« Quand tu aspires à être chef, il faut chercher l’addition, la multiplication et non la soustraction ».
Nous vous invitons cette semaine à la découverte de La ruse mielleuse, pièce théâtrale d’Hermann Yao KOUASSI, parue aux Editions Nouveautés en 2017. Dans cette pièce de théâtre, le dramaturge Béninois met en scène, dans une personnification à la « Jean de la Fontaine » très réussie, des animaux pour relater l’histoire de la dévolution du pouvoir de gouvernance dans une forêt.
En résumé, l’auteur met en scène deux personnages : Lion et Lionne. Lion, chassé du pouvoir par son ami Dragon, se sent humilié et décide de repartir à la reconquête du pouvoir qu’il pense lui être dû. Ce faisant, il réussit secrètement à gagner, en miroitant des ambitions en réalité contraires à son aspiration profonde, la confiance des autres animaux qui avaient déjà commencé à décrier la gestion de Dragon et ses pairs. Il réussit, dans sa quête, à convaincre et obtenir le veto de sa femme. Ses stratagèmes pré-élaborés ont eu raison de lui car il réussit à reprendre le pouvoir à Dragon. Mais comme nous le dit si bien l’auteur, « L’homme qui court après la gloire devient condescendant lorsqu’il l’obtient et il ne reconnaît plus la valeur de ses semblables ». Lion n’a pas fait exception à cette théorie d’Hermann Yao KOUASSI. Car, malgré qu’il ait assuré aux autres animaux de travailler ardemment pour la prospérité de la forêt, de ne faire qu’un mandat transitoire pour redorer à la forêt son blason d’antan et accélérer son développement, il a cependant oublié le fait que pour tout dirigeant, « La première des vertus doit être le dévouement à la patrie », comme nous l’a si bien dit Napoléon 1er. Contre toute attente donc, les premières actions de sa gouvernance ont été mal appréciées des animaux qui voyaient qu’il s’attelait à détruire leurs intérêts à divers niveaux, tout en leur promettant de mielleux jours s’ils faisaient encore preuve de patience. Son programme d’action n’avait pas d’impact significatif sur le mieux être des populations qui attendaient mieux de lui. Mais rempli d’orgueil, il ne voulait cependant pas tenir compte des conseils de ses amis, de son peuple, et même de sa femme Lionne, ce qui a poussé cette dernière à le quitter puisqu’elle craignait « l’affront populaire » à la fin. Lion a utilisé avec rage le pouvoir qu’il a acquis avec ruse.
Deux personnages principaux sont mis en action dans cette pièce : Lion et Lionne.
- Lion : c’est celui sur qui les scènes du livre sont axées. Chassé de la forêt par Dragon après la prise du pouvoir de ce dernier, Lion concocte une kyrielle de plans avec d’autres animaux mécontents de la gestion de Dragon, pour reconquérir la gouvernance de la forêt. Il envisage redorer à la forêt son blason d’antan et lui faire accéder à la prospérité. Signe de bravoure et très ambitieux, son manque d’attention pour les autres et son orgueil ternissent ses bonnes qualités.
- Lionne : épouse de Lion, elle tente maintes fois de convaincre son mari de renoncer à son projet de reconquête des rennes de la forêt. Mais elle se laisse dissuader. Sentant que la gestion de son mari était mal appréciée, et vu la sourde oreille qu’il faisait devant ses recommandations et conseils, elle décide de le quitter pour éviter à la fin l’affront populaire. Elle incarne la femme idéale qui veut le bien de son mari. Mais elle reste toute fois fragile et fuit les difficultés au lieu de les affronter. Elle n’est pas un soutien fiable.
En dehors de ces deux personnages qui interviennent seuls tout le long de la pièce, il y a d’autres personnages animaux, dont les faits et actions sont relatées dans le dialogue de nos deux personnages principaux. Il s’agit par exemple de : Dragon, Guêpe, Girafe, Fourmi, Caméléon…
A la fin de ma lecture de ce livre, j’ai souri d’admiration, et je pense que ce sera le cas pour la plupart des Béninois et encore plus de ceux qui s’intéressent aux événements politiques de ce pays. Je tiens à reconnaître la grande intelligence et l’imagination on ne peut plus remarquable de l’auteur. Son style, je dirai à la « Jean de la Fontaine », est bien réussi, ce qui le distingue de tous les autres auteurs. Il a exprimé là, à mon avis, sa conception et son interprétation -qui seraient sans doute partagée par de nombreux béninois- des divers événements politiques qui ont marqué notre pays ces dernières années. Ce livre est plein d’enseignements aussi bien pour nos dirigeants que pour nous, les administrés.
KOUAGOU Capel Tibokoussakou, est né le 03 Juillet 1999 à Natitingou. Après ses études primaires dans les écoles privée « La Fraternité » et catholique « Marie Immaculée » (Boukombé), suivies de ses études secondaires dans les séminaires de Natitingou, de Parakou et au collège catholique « Les hibiscus » de Parakou, il poursuit actuellement ses études en Administration Générale à l’ENAM-UAC. Sa passion pour la musique et la politique ne l’empêchent tout de même pas d’être un grand amoureux de l’art littéraire
Intéressant. J’aime les animaux. Encore moins les hommes. Chaque homme a son double dans la forêt.
Je crois qu’un auteur qui critique un gouvernement, il ne le fait pas parce qu’il est un opposant myope, mais un adjuvant qu’il faut nourrir et entretenir.
J’ai toujours aimé l’art de narrer de Hermann, que je trouve exquis.
très ému par ce commentaire de mon jeune frère , je ne puis tair mes sentiments. Notons une véracité tant fictionnelle que créatrice chez cet auteur béninois. chaque fois que j’ai le plaisir de te lire capel, je me rends compte que notre relation et surtout notre objectif commun,celui d’éclairer notre siècle poursuit son chemin. Courage à tout un chacun de nous. la littérature est belle et éducative pour qui sait la découvrir. <> Merci à Hermann Yao KOUASSI, <>