BL : Bonjour Hervé. La quête des hommes de plumes nous a conduits jusqu’à votre demeure. Veuillez nous accueillir dans votre univers en vous dévoilant à nos lecteurs.
HT: Je voudrais, d’entrée vous remercier pour l’intérêt que vous portez à ma personne par le biais de Biscottes Littéraires qui devient une tribune pour la visibilité des jeunes plumes de notre pays. Je suis Hervé Cocou S. TOTIN. J’ai vu le jour le mercredi 21 décembre 1983 à Parakou. C’est à ce jour que correspond si bien mon prénom africain ; mon authentique prénom d’homme libre que j’affectionne particulièrement : Cocou. Quant à Hervé, mon père me l’a donné juste pour rester dans l’air du temps, peut-on dire. Lui-même m’a d’ailleurs confié, un jour, que le 21 décembre correspondant au début de l’hiver en France, il m’a donné ce prénom parce que cela ressemble à « hiver ». J’ai donc hérité d’une sorte de paronyme.
Quant à mon parcours, je crois que je le dois à mes parents. D’abord, mon grand-père Ezin Moïse qui a été le premier à me conduire et à m’inscrire à l’école. Ensuite ma mère qui, a été de tout temps un soutien et qui, d’ailleurs continue de l’être. Elle n’hésitait pas à m’acheter les outils didactiques dont j’avais besoin et s’occupait sans faille de ma santé. Ah ! La sollicitude maternelle ! Et mon père constitue, enfin, celui par qui j’ai obtenu certainement cette flamme, cette énergie, cette étincelle en moi qui m’amène à accoucher des idées et à chercher à mieux faire. Lorsque vous avez un père qui a été le tout premier à obtenir son Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaires à la création de l’école de son village Hoco; le seul sur tous les candidats présentés en 1965 par cette école catholique créée en 1957 (la deuxième école de Glazoué, après celle d’Agouagon créée en 1925) à décrocher le précieux sésame, vous vous rendez compte de l’immensité de la tâche. Il faut se battre, au sens positif du terme pour donner corps à ses rêves perdus dans l’océan des malheurs. Et vous contribuez déjà à cela en vous intéressant à ma modeste personne à travers ces effluves d’un instant de réflexion sur le devenir de l’Afrique et de sa jeunesse.
BL : Hervé TOTIN, c’est à la fois la craie et la plume. Facile à concilier?….
HT: Hervé TOTIN, c’est aussi le football ! (Rire). Mes amis de Parakou et ceux croisés aussi bien dans l’équipe de football de la Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines d’Abomey-Calavi que dans celle des professeurs du CEG Akassato gardent certainement en souvenir nos victoires grandioses.En 2004, j’ai fait partie de la sélection de football de la ville de Parakou aux Jeux régionaux à N’Dali. En 2009, j’ai remporté avec l’équipe de la FLASH son premier trophée du tournoi inter-fac. Plus tard, capitaine de l’équipe de football des professeurs du CEG Akassato, nous avons remporté le trophée de la 1re édition du tournoi de football des professeurs de la commune d’Abomey-Calavi.
Pour en venir à votre question, j’avoue qu’il n’est pas facile de concilier la craie à la plume. Ecrire, c’est se laisser embarquer dans l’univers des muses. C’est devenir en quelque sorte un mystique. Et pour ça, il faut le calme ; il faut le recueillement ; il faut la retraite. Hugo dit, par exemple que le poète est « L’homme des utopies / Les pieds ici, les yeux ailleurs »Et cette disponibilité n’est pas facile à obtenir avec la craie.
BL : « Le ballet des bouffons » est votre première œuvre. Un titre alléchant. Pourquoi le mot bouffons? Et comment le projet de l’écriture de cette œuvre est-il né?
HT: Le titre fait partie des horizons d’attente du lecteur. C’est donc à ce niveau que se noue l’un des tous premiers contrats de lecture entre le livre et son lecteur. Il faut accrocher, séduire et nourrir la curiosité du lecteur dans l’aventure des mots. C’est un titre qui a une histoire. Tout au début dans la gestation de cette œuvre, j’ai écrit un texte de quatre pages au plus qui nous plongeait au cœur d’un conseil de ministres tout à fait burlesque. Vous pouvez aisément reconnaître la portion dont il est question dans l’œuvre. En ce temps, J’avais appelé Le Père de la Nation, Guide Leader. J’ai alors soumis le texte à un ami qui tout de suite l’a apprécié à sa juste valeur et m’a proposé comme titre :Récital de la déchéance d’un bouffon leader. Par la suite, j’ai apporté d’autres fragments à ce morceau de départ ; cela dans le souci de restituer aux Africains quelques facettes des pouvoirs qui embrigadent l’avenir de la jeunesse africaine. Vous constaterez aisément qu’il ne s’agit pas que des roitelets africains mais de toute la machine du sous-développement. C’est dans cette logique que j’ai révisé le titre. D’où Le ballet des bouffons. Le ballet nous renvoie à une sorte de danse ; quant au terme « bouffons », il désigne des personnages ridicules au théâtre comme au cinéma. Ce sont des Clowns. C’est donc une sorte d’aventure, une sorte de voyage à la découverte d’une kyrielle de personnages ridicules de par leurs comportements.
Vous pouvez donc comprendre que ce projet est né de mon refus de continuer par cautionner par mon mutisme la pagaille qui se joue sur nos vies sous nos cercles des tropiques. Regardez tout le folklore auquel on assiste en Afrique. On instrumentalise la jeunesse, on lui fait miroiter des rêves. On est toujours plongé dans l’espérance. Comment comprendre l’aventure ambigüe de bras valides africains dans « Le ventre de l’Atlantique » (pour en emprunter au titre d’un roman de FatouDiome) ? Faut-il continuer par accepter que le ventre de l’Atlantique demeure le sarcophage de jeunes africains en quête de bien-être ? Sommes-nous amnésiques pour ne pas être capables de demander des comptes à nos roitelets qui contentent leurs « pères spirituels » de l’ex-métropole avec des « valises diplomatiques », ces fameux djembés, alors qu’il n’y a pas d’eau potable ?
L’électricité est un luxe ! L’école est un privilège, car seuls les enfants de fins lettrés et de hauts perchés parviennent à fréquenter les établissements scolaires de renom. Et pourtant ! nous sommes sur le continent le plus riche au monde. Et les riches Africains perchés dans l’appareil d’Etat tels des sangsues se lèchent de nos économies exsangues. Et nous baladons nos cercueils de vie en attendant que l’anémie nous tue. Tous ces ministères de Rien. Tous ces ministères pour enfanter des utopies. Tous ces riches, fils prodigues de l’Occident. Je crois que c’est Axelle Kabou qui, en nous gratifiant son Et si l’Afrique refusait le développement ? fait le vrai diagnostic du désordre ambiant ici. Il nous suffit d’être objectifs, d’être lucides, honnêtes envers nous-mêmes pour se rendre compte qu’il y a des pilleurs de deniers publics ici qui accumulent plus de fortunes que des riches occidentaux. Et malheureusement, ils sont incapables de semer la joie autour d’eux. La philanthropie n’existe pas dans leur bréviaire. Vous me voyez ça ? Paradoxalement, ils sont les premiers à occuper les premières places dans les lieux saints. Hypocrisie, quand tu nous tiens ! Il vaut mieux en rire pour ne pas en mourir.
BL : Le cliché actuellement en Afrique, à en croire votre livre, n’augure rien de bon. Deux moments en témoignent : Crépuscule et Obscurité. Mais Zénith sonne-t-il pour autant le glas des exactions politiques en terre africaine?
HT: Rien de bon évidemment. Il n’y a qu’à suivre le panorama de notre histoire. 1960 a ouvert le bal d’indépendances basculées dans la désillusion par l’instauration de régimes totalitaires. Il y a eu, à cet effet des écrits satiriques. Je pense notamment aux Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, au Cercle des tropiques d’AlioumFantouré, à La vie et demie et à La parenthèse de sang de Sony LabouTansi, Dramouss de Camara Laye. Ces œuvres renforcent le choix de ces moments forts : Crépuscule et Obscurité. Mais le Zénith, c’est l’espoir. Et vous constatez que ce temps se révèle comme le temps d’éveil de la jeunesse. C’est à la jeunesse qu’il revient de siffler la fin de la récréation. C’est son avenir et son devenir qui sont en jeu. Regardez le réveil fracassant du Peuple dans Le cercle des tropiques. C’est pratiquement « La traque de la musaraigne » comme l’indique le titre d’une œuvre de notre aîné Florent Couao-Zotti ! Oh ! Que dis-je ? « Un piège sans fin » tendu soigneusement au dictateur et à ses lèches-bottes « messie-koïques». C’était le printemps du peuple ! Et quand ce printemps arrive, le citoyen désabusé garde ferme le balai pour nettoyer les écuries d’Augias en psalmodiant la note de l’espoir : « Y’en a marre ». J’ai la ferme conviction que si nous cessons d’avoir une jeunesse versatile, transhumante, paresseuse, amorphe, cupide, rêveuse, nous mettrons fin aux exactions. Il faut qu’on se respecte pour ne plus être à la solde de leaders politiquescancres. C’est pourquoi admirant le rôle salutaire joué par cette jeunesse dans la libération de certains peuples des serres de la gloutonnerie politique, j’ai confié cette partie de l’œuvre à des personnages aux noms évocateurs : PRINTEMPS ARABE, JOURNALISTE CLANDESTIN, BALAI CITOYEN, Y’EN A MARRE. Parce qu’il ne faut plus se taire. Se taire, c’est se mutiler.
BL : Les noms de vos personnages sont assez curieux. (Sergent H5NI, Y’en a marre, Papa m’a dit). Est-ce le théâtre qui le demande ou une création dramaturgique dont l’originalité réside dans la création d’un univers proche et lointain des réalités vécues sur le continent?
HT: Effectivement ! C’est la création littéraire tout court qui le demande. Ressusciter le passé est un devoir pour faire corriger le présent et faire rayonner l’avenir. Vous avez dans Une saison au Congo d’Aimé Césaire, des personnages que sont : MOKUTU, HAMMARSK JÖLD, KALA-LUBU, LUMUMBA, L’AMBASSADEUR GRAND OCCIDENT, GHANA et autres. Une pièce qui nous replonge sans doute dans un contexte précis. On sent également cette osmose entre les noms et les faits dans la création littéraire d’Ahmadou Kourouma.
BL : On sent dans cette œuvre le souffle de Césaire (cité d’ailleurs à foison) et l’ombre de Sony LabouTansi. Votre pièce serait-elle un hommage à ces deux géants assoiffés de liberté et épris de justice?
HT: Oui ! C’est un vibrant hommage à ces icônes de la littérature. Vous savez qu’il n’est pas aisé de comprendre les écrits de Césaire. Il faut de la patience et de la détermination. J’aime le cri de révolte de Césaire. « Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse », dit-il, dans son Cahier d’un retour au pays natal pour souligner à quel point nous devons nous indigner face aux bêtises, à l’anarchie. Avec Sony LabouTansi, c’est par le rire cathartique qu’il critique avec véhémence les mœurs politiques tout comme Ahmadou Kourouma dont les œuvres paraissent comme des avant-gardes littéraires.
BL : Quand on finit de lire « Le Ballet des bouffons », on réalise que l’œuvre est assez violente. Les tirades longues. Les répliques sèches et rugueuses. La quête de la justice et de la paix passe-t-elle nécessairement par la violence? Finalement qui veut la paix fait la révolution?
HT: C’est ce que je crois. Parce que j’ai la ferme conviction comme Thomas Sankara que « L’esclave qui n’assume pas sa révolte, n’est pas digne que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul s’il se fait la condescendance d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte paie »
BL : Le dernier acte dans votre livre est confié à la foule qui crie ‘’A bas, A bas! » Trouvez-vous prudent de laisser le pouvoir à la foule, sachant que la masse ne réfléchit pas?
HT: (Rire…) Votre crainte est légitime. En fait, si j’ai été amené à confier le dernier acte à la foule, c’est pour signifier que le véritable pouvoir est dans les mains du peuple. « Les nations ne sommeillent qu’un temps et […] les peuples demeurent », écrit si bien Césaire dans son Discours sur le colonialisme suivi de Discours sur la Négritude. Et vous savez partout où le peuple a joué ce rôle, il a pris le pouvoir des mains du despote afin que cela puisse servir d’exemple aux autres.
BL : Votre message aurait pu emprunter aussi la piste romanesque. Pourquoi le choix du théâtre?
HT: J’ai préféré le théâtre parce que ce dernier m’offre la rapide possibilité de la représentation. Je crois qu’en passant par le théâtre, il me sera plus facile d’atteindre un public assez vaste. Vous savez bien que la lecture n’est pas aujourd’hui la chose la mieux partagée, surtout dans le rang de nos apprenants. En leur donnant la possibilité de vivre les actions sur scène, je pense qu’ils seront amenés à aller vers l’œuvre.
BL : Dans votre livre, vous faites comprendre que les âmes des Africains morts pour la cause commune crient vengeance au ciel. Nos frères quittent le continent à la recherche de l’ailleurs meilleur et se font prendre. Et l’histoire se répète. Que se passe-t-il au juste chez nous? Qu’en dit l’écrivain que vous êtes?
HT: Chez nous malheureusement, nous avons une élite qui se fout pas mal du développement du continent. Sinon comment comprendre le silence de nos dirigeants face aux drames quotidiens de la migration ? Il y a des barrières, des barricades dressées par les prêcheurs de la mondialisation pour happer les indésirables c’est-à-direceux qui ne sont pas élus à fouler le sol européen, au vu certainement de la peste qu’ils portent. Dans le ventre de Paris, ils sont en sursis parce qu’ils sont malheureusement des nègres à Paris qui ont voyagé sans visas comme des pigeons. Et pourtant, ce sont les mêmes qui viennent nous gaver de doctrines hein ! Amour du prochain, philanthropie à travers des ONG qui sont plus d’affaires que de solidarité ! Et on se tait ! Dites-moi si les Noirs avaient eu besoin de visas pendant l’esclavage ? Dites-moi si les Noirs avaient adressé de visas aux Colons qui les ont violés à domicile ? Dites-moi si les Noirs avaient obtenu de visas pour servir de boucliers humains lors de la deuxième guerre mondiale ? Je ne le dis pas pour encourager le phénomène. Je le dis pour que nos dirigeants prennent la mesure de l’enjeu. Il faut qu’on cesse de nous infantiliser par ici. C’est ici qu’on vient prélever les minerais ; c’est ici qu’on fait prospérer les affaires et c’est ici malheureusement qu’on vient semer la désolation. J’ai particulièrement aimé la décision des autorités sénégalaises consistant à expulser de leur pays en 2003 les ressortissants français en délicatesse avec la réglementation. C’est une audace à saluer et encourager, d’autant plus que tous ces sans-papiers français (« Les Français arrivent au Sénégal sans visa, et les Sénégalais vont en France avec un visa », a affirmé le Général Mamadou Niang) pouvaient se balader dans leur pays en toute liberté alors que de l’autre côté, le premier pays qui chante Liberté-Egalité-Fraternité fait des misères aux Noirs en illégalité.
BL : Que pouvez-vous apporter de nouveau au livre au Bénin?
R : Actuellement, je travaille acharnement sur deux œuvres à paraître : une pièce de théâtre et un roman. C’est un travail de longue haleine.
BL : Pensez-vous que la relève est assurée ?
HT: Je crois que progressivement nous y arriverons. Il y a de plus en plus de jeunes qui publient même si nous n’égalons pas encore la Côte d’Ivoire ou le Sénégal en la matière. Je voudrais surtout que l’on puisse penser à améliorer la qualité des textes.
BL : Écrivain aujourd’hui, écrivain toujours. Voyez-vous la chose ainsi ?
HT: Bien évidemment. L’écriture est pour moi une passion. C’est le lieu pour moi de rendre hommage au professeur Sabi Baraga Michel qui a compris qu’il y avait une flamme en moi. A l’époque, nous devrions rendre un sujet de réflexion.C’était en classe de 3ème D au CEG Titirou de Parakou.
Lorsque j’ai présenté ma production, le professeur a été tout de suite sidéré par ma narration et m’a demandé de passer la recopier au tableau comme un devoir modèle que toute la classe a recopié. Du coup, j’étais devenu un écrivain aux yeux de mes amis. (Rires.) Cette année-là même, j’ai été à la poste pour envoyer au Prix du Jeune Ecrivain Francophone un manuscrit consigné dans un cahier de 100 ou 200 pages qui malheureusement m’est revenu quelques temps après. C’est ainsi que je m’exerçais à l’écriture à ma manière jusqu’en Terminale. Puis à l’université, ayant gagné en maturité, cela s’est poursuivi. Ma première œuvre publiée est le fruit de tout ce travail. C’est pour dire que le travail assidu paye toujours. Et mon vœu est de continuer par donner vie à ma passion.
BL : Etre écrivain aujourd’hui au Bénin, à quoi cela engage-t-il?
HT: Etre écrivain aujourd’hui au Bénin engage dans un premier temps à un important investissement financier lorsqu’il s’agit d’une publication à compte d’auteur. Dans un second temps, la réception pose problème dans la mesure où le livre est de plus en plus concurrencé par les Technologies de l’Information et de la Communication. Pour avoir de la visibilité, de l’audience, il faut que le jeune écrivain se livre à une bataille médiatique pour convaincre les férus du livre de la qualité de son texte. Etre écrivain au Bénin relève donc de la passion.
BL : Avez-vous des projets ?
HT: Comme projets, je pense actuellement à la mise en scène de cette pièce à travers le pays.
BL : Votre mot de la fin
HT: Je vous remercie infiniment pour l’intérêt que vous accordez à ma modeste personne à travers cette œuvre. Je voudrais une fois encore demander aux férus du livre de se procurer Le ballet des bouffons. A la jeunesse de mon pays et d’Afrique, je dirai que le travail consciencieux est la clé de la liberté.
Beau travail
Je suis très heureux de lire cette entrevue réalisée par biscottes littéraires. La clarté et la justesse des mots choisis par Hervé TOTIN, auteur de l’œuvre dans cette présentation prouve à suffisance qu’il est maître de son sujet. Cela ne peut en être autrement quand l’on a hérité cette verve d’un certain Gilbert TOTIN, premier détenteur du certificat d’études primaire élémentaire de Hoco, son village natal. Moi, je me réjouis encore d’être un des frères aîné de Hervé TOTIN. Merci pour avoir rehausser l’image de notre famille, merci pour avoir rehausser l’image de la famille littéraire béninoise et africaine.
Agréable à lire