S’il est une vie remplie, accordée aux convictions profondes de ceux qui ne se laissent briser et démonter par les coups de la vie, celle de Regina Yaou en est certainement une. A l’annonce de la mort de la grande d’âme, Aminata, une amie confesse, interloquée et surprise par la soudaineté du grand passage: « Pour ce que je sais, Regina YAOU est l’un des écrivains ivoiriens les plus prolixes. Ces œuvres abordent en majorité le quotidien et le statut de la femme dans la société ivoirienne. Elle a écrit plusieurs œuvres sont: La révolte d’Affiba, Lezou Marie ou les écueils de la vie, Aihu anka, Le glas de l’infortune…
Elle part, laissant, toute une génération meurtrie, 2000 à 2005. Année lycée et collège… Fan de littérature, assoiffée, révoltée à cause de l’injustice, de la souffrance de la femme…. J’ai eu la chance de la rencontrer lors de la dédicace de deux de ses œuvres, et j’avoue que ces quelques minutes passées, juste le temps de la signature, étaient simplement magnifiques… »
Beau témoignage rendu à l’écrivaine dont la vie pouvait se résumer en un bouquet de sourire offert en cataplasme aux blessures de la vie.
10 Juillet 1955-04 Novembre 2017. 62 ans de vie vécue dans la mort à soi pour que germent des vies et qu’éclatent des surgeons d’éternité.
62 ans de vie consacrée à ce qui ne finit pas à la fin de la vie biologique : le mémorial de l’amour, puisqu’écrire, c’est graver dans le roc de la mémoire des tranches de vie, des tranches de soi. On ne le peut sans aimer. Elle avait certainement encore beaucoup de choses à partager avec ses lecteurs. Mais quand sonne l’heure du grand passage, on laisse tout et on passe de l’autre côté du regard.
Regina Yaou : Bel exemple d’humilité et de combativité féminines en accord avec ce qu’elle a toujours voulu: une femme libre et vive. En témoigne sa bibliographie prolixe.
Et maintenant qu’elle tourne le dos à cette vie, puissions-nous faire face aux immenses défis que la vie ne cesse de dresser aux divers carrefours de notre existence.
On sait désormais que la mort d’un vieillard en Afrique est une bibliothèque partie en fumée. Qu’en est-il de celle d’un écrivain?
Régina Yaou. La sève a coulé. Le fil est tranché. Traverse le grand fleuve. De l’autre côté de la rive, n’oublie pas de prier pour ceux qui sont encore ici. Que tes œuvres continuent de féconder la terre de nos cœurs parfois arides et sans vie. Fais sourdre de nos déserts des oasis d’amour et de joie.
Les mots ne sont pas morts.
Requiescat in pace.
Destin Mahulolo
C’est un très bel hommage qui me fait découvrir cette femme de plume dont le glas vient de sonner à regrets. Les mots ne sont pas morts comme vous le dites si bien ! Puisse-t-elle vivre par les mots gravés dans ses œuvres !
Amen. Merci Emmolière pour le temps mis à lire cet hommage. Vivent les mots
vivent les mots. Merci Emmolière pour ta délicatesse et ta passion pour la plume. Infinimots (pour parler comme Sêminvo L’Enfant Noir)
Merci Destin, pour ce vibrant hommage ! Tu le dis si bien…. Les mots ne sont pas morts…
Merci à toi, SOGODOGO Caroline de te joindre à nous pour saluer la mémoire de vaillante écrivaine.