Tu verras l’obscurité du jour
Se nymphoser
Comme une raie étale
Sur les flancs déjà étiques de ce monde
Tout en graisse hideuse
Et moi j’arrondis le Temps lippu
Qui ne se rend pas fiancée
De ma lyre qui tance pourtant en transe
Dans le pénil de son chemin
Pour sucer la gélatine
La contusion de sang
Que suppurent les entailles de l’aube
Car
Comme l’andante de l’altitude
Je gravirai les escaliers du vent fossoyeur
Pour recouvrer l’epitaphe de l’ailleurs
Qui chante l’épithalame de l’eau et de l’huile
Je marcherai sur la raie dorsale de la terre
Comme le fait un coléoptère
Sur la première bauge au monde
Qui attire ses élytres dans les démêlures
Car
Comme l’andante de l’altitude
À l’ancre de nos évections
Je marcherai longtemps
Longtemps sur les chancres du magma
Sans rien entendre
Sans rien dire
Atteindre le calcaneum du monde
L’évasure d’un temps
Aucun matador aucun gourou aucun morfal
Seule contera ma salive greffée à la nèfle du néant
Le calembour dont a besoin l’humus stérile
De ma chair
Car il y a
Cette saison d’hypnose qui se glisse dans le Nil
Du ventre sacré
Comme un ver qui s’embourgeoise dans le suc d’une charogne
Et renoue avec le phénol de la terre
Le volcan nécessaire
À la goulée de vent qui s’ensache
Ce volcan ébenique qui dort encore dans le sein de la terre