé que le recours aux belles-lettres pour défendre leur identité de Noir?

DTM : Maya Angelou, Langston Hugues, Toni Morrison et les autres icones de la poésie afro-américaine nous inspirent par leur courage, leur authenticité et leur engagement citoyen non seulement pour la défense des droits des afro-descendants mais pour l’amélioration de la société américaine dans son ensemble.

BL : Vous êtes un artiste complet : écrivain, peintre. Quels liens établissez-vous entre ces deux formes d’expression de la pensée.

DTM : Le peintre fait avec ses pinceaux ce que le poète fait avec un stylo ou un microphone. La plupart des artistes sont généralement pluridisciplinaires : musique et cinéma, lettres et peinture, musique et peinture, peinture et sculpture, design et photographie, etc. J’ai aussi conduit une chorale pendant longtemps avant de passer la main à mes jeunes frères. C’est important à un moment donné de prioriser et de juste garder quelques centres d’intérêt qu’on approfondit.

BL : Si vous deviez peindre l’Afrique de main avec les yeux du poète d’aujourd’hui que vous êtes, que dessineriez-vous?

DTM : Je peindrai la jarre trouée du roi Guézo. Elle reste un symbole très éloquent de l’Afrique actuelle dont les enfants devraient s’unir pour sauvegarder et développer localement les précieuses ressources afin de créer des opportunités d’entrepreneuriat et d’emploi pour la jeunesse.

BL : Votre regard sur la littérature Béninoise ? Ses atouts et failles, quelques solutions pour faire dissiper ces points d’ombre…

DTM : La littérature Béninoise continue de se développer, comme le pays lui-même. Le talent est abondant. Les écrivains et artistes doivent profiter des nouvelles technologies pour faire eux-mêmes de façon proactive la promotion de leurs créations et continuer de se cultiver. C’est ce que nous faisons à SOLARA EDITIONS. Les éducateurs et les parents doivent encourager les enfants à lire. Le vingt deuxième siècle sera le siècle de l’Afrique et ça commence avec l’éducation qui elle-même débute par la lecture.

BL : Quel regard l’écrivain que vous êtes, porte-t-il sur cette fête de la Saint-Valentin?

DTM : La Saint-Valentin est la fête de l’amour. Elle concerne à la fois les jeunes amoureux cherchant à se déclarer ou se confirmer leur flamme, et les anciens couples qui sont déjà mariés. C’est l’occasion pour les hommes mais aussi les femmes d’exprimer leur attachement à travers les cadeaux et les mots. Les plus inspirés composent une lettre ou un poème, les autres empruntent des lignes ou des pages dans les recueils comme  »Belles Poésies de Cœur et de Corps ». Beaucoup de personnes découvrent de nouveaux auteurs ou leur propre talent littéraire dans la période de la saint Valentin.

BL : Quels sont les impacts de ladite fête sur le développement des peuples africains?

DTM : L’amour est un facteur important de rapprochement des individus et de ce fait contribue au bien être et à l’unité des populations. La fête de l’amour est donc une bonne nouvelle pour le développement. De plus, cette fête offre d’excellentes opportunités d’affaires aux artistes, fleuristes, restaurateurs, hôteliers, commerçants et bien d’autres acteurs économiques. Je souhaite une excellente fête à tous les africains.

BL : Vous aimez bien votre pays. Cela se traduit par le think tank Bénin du Futur : http://benindufutur.org Parlez-nous de ce projet.

 

DTM : Bénin du Futur est un think tank citoyen indépendant créé par des béninois pour le développement du Benin. Il est ouvert à tous les penseurs, chercheurs, académiciens, patriotes et simples curieux soucieux du progrès socio-économique du pays. Après des recherches approfondies, nous publions et partageons des recommandations d’actions concrètes avec les gouvernants et les populations. Nous accompagnons aussi les membres dans leurs projets innovateurs pour le Bénin.

BL : Qu’attendez-vous de vos lecteurs et de ceux qui visitent la plate-forme www.benindufutur.org?

DTM : Je les invite à s’imprégner des articles et publications. Ils pourront aussi s’enregistrer comme membres contributeurs ou simples sympathisants, ou nous soutenir comme ils peuvent. Notre contact est info@benindufutur.org. Nous avons aussi deux pages très actives avec des contenus édifiants : http://www.facebook.com/benindufutur et http://www.facebook.com/futurbenin.

BL : Expert-comptable, écrivain, peintre. Comment arrivez-vous à concilier toutes ces charges avec les exigences familiales ?

DTM : Ce n’est pas facile. Le dévouement et le dynamisme de mon épouse aident beaucoup.

 

 

BL : Avez-vous encore d’autres œuvres ou projets en cours ?

DTM : Oui, plusieurs. Je resterai en contact avec le blog pour vous tenir informé. Les lecteurs peuvent aussi rester à l’écoute de la page Littérature Arts et Culture : http://www.facebook.com/artlit7

BL : Votre mot de la fin

DTM : Je remercie toute l’équipe pour cette bonne initiative. J’exhorte les amis à lire et supporter les écrivains béninois.