A Noël
Cette nuit est belle. C’est la fête à Noël.
Tous crient, chantent, dansent. Tous disent : Emmanuel.
Le ciel est plein d’astres. L’éclat est séduisant.
La joie dans les cœurs lance un reflet fascinant.
La cloche alors sonne. Tous courent vers la crèche.
Elle est très modeste, luisant de paille fraîche.
Un enfant y dort doux. Ses yeux sont lumineux.
Ses poings frêles fermés. C’est le fils numineux.
Son calme est frappant. On dirait dans ses langes,
Que son cœur est en osmose avec les saints anges.
Sa mère est remplie de joie. C’est la Vierge Marie.
Elle a l’air heureux, doux de voir le Messie.
Un léger sourire, sur ses lèvres de mère,
Flaire ce qui luit l’étable comme lumière.
Joseph, chaste époux, devant le nouveau-né,
S’enivre d’extase, son cœur est couronné.
Les paysans et rustres, de désir remplis,
Penchent joyeux leurs cous vers l’enfant dans ses plis.
Ils sont contents, de voir d’Israël le sauveur.
Des mains de leurs maints ennemis le délivreur.
L’étoile polaire, dans les cieux fort scintille.
Elle guide des hommes, en qui bien la foi brille.
Les rois mages, Gaspard, Melchior, Balthazar,
Des hommes au cœur riche, à l’esprit malabar.
Ils voient le Christ Jésus, et baissent leurs purs fronts.
Ils ouvrent leur coffre aux parfums de liserons.
Ils sortent l’or, l’encens, la myrrhe, humbles étrennes,
Mais dont la grandeur et le sens restent pérennes.
L’or, symbole de puissance des rois suprêmes,
Des esprits forts qui contrôlent les âmes blêmes.
L’encens, brûlé et par l’urne de l’encensoir,
Loue la sainteté des dieux matin et soir.
La myrrhe, l’huile qui accompagne un disparu.
Ces mages prouvent leur foi au fils apparu.
Les anges dans les cieux, avec cor et tambour,
Clairon et conque, chantent avec amour :
« Sortez ! peuple d’Israël, peuple de Bethléem !
Sortez ! peuple de terre, et de Jérusalem !
Votre sauveur est né, le fils du Dieu Vivant !
Venez, criant, dansant, et de joie jubilant !
C’est Noël ! L’Emmanuel ! Le Dieu est avec nous !
Aujourd’hui, il vous visite. Il est ainsi pour vous ! »
Et les cris, et les sons, et les voix, les échos,
Semblent traverser devant la crèche, et à flots,
Le monde heureux qui contemple l’Emmanuel,
Et fort chante en chœur : c’est la fête à Noël.
RICARDO AKPO