Chers amis, il me plaît de vous parler aujourd’hui d’un livre que j’ai lu et que j’ai aimé : « L’Esprit du palmier« .
Il s’agit d’un roman écrit par l’écrivain Béninois Hugues LOKOSSSA, spécialiste en renforcement des systèmes de santé. « L’esprit du palmier » est un roman qui relate l’histoire d’une aveugle Sesséa, fille de Yédia et Adébayo. En fait, Sesséa n’est pas née aveugle mais elle l’est devenue. Le mardi 08 aout 1995, sa mère l’informa qu’elle devrait passer ces vacances chez sa grand-mère à Abidjan. Mais en réalité elle l’y accompagna pour qu’elle puisse vivre avec sa grand-mère espérant lui assurer un avenir meilleur auprès de cette dernière. Sesséa, commença ses études primaires à Abidjan et découvrit au fil du temps le vrai caractère de sa grand-mère. Le temps s’écoula et voilà Sesséa au CE2. En rentrant de l’école un soir, elle sentit des maux de tête violents et avait l’impression que quelque chose lui était entrée dans les yeux. En vain elle essaya de les rouvrir. Le docteur l’informa qu’on ne pouvait rien pour elle. Elle devient donc aveugle pour toujours. Elle dut rejoindre ses parents à Cotonou. Sesséa mit beaucoup de détermination et d’engagement à développer ses autres sens pour surpasser son handicap et affronter toutes les vicissitudes que la vie lui présentait. En effet, Frederick, un de ses cousins l’inscrivit dans une école pour aveugles. Elle y rencontra Ayaba aussi aveugle depuis sa naissance qui devint sa meilleure amie et Yétondji aussi aveugle, qui devint son amant. Sesséa tomba enceinte de lui et donna naissance à une fille qu’elle nomma Yémalin. Après la naissance de sa fille, elle quitta ses beaux-parents pour rejoindre Don Bosco, un centre social. Là, elle apprit à fabriquer du savon liquide et de la pommade pour cheveux. A la fin de son séjour à Don Bosco, elle rejoignit la demeure de sa grand-mère et développa son petit commerce qui connut un essor bien considérable. Mais à cause de la ruse et des pratiques peu orthodoxes de son père, elle fit faillite. Et ce fut encore le début d’une nouvelle vie. C’est ainsi qu’elle fut accueillie par une cliente fidèle qui l’aida à redémarrer son commerce en mettant à sa disposition un petit magasin. Informé de la situation, Frederick décida de l’aider à louer un bel appartement. Ne pouvons plus payer le loyer, elle fut obligée de laisser sa fille dormir chez des connaissances pendant qu’elle-même dormait dans les églises, dans la rue, ou même dans des maisons en construction.
La vie est pleine de surprises. Hugues Lokossa nous montre la dure réalité que traversent certaines personnes handicapées. « L’esprit du palmier » est une histoire qui se rapporte à la vie du personnage biblique Job qui, en un clin d’œil, vit sa vie basculée.
Hugues nous montre à travers Sesséa que tant que nous avons le souffle de vie, à aucun moment, nous ne devons lâcher prise. Malgré son handicap, Sesséa a fait preuve de persévérance et d’abnégation. Elle n’avait pas peur de s’engager avec foi dans l’action ou d’entreprendre quoi que ce soit. Elle ne craignait pas d’échouer, elle n’avait même pas l’impression d’avoir la conviction d’ échouer.
« L’esprit du palmier » parait métaphorique de par le titre. Le palmier détient moult secrets. Sa graine sert à la cuisine, son tronc donne le vin de palme. Même mort, il nous produit encore des champignons. Ses branches nous servent à confectionner de balais et à construire même des baraques. L’auteur a choisi ce titre pour montrer combien de fois malgré les coups reçus dans la vie, nous pouvons être utiles, même à ceux qui nous nuisent. Par ailleurs, l’auteur en profite également pour rappeler qu’être handicapé n’est ni une fatalité ni synonyme de la mendicité. Le handicapé est aussi une valeur sûre pour l’évolution de la société. Aux parents, il revient de les aimer autant qu’ils aiment les autres enfants et investissent pour eux. L’auteur dans son livre, outre le phénomène du handicap, des thèmes tels que l’amour, la ruse et l’humanisme. Le mérite de Hugues LOKOSSOU est d’avoir rédigé un bon roman dans un style fluide et limpide pure et surtout d’avoir marqué son lecteur à travers chaque page de son livre. Lire Hugues, c’est boire les mots fluides comme de l’eau pure, c’est se payer un billet pour l’univers paradisiaque qu’il crée dans son roman pour y vivre des moments d’émotions et de sensations fortes, faites de joie et de peine. On ne se lasse pas de s’en délecter. « L’esprit du palmier », facile à lire, facile à transporter partout où l’on va.
ANOUMON Esaïe Corneille.
Etudiant en deuxième Année des Mathématiques Informatiques Appliqués 2(MIA2).