« Un peu de feu »: une satire sociale

« Un peu de feu »: une satire sociale

Le recueil de nouvelles  » Un peu de feu  » est une œuvre qui s’inscrit dans la réalité des faits sociaux. À travers ces nouvelles souvent pleines d’humour, l’auteur Claude Kouassi OBOE embarque le lecteur dans un voyage sans retour dans les méandres de la vie.

L’écrivain est cette personne qui aime les détails. L’œuvre Un peu de feu de Kouassi Claude OBOÉ est un recueil de neuf (09) nouvelles interconnectés qui plongent le lecteur dans l’univers de la petite enfance, l’adolescence et de l’âge adulte entre rire, joie, larmes, pleurs, et bien d’autres encore. C’est un ensemble cohérent d’histoire très intéressant qui captive l’attention du lecteur dès la première lecture.

Dans la première nouvelle intitulée « Amour à toute épreuve », Vigblé est un enfant récalcitrant qui ne fait qu’à sa tête et devient un véritable poids lourd pour les habitants de son village. Il est éperdument amoureux d’Ayélé, la fille la plus belle du village. Malheureusement pour lui, les parents de cette dernière ne voyaient pas de bon oeil leur union, mais finissent par accepter à la suite de l’annonce de la grossesse de leur fille dont l’auteur n’est rien d’autre que vigblé.

Dans la deuxième nouvelle « Dondon klili », l’auteur nous plonge dans certaines pratiques traditionnelles occultes. En effet, un terrible match de football doit opposer deux équipes « Les scorpions méchants » d’Ahanoukopé et « Les Cobras blessés » de Waba , qui de mémoire des villageois ne sont jamais allées en finale. Un événement important pour les deux villages, qui chacun, va disposer des forces en présence pour gagner ce match

Dans la troisième nouvelle « La foire aux miracles », un long et rude débat sur la polygamie est mené entre Yaovi et le vendeur des produits de la pharmacopée africaine. Si Yaovi est contre la polygamie et le vendeur pour, on imagine vraiment les arguments avancés par l’un ou l’autre pour convaincre son interlocuteur.

La quatrième nouvelle « Les petits démons de Robert » nous plonge dans le milieu scolaire. Robert est l’élève le plus récalcitrant de sa classe. Il défiait son maître Podogan. Ce dernier, compte tenu de son examen du CAP à préparer, ne tolérait aucun manquement : ce qui donne une situation explosive entre ce maître et ses apprenants.

La cinquième nouvelle « Morsure profonde » nous amène dans l’univers de deux tourtereaux : Madodé et Alice.  Madodé qui souffrait du désintérêt de sa femme à son égard, jeta son dévolu sur sa secrétaire Rachelle qui n’avait jamais cessé de lui faire des avances. Quelques temps après cet acte, Alice la femme de Madoté lui annonce une nouvelle devant laquelle il resta pétrifié. P.101.

La sixième nouvelle « Face au destin », nous ramène en milieu universitaire, où Mantègnon le professeur de Lettres Modernes fait vivre un véritable enfer à ses étudiants exceptées les filles qui se donnaient à lui. Dégoûté, Claver après l’obtention de sa licence décida d’abandonner ce département de Lettres Modernes. Mais une terrible nouvelle l’attendait…

La septième nouvelle « Le coffi de ma mère » aborde la thématique du COVID-19 qui grâce aux mesures de préventions prises rapprocha une mère et son fils qui ne se voient que rarement. Un moment qui permit au fils de se replonger dans son enfance.

La huitième nouvelle « Nadine », retrace le vécu d’une jeune fille nommée Nadine en classe de 3è qui, ayant refusé les avances de son professeur de SVT, M. Sakabo, subit les railleries, les humiliations des professeurs de la classe ainsi que de certains de ses camarades. Une situation que l’administration de l’école couvrit et qui vira au drame.

« Un peu de feu », la dernière nouvelle, et nouvelle éponyme du livre met en exergue les aventures du petit Finangon qui suite à la grève des enseignants dans son pays, partit près de son oncle à Conakry fut confronté cette fois-ci au même phénomène accompagné d’une tendance à fumer chez les jeunes à partir de 13 ans. Une nouvelle où le narrateur découvre autres réalités scolaires que celles de chez lui.

Quelques thèmes ont été abordés dans l’ouvrage.

L’amour : Ce thème est beaucoup développé dans les nouvelles 1 et 5. On retient donc que l’amour est un sentiment très profond et puissant qui est capable d’unir autant que de diviser. De Vigblé et Ayélé, passant par Madodé et Alice, on voit plusieurs facettes de l’amour.

Les pratiques traditionnelles : À travers l’œuvre, on note que bien qu’étant utilisées comme moyen de résoudre certaines situations et surtout pour guérir des maladies, ces pratiques servent aussi à faire le mal et à créer autour de soi, le chaos. Le cas du vieux Takanon qui pour gagner un match de football enterre les maillots au cimetière (p.14) et du vendeur du zoyèyè sotchadoutcha (p.49).

La violence : Elle fait partie des maux qui minent la société d’aujourd’hui et touche en grande partie les jeunes filles et les femmes et peut être parfois est source de mort. Cette violence verbale ou physique se manifeste dans le livre avec les personnages comme Vigblé, Nadine, Robert…

Impression

Le recueil de nouvelles Un peu de feu est une œuvre qui s’inscrit dans la réalité des faits sociaux. À travers ces nouvelles souvent pleines d’humour, l’auteur Claude Kouassi OBOE embarque le lecteur dans un voyage sans retour dans les méandres de la vie. Il cherche à dévoiler au lecteur, certaines réalités quotidiennes de la vie qui paraissent banales et qui lui échappent.

L’ouvrage est écrit dans un style très simple. On note également l’utilisation des procédés stylistiques, tels que des figures de style et quelques mots empruntés à la langue mina : « Vigblé, Yaovi, sodabi, lio kambla, tchoukoutou…» qui rendent l’œuvre plus vivante et captivante. Cela permet également au lecteur africain plus précisément béninois de se sentir chez lui.

Kouassi Claude OBOÉ est un écrivain béninois originaire de Comé. Il est l’un des membres fondateurs du blog littéraire béninois Biscottes littéraires.

Josiane Murielle S. CHIDIKOFAN

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