Cet après-midi, dans la cour de notre centre d’examen, nous attendions les résultats. Soudain, une fenêtre s’ouvrit. Un silence de cimetière s’installa. Un homme apparut et le microphone grésilla. L’homme commença à lire les numéros suivis des noms des candidats admis ou refusés.
J’étais très stressé et c’était bien normal car dès le début, des lamentations assourdissantes se faisaient entendre. Mon oncle Timothée m’accompagnait dans cette terrible épreuve. J’avais travaillé dur et fait beaucoup de sacrifices pour cet examen. Lorsque j’entendis mon numéro, mon cœur se mit à battre à un rythme effréné. Je ne crois pas qu’il y ait eu homme plus heureux que moi sur terre au moment précis où j’entendis mon nom suivi de ce mot salvateur : admis. Mon oncle esquissa un sourire. Je sautais dans tous les sens, portant les malédictions de tous ceux qui avaient échoué. Comme je suis de nature hypocrite, je me mis à attendre mon amie Laide, mais honnêtement, je me foutais de son sort. Elle avait très peur. En effet, durant cet examen, elle avait la tête ailleurs.
Nous la voyions souvent en compagnie de jeunes hommes bien plus âgés qu’elle. Elle devint incontrôlable dès qu’elle découvrit son échec. Elle criait dans tous les sens:<<Mon père va me tuer! Mon père va me tuer ! Il m’avait prévenue. Il avait dit que si j’échouais encore cette année, il m’enverrait apprendre la couture chez ma tante Azua, à Comè.>> J’essayais de la réconforter tout en tapotant ses gros seins. Elle pleurait comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Je m’efforçais à pleurer. Je lui conseillai de rentrer chez elle. Elle me regarda un long moment puis se leva en tremblant. Elle s’en alla en remuant son éblouissant derrière.
Je rentrai donc chez moi très pressé à 13 heures car j’étais certain que mon père récompenserait justement mon effort en m’achetant l’ordinateur dont je n’avais pas tari d’éloges auprès de lui. À mon arrivée, mon père était étendu dans le fauteuil en regardant son match. Je le saluai puis lui parlai de ma réussite avec fierté. Il répliqua aussitôt :<<Sache que si jamais, au grand jamais, ta moyenne est inférieure à 15, tu n’auras rien et tu reprendras la troisième, parole de Félix Prime. >> J’étais bouleversé. Après avoir pris une bonne douche et mangé, j’allai me coucher. Le lendemain matin, mon père vint me réveiller de très bonne heure .Il disait que nous devrions aller chercher tôt le relevé pour éviter des désagréments. Je me brossai, me lavai, puis m’habillai. Arrivé dans la voiture, je gardai le silence, personne n’avait le droit de dire mot, mon père était très strict sur ce point. Après un quart d’heure de trajet, nous arrivâmes enfin à la DDESFTP car mon père étant le directeur du collège, il était chargé de récupérer les relevés de tous les candidats afin de les leur distribuer. Nous entrâmes alors dans ce gigantesque établissement. Pendant que mon père remplissait les formalités, je m’affairais à contempler les différents piliers qui soutenaient cette structure car c’était un mélange de beauté et de solidité. Je suivis mon père jusqu’au bureau 306 où une grosse enveloppe lui fut remise. Nous sortîmes après avoir pris congé de nos hôtes. Dès que nous fûmes près de la voiture, mon père me remit l’enveloppe en me disant de chercher mon nom. Evidemment, je la saisis et en une fraction de secondes, j’avais trouvé mon numéro. Je fus brisé en mille morceaux lorsque je vis ma moyenne. J’avais sûrement commis un crime horrible pour que Dieu veuille me punir ainsi. J’avais 14,98. Mon père cracha alors les paroles qui jusque-là le démangeaient :<< Chose promise, chose due. >> La première idée qui me vint à l’esprit fut de faire des réclamations. Avec hâte nous retournâmes sur nos pas. Surprise, mes notes avaient toutes été mal reportées, chose peu commune. Quelle poisse !, me dis-je. Ce fut un soulagement total. Après la correction, j’avais 17,09 de moyenne. Mon père m’emmena automatiquement à Microland. Mon rêve allait enfin se réaliser quand nous vîmes un voleur qui courrait après avoir volé le sac de la secrétaire comptable. Révolté et furieux, j’ai vite fait de terrasser l’ennemi avec ma force titanesque. Emerveillé, mon père m’acheta en plus de l’ordinateur, un téléphone portable Infinix note 5, tant recherché à cause de sa mémoire interne de 32Gb et de l’empreinte digitale.
A notre sortie, nous allâmes à Crystal Tours, où nous payâmes les frais nécessaires au voyage avec ma mère. En effet, pendant les vacances, ma mère et moi voyageons souvent en colonie avec cette agence. Cette année, ils allaient à Dubaï, une ville réputée et très visitée . Je rentrai donc chez moi ce jour-là, à 18 heures, fier de mes 17 de moyenne, mais aussi et surtout heureux de pouvoir passer des vacances semblables au paradis. Quelques instants après, papa reçut un coup de fil. Ma grand-mère maternelle n’allait pas bien. Maman se précipita à son chevet. Le lendemain, papa les rejoignit. Il en revint seul, nous expliquant que c’est plus compliqué qu’il ne pensait et que maman devait rester longtemps avec sa mère. Je compris que les vacances ne s’annonçaient pas bien. Le lendemain, je me réveillai triste, plus malheureux que ma copine Laide: je venais de briser l’écran de mon portable Infinix note 5. Quant à l’ordinateur, il ne s’allumait plus: un court-circuit sur le compteur. Régulateur et onduleur grillés. Mon ordinateur n’a pu résister au choc. Pauvre de moi.
Fin
Olayèmi NASCIMENTO, Togoudo, 2018
Ce n’est pas mal.Effort louable.Cependant,l’histoire ne peut pas prendre fin ainsi.Esperons une suite.
Courage mon frère.
À 13 ans ? Je joue l’effort.
À 13 ans ? Je loue l’effort.
Grand éffort
Courage mon frère