« Certains « vivent » de leur art, mais moi, non, car, je suis un créateur qui ne voit pas ce qu’il peut gagner en vendant ses œuvres… ». Il s’appelle Julien KANSOU et nourrit beaucoup d’ambitions pour la poésie béninoise…
BL : Bonjour M. Julien Kandé Kansou. Nous sommes très heureux de vous recevoir sur notre blog Biscottes Littéraires. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
JK: Je suis un jeune étudiant en master 2 à l’institut national des métiers d’art, de l’archéologie et de la culture à l’université d’Abomey-Calavi. Je suis en couple et père d’un garçon. Auteur de “Les fleurs de l’enfer”, “Calibeth”, “Et pourtant, je me promène…”, “Les larmes sucrées”. Je suis non seulement un auteur engagé, mais acteur politique.
BL : Vous êtes poète. Dites-nous, que signifie la poésie selon vous ?
JK : Elle n’a pas une définition standard, la poésie. La poésie, c’est le beau, tout ce qui peut créer de la convulsion, de bouleversement mais et surtout, de l’admiration.
BL : Pourquoi avoir choisi la poésie plutôt que la nouvelle par exemple ou le roman ?
JK : Ne soyez pas surpris de lire mes romans et mes nouvelles, d’ailleurs, mais premiers écrits étaient de la narration. J’écrivais mon journal quand j’étais élève. A l’université, étant donné que j’ai fait une licence au département des Lettres Modernes, j’ai fait la découverte de la nouvelle et j’en ai essayé. D’ailleurs, je m’amuse souvent à faire de la poésie !
BL : Que pensez-vous de la poésie béninoise, comment se porte-elle ?
JK : La poésie béninoise est en agonie, d’ailleurs, comme nous sommes dans un pays de la rareté des maisons d’édition, la poésie peine à se faire trouver des éditeurs sans l’implication financière de l’auteur, et comme nous connaissons tous la situation socio-économique du pays, les jeunes amoureux de la poésie, voient leur rêve mourir. Donc, il faut une révolution car la poésie ne se consomme pas comme les autres genres.
BL : Dans « Les larmes sucrées », on voit que la thématique du « sentimental » domine. Pourquoi cette thématique ?
JK : « Les larmes sucrées », cette pièce de théâtre qui retrace l’histoire Marthe et d’Eymard qui sont si amoureux qui se sont confrontés aux mysticismes, mais l’amour a finalement triomphé. Je suis jeune, et dans mes errances ou dans mes déboires, je suis amoureux et voilà…
BL : « Les fleurs de l’enfer » est votre premier ouvrage en 2014. Dites-nous, il y a-t-il un lien avec « Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire ?
JK : Ce sont les premiers recueils de poèmes que nous avons lus quand nous étions étudiants et voilà, de l’intertextualité.
BL : De quel auteur poète vous identifiez-vous ?
JK : Bizarrement, je ne me compare à personne et je ne m’identifie à personne, nous avons fait du chemin et notre histoire, le monde la retient.
BL: Dans vos textes, on sent un poète engagé. L’engagement de l’écrivain se manifeste comment ?
JK : L’arme la plus redoutable de l’écrivain, c’est l’écriture et dans mes poèmes, il y a les prises de positions. L’engagement se voit au niveau des prises de positions.
BL : L’éducation de la jeunesse, l’amour, les injustices sociopolitiques, la réhabilitation des valeurs endogènes sont entre autres les thèmes que vous développez dans vos textes. Pourquoi un tel choix ?
JK : Rire ! Un auteur ne peut pas être dissocié se sa société. Et vous savez bien les tourments dans lesquels nous sommes depuis quand les gens ne font plus les choses comme cela se doit, il faut éduquer les jeunes, il faut condamner l’injustice, il faut enseigner les valeurs. Ce que nous faisons.
BL : A travers vos poèmes, on note aussi un engagement politique. Pourquoi ce choix ?
JK: Comme je vous ai dit au début, je suis un acteur politique, et je ne fais que transmettre mes visions et celles du peuple à travers mes écrits. Nous ne pouvons pas être indifférents, quand il y a tuerie, quand l’armée qui est chargée de protéger le peuple tire sur le peuple, il serait dommage que nous gardions silence sur la barbarie et l’exclusion d’un pouvoir autocrate pour des raisons telles qu’elles soient.
BL: Que pensez-vous de la gestion du pouvoir ?
JK : Un pouvoir, ne serait pas médiocre dans tous les domaines, car, celui-ci est champion dans la destruction des acquis, de la rune de la démocratie, de la création du chômage, de la tuerie, de l’exclusion…
BL : Depuis un bon moment, vous vous essayez à la fable, dites-nous, pourquoi un tel choix ?
JK : Je vous ai posé la question de savoir s’il y a des fabulistes béninois, la réponse était négative, alors, j’ai essayé le genre et je crois que bientôt, je vais en faire un recueil de fable. Je constate que c’est un genre qui amuse bien !
BL : Comment gérez-vous l’écriture et votre vie de couple ?
JK: Mon épouse me soutient beaucoup même si des fois elle m’accuse d’être trop collé au téléphone. Elle relie mes textes avec moi.
BL : L’écrivain peut-il vivre de son écriture ? Vivez-vous de votre art ?
JK: Certains « vivent » de leur art, mais moi, non, car, je suis un créateur qui ne voit pas ce qu’il peut gagner en vendant ses œuvres, mais je suis celui-là qui fait de « sacerdoce » en permettant à tout le monde de me lire et de faire un livre avec les textes et de les déposer aux générations à venir.
BL : On vous voit publier chaque jour un poème. Ceci se fait à quel dessein ?
JK : A la fin, je compile tous ces textes que je vais publier et déposer pour les générations et des générations.
BL : Quelles sont vos sources d’inspiration ?
JK: Tout
BL : Quels sont vos projets à court, à moyen et à long terme ?
JK: Mes projets, si pour l’amour de la littérature et de la culture, le directeur du fonds des arts et de la culture peut financer mes œuvres, le Bénin, sera révélé (RIRE). Mais il peut continuer son jeu, le temps sera maître !
BL: Votre mot de fin.
JK: Je salue mon épouse de l’attention, je remercie, sincèrement Monsieur Asssouma et Madame Agathe pour le travail. Je dis merci à tous mes lecteurs !
Très belle interview j’ai pris du plaisir à vous lire