« C’est durant la période de la jeunesse qu’émergent de façon irrépressible et sincère les questions sur le sens de la vie personnelle et sur l’orientation à donner à sa propre existence… » (Benoît XVI, VerbumDomini, n°104), nous citait le père Arsène de Souza dans sa préface, à la page 11 de ce chef d’œuvre de Juste HLANNON, jeune écrivain à la plume prometteuse.

A s’en tenir à cette phrase du  pape Benoît XVI, citée par le père Arsène de Souza, on pourrait déjà imaginer sans risque de se tromper que nous sommes face à un recueil de réponses et de solutions aux différentes questions que se pose aujourd’hui cette jeunesse qui, de plus en plus, manque de repères dans cette société en constances émergence et changement de grande envergure. Il n’est pas ce jeune conscient qui n’est pas à la recherche de réponses aux questions d’orientation de son existence dans cette société dont la mutation le fragilise de jour en jour et lui fait perdre ses valeurs, et où bien s’orienter pour réussir même modestement est un véritable casse-tête et une raison d’indécisions sans fin, au point où d’aucuns affirment avec des raisons qu’on ne saurait pour autant réfuter, que la jeunesse d’aujourd’hui ne sait pas ce qu’elle veut et court à sa perte.

Mais nous nous devons de féliciter et de remercier infiniment Juste HLANON. Grâce à ce« livre de jeunesse écrit par un jeune… »disait le journaliste Bonaventure AGBON, età moi de dire que grâce à ce« livre pour la jeunesse, écrit par un jeune », nous pouvons direque, même si la grande majorité des jeunes peine à sortir des ténèbres de l’ignorance et à retrouver le chemin du bien, il en demeure encore quelques-uns qui restent une fierté et qui donnent l’espoir que tout n’est pas perdu et que les choses peuvent redevenir bien meilleures.

De l’œuvre

Jean PLIYA, un appel à la jeunesse, est un ouvrage paru en 2016 aux éditions « IdS », par lequel, Juste HLANNON, l’auteur, dans une soixantaine de pages, nous fait don d’une « riche présentation d’éléments hétérogènes se rapportant à la vie et à l’œuvre de Jean Pliya » (page 11), présentant ainsi donc ce dernier comme une source d’inspiration  pour les jeunes en quête de repères et d’exemples à  suivre.

Dans l’introduction à cet ouvrage, l’auteur nous fait au prime abord savoir que cet ouvrage bien qu’étant un appel à la classe juvénile, l’écrire a été avant tout pour lui, aussi un appel auquel il ne pouvait s’empêcher de répondre.  Il y a donc des raisons de penser que notre « artiste, savant, pédagogue, thérapeute, moraliste, homme de foi et prédicateur[…] » (Adrien Huannou), l’homme « véritable touche à tout » (Paulin Hounsounon-Toli), le génie littéraire et « humaniste-spirituel » (Bonnaventure AGBON), est l’idéal pour guider les jeunes sur le chemin de la réussite de leur vie, tout en restant fidèles à leur croyances et aux valeurs reçues,  chose qui est très difficile dans ce monde. Mais, loin d’être une biographie de Jean Pliya, comme on pourrait le penser à la lecture des premières pages,« le présent essai est plutôt une modeste réflexion sur l’héritage intemporel que lègue aux jeunes Jean Pliya à travers sa vie et son œuvre » (page 19), nous dit l’auteur. C’est donc une sélection présentée dans un « style agréable et vivant » (Père Arsène de Souza, page 12) pour toucher au mieux la jeunesse et la ramener sur le bon chemin.

De la figure de Jean Pliya, l’ami des jeunes

Qui est alors en réalité Jean Pliya, que tout le monde pense sûrement connaître et que pouvons-nous retenir de lui ?

Jean Pliya est enfant de parents issus tous deux de familles royales différentes : son père était descendant d’une prestigieuse famille de « Migan » à Abomey, et sa mère, une musulmane, princesse Pila-Pila dans la région de Djougou au Nord du Bénin. Cousin du Cardinal Bernadin GANTIN, il naquit à Djougou, ville d’origine de sa mère, le 21 Juillet 1931. Il mourut le 14 Mai 2015 dans la nuit de l’ascension à Abidjan et fut inhumé le 28 Mai 2015 à Cotonou « dans un climat d’action de grâce » (page 15).

Beaucoup de choses sont à retenir de lui. Il a entre autres été écrivain. Ses nombreux ouvrages touchent plusieurs genres : « L’Arbre fétiche » (nouvelles), « La Secrétaire particulière » (théâtre), « Les Tresseurs de Cordes » (roman), et beaucoup d’autres que nous nous garderons d’évoquer ici. Il faut noter que ces nombreux ouvrages lui ont valu de nombreuses distinctions dans le monde littéraire, et sont inscrits dans des divers programmes d’études. Mais avant tout, Jean Pliya est un professeur de géographie par profession, métier qu’il a commencé à exercer après de longues études achevées en France. Il a occupé de nombreuses fonctions administratives (vice-recteur et recteur de l’Université Nationale du Bénin, aujourd’hui Université d’Abomey-Calavi) et politiques (directeur de cabinet, député et ministre). Quoi de plus inspirant pour cette jeunesse qui ne rêve que de grandes choses et des grands postes ? En plus de ce qui a été dit, Jean Pliya a été un naturothérapeute, et a aussi écrit des livres dans le domaine qui sauvent bien des vies aujourd’hui. Mais en dépit de tout cela, Jean Pliya est resté grand homme de foi et a développé une très grande spiritualité par sa dévotion à l’Esprit-Saint, car il est de religion catholique. Il est donc important  de faire noter à la jeunesse qu’au lieu de chercher loin pour finir à perdre son âme, elle a un modèle plus inspirant non loin d’elle.

La réussite spectaculaire de Jean dans tous les domaines qu’il touche n’est pas vaine, car comme lui-même le dit dans son ouvrage « Jeunesse béninoise, sois fière », « Le succès ne vient jamais sans avoir été préparé par le travail et un effort soutenu ». Tout jeune, au lieu de passer son temps à se divertir et courir à la recherche de l’argent facile et des plaisirs éphémères de ce monde, il était un vrai « bouquinophage » (page 23). « Il avait donc la lecture pour passion » (page 23), ce qui a fait de lui le génie littéraire qu’il est. Sa jeunesse a été marquée par un travail perpétuel et constant. En témoignent d’ailleurs ses brillants succès : il a réussi brillamment après ses études primaires, au concours d’entrée à l’Ecole Primaire Supérieure Victor Ballot ; il fut le 1er du Dahomey de la première promotion à passer le Brevet élémentaire ; après l’obtention de son baccalauréat en Côte d’Ivoire, il poursuivit ses études supérieures à Toulouse en France, et y sorti nanti à l’époque, d’une licence en Géographie, d’un DES puis d’un CAPES. Cet homme dont tous nous reconnaissons tous la grandeur et l’exemplarité aujourd’hui « …est donc la suite logique d’un parcours qui, déjà en amont, présageait de sa spécificité » (page 24). Seul le travail paie toujours et mène vers une réussite certaine et Jean Pliya nous l’a si bien démontré.

L’autre chose est que,bien qu’il avait l’occasion de rester et de bien gagner sa vie en Europe après ses études faites là-bas, il a préféré revenir servir son pays.Il a mis ses connaissances et sa personne au service de sa cité. Voilà un plan sur lequel il devrait encore inspirer cette jeunesse qui rêve d’aller en Europe et qui ne pense plus revenir au pays quand elle y va. Juste HLANNON ne s’est donc vraiment pas trompé de nous présenter cette grande figure dont l’œuvre littéraire devrait constituer en plus des recettes de vie pour les jeunes d’aujourd’hui de par la richesse et la multitude des enseignements qui s’y dégagent et la rigueur du langage utilisé toutes les fois.

Jean Pliya n’était pas comme tout le monde. Il cultivait toujours l’amour et le respect de son prochain et de ses libertés. Sûrement cela qui lui valut un tel succès, notamment dans le monde administratif et le monde politique qui n’ont pourtant pas pu ébranler ses convictions, ses valeurs et sa foi, chose quoique surprenante quand on voit ce qu’il en est malheureusement aujourd’hui.

Pour finir, on ne saurait ne pas aborder l’aspect le plus important de la vie de Jean Pliya, ce qui lui a permis de réussir, d’être ce qu’il est devenu et de pouvoir surmonter les nombreuses difficultés qu’il a rencontrées, notamment : la mort de sa première femme, une grave maladie…. Comme l’auteur nous le fait découvrir, Jean Pliya a entretenu une étroite relation avec son Dieu, toute sa vie durant. Et c’est de là qu’il tirait sa force de tous les jours, son bonheur et son succès. Cette relation intime et sincère avec Dieu, que les jeunes d’aujourd’hui occultent aisément de leur vie, a fait de Jean Pliya l’être bon qu’il est devenu, caractérisé par sa mise au service d’autrui, l’amour et le respect du prochain, le pardon et l’humilité envers tout le monde, parents, conjoint, enfants, collègues de travail…Sa relation avec son Dieu était accentuée par sa dévotion à l’Esprit Saint. Son succès dans la vie et dans de nombreux domaines n’a donc pas ébranlé sa foi. Et par lui aujourd’hui un mouvement très populaire est rencontré dans les églises catholiques, le « Renouveau Charismatique », mouvement dont il a été le « berger », ou plus précisément dont il a été à la tête durant les dernières années de sa vie, et n’a fait que prêcher au peuple, tel un bon pasteur.

Cet esprit doit inspirer la jeunesse. Les jeunes doivent savoir que la réussite passe par le travail, et qu’on peut réussir toute sa vie sans renoncer à ses bonnes valeurs et à ses origines religieuses, encore moins traditionnelles.  On peut réussir en restant toujours sur le chemin du bien. Et en cela, on peut toujours affirmer que Juste HLANNON ne s’est pas trompé en présentant Jean Pliya comme ce personnage dont la vie  peut être un appel à la jeunesse sur le chemin de cette trilogie que lui-même citait : « le vrai, le bien et le beau ».

En guise de conclusion

Pour ma part, je pense que le geste qu’a accompli  Juste HLANNON en rédigeant cet ouvrage important pour tout jeune, est à louer. Il donne à tous l’espoir que la jeunesse n’est pas encore perdue, qu’elle peut être sauvée si elle est bien éduquée et ramenée sur le chemin de ce qui est « vrai, bien et beau ». Il indique ainsi à cette jeunesse, le chemin à suivre. Mon appréciation et mon exhortation ne seront rien de plus qu’une reprise des propos de Arsène de Souza et de Pacôme Elet, respectivement auteurs de la préface et de la postface de cet ouvrage, qui disent tout : « Nous recommandons […] l’acquisition et la découverte de ce joyau dont le contenu et la présentation formelle ont forcé  notre admiration, non seulement à toute la jeunesse, mais à tous ceux qui savent et croient, qu’avant d’être un âge de la vie, la jeunesse est un état d’esprit » (Arsène de Souza, page 13), et « Notre souhait est que les jeunes de tous les temps et de tous les continents puissent puiser dans cet ouvrage les remèdes  essentiels à leur marche pour une vie réussie »(Pacôme Elet, page 60).

KOUAGOU Capel Tibokoussakou