« Wanilo » de Rabelais KPECHEKOU

« Wanilo » de Rabelais KPECHEKOU

Chers amis,

Permettez-moi de vous titiller un peu au préalable. Connaissez-vous cette maxime Mina qui dit ceci à l’endroit de la femme : »Nyonu b’adomè ye nyi lanzo« , la comparant aux profondeurs ténébreuses et inaccessibles de l’intérieur d’une corne de buffle ? Avez-vous déjà entendu dire que la femme est un dilemme, elle est à la fois lumière et nuit. ? Vous a-t-on déjà servi ce proverbe : « Si tu es sous un arbre et tu restes silencieux toujours, l’oiseau finira par couvrir ta tête de ses fientes chaudes » ? On dit souvent que l’Homme est né pour vivre d’autres vies, pour mourir un jour. Mais, vouloir sa mort ou bien l’éliminer à jamais quand il constitue une barrière, un grand obstacle pour notre épanouissement est-il notre meilleure vengeance ? Est-ce la meilleure récompense qui lui est destinée pour ses mauvaises actions ? Est-ce que sa mort sera le dénouement de notre bonheur et quiétude ? Montrer un amour excessif pour son enfant devrait-être fatal pour soi-même ? Être des beaux-parents, est-ce imposer leurs volontés dans le foyer de leur enfant ? Être belle mère, est-ce être la cuisinière du foyer de son fils ? La sorcellerie devrait-elle destinée à faire le mal toujours ? Quel est notre vrai combat en tant qu’Être vivant et Africain ? Doit-on venger tout ? 

En attendant de faire le tour de ces questions, j’aimerais constater avec vous, chers amis que S’il est une chose, s’il y a une rose dans la république de l’art qui nous sort du nid de l’ignorance, nous informe sur nous-mêmes, nous fortifie dans la résolution des hostilités dont la vie nous fait fluctuer et victime, c’est le livre. S’il est une chose lumière qui nous éclaire, nous plonge davantage dans la vraie vie et nous permet de nous rendre compte de nos propres réalités, c’est bien le livre.  Il y a de ces livres qui, de par leur substance et leur subtilité apparemment simpliste, vous accrochent, vous ramènent aux réalités quotidiennes, vous font vivre vos vécus … Plus vous les feuilletez, plus vous êtes éblouis. Leurs contenances vous tiennent en haleine, vous parlent, vous rongent, mais pas comme des peines, mais comme une faim à assouvir, une boulimie à explorer. Wanilo, l’œuvre qui nous réunit autour de notre cause commune qu’est la littérature fait partie de ces livres. Mahugnon, en plus d’être informaticien, et, aujourd’hui, auteur, est aussi un bâtisseur d’avenir. Il est un inquisiteur qui, d’un regard curieux et indiscret, sait observer la société sans baisser les armes. Il a creusé et fouillé là où il faut, bêché tous sans laisser nulle place, où nous pourrions nous prélasse En prenant Waniolo, la première de couverture m’a interpellé de par sa structure et j’y ai découvert signal très fort, le message que, peut-être, l’auteur veut passer. Une architecture métaphorique portant des soldats sur un champ de bataille au-dessus de laquelle plane un hibou. Quel genre d’hibou ? Un hibou singulier de par sa nature. Un hibou à plumes toutes blanches et immaculées. On dirait un ange, une colombe de paix. Sur la couverture, on trouve trois animaux ; des pyramides qui rappellent l’Egypte antique avec ses pyramides, dont les plus célèbres sont Khéops(Khoufou), Khepren (Khafré) et Mykérinos (Menkaouré). Les trois couleurs les plus visibles sur la couverture me parlent et me paraissent assez symboliques. Le blanc qui témoigne de la quiétude, la sérénité et la sagesse. Le bleue qui fait montre de l’apaisement, la stabilité fait aussi référence à la confiance, à la loyauté ou à la vérité. Il est étroitement lié au bien-être et à la spiritualité. Et le jaune qui est un manifeste de l’avenir et des perspectives.

Edité aux éditions Essaim Plumes en 2023, Wanilo est un assemblage de faits sociaux, un écrin de perspectives et de très bonnes idéologies. Dans Wanilo, une autre forme de lutte pour la souveraineté africaine est proposée, la puissance d’une union d’Etats africains y est démontrée. Mahugnon nous rappelle à l’ordre et nous interpelle sur notre vrai combat. 

Wanilo est un recueil de six nouvelles. La première intitulée ‘‘NOUVELLE’’ est l’histoire de Kiki et de Yonnou, un couple qui s’aime bien. Tout commença par être bouleversé dans leur foyer le jour où la belle mère de Yonnou dévoila son vrai visage et afficha son oui hypocrite qu’elle avait caché et pour ne pas blesser son unique enfant amoureux de Yonnou. Elle n’exprima pas librement son désaccord. En effet, depuis que Yonnou lui a été présentée, elle ne voulait pas d’elle. Oui, ‘‘elle ne voulait pas pour son fils une femme de Koutonou, en plus une jeune coiffeuse.’’  Maman Kiki était trop dans les pattes de son fils et devenait très envahissante. Yonnou, fatiguée de ses caprices décida de l’éliminer.  Elle mettra sa vengeance en action avec les services du féticheur AWONON.  A-t-elle eu gain de cause avant que Kiki ne soit jeté en prison ?  Est-ce seulement l’envahissement d’une belle-mère qui peut pousser sa belle-fille à vouloir sa mort ? Doit-on provoquer la jalousie féminine ?

Cette nouvelle est une panoplie de faits sociaux. Il s’agit de l’amour parental, l’amour platonique, la corruption, la justice, l’endettement, la violence conjugale, l’arnaque dont font preuve certains féticheurs, la mort, l’infécondité de certains couples qui les pousse à demander des enfants à un vodoun de par un féticheur, les caprices d’un enfant éduqué à la légère, la culpabilité, le mariage traditionnel.  Mahugnon nous expose les conséquences de la mainmise sur la liberté d’autrui ou dans le foyer de leurs enfants, cette mauvaise ingérence de certains parents. Il nous montre comment la présence de certaines belles-mères est la preuve tangible des hostilités, des malentendus, des disputes, des brouilles et dissension dans les foyers. Il met sur le tapis, la souffrance, l’énigmatique problème qu’est une belle mère pour certaines femmes.  ‘‘Juste à l’idée d’entendre « Maman Kiki sera là… », elle commençait à pleurer intérieurementSa belle-mère lui pourrissait la vie par sa manière de mettre la bouche dans ce qui ne la concernait pas. Surtout son foyer. » Mahugnon nous interpelle sur le pouvoir qu’exerce une mère sur son enfant au point d’être le vassal qui le commande même en couple. « Il arrivait qu’elle vint et que ce fusse à elle que son fils remettre l’argent de popote. Il arrivait qu’elle impose ce qu’elle veuille qu’on prépare pour son fils et elle. Il arrivait qu’elle vînt et que le lendemain, des anciennes conquêtes de son fils viennent dans la maison pour préparer dans la cuisine de Yonnou. Son choix était connu : « je veux la voir morte ». L’auteur nous invite à mener des projets ensemble en tant que couple, à sortir notre moitié de l’étape 1 pour l’étape 2 où elle serait plus indépendante et à l’aise. Mahugnon nous rappelle aussi qu’il importe qu’une femme au foyer sache faire quelque chose pour prendre certaines responsabilités dans le foyer et être une épaule pour son homme quand celui-ci est fauché, financièrement. « Yonnou avait achevé son apprentissage de coiffure et avait son petit atelier. Elle arrivait à gagner journellement ce qu’il fallait pour ses déplacements et pour aider son époux à la maison. » L’auteur ne s’est pas empêché de mettre en exergue les comportements malsains et outranciers de certaines jeunes filles pour conscientiser les cœurs qui vivent de ces arduosités. Il dénonce leurs instabilités amoureuses et le vagabondage des jeunes filles apprenties en montrant Yonnou comme une exception. « D’habitude, les coiffeuses de Koutounou ont une mauvaise réputation. Elles étaient connues pour leur instabilité amoureuse et leur vagabondage. Cependant, Yonnou n’était pas de cet acabit. Orpheline de père et de mère, elle avait vécu chez sa grande sœur et avait opté pour une vie saine. Elle se réservait de devenir une fille de joie. Une coureuse d’homme argenté. » Rabelais Mahugnon comme Destin Akpo dans Colorant Félix nous connecte aux réalités des années 80 et 90. Il profite pour convier les jeunes mariés ou non à l’amour du travail, à la responsabilité qui leur incombe quand leur femme est enceinte. Dans cette nouvelle, Mahugnon nous montre que la science est limitée par certaines valeurs d’adhérences et qu’il y a de ces maladies que seules la médicine traditionnelle et la tradition détiennent les secrets de leurs guérisons. « Les disciples d’Hippocrate les plus hauts gradés, malgré leur connaissance assez vaste de la médecine, ne purent rien pour eux malheureusement. Devant la situation, maman Kiki et M Kpédjinou se décidèrent. Il fallait ramener l’enfant chez ses pères du Mono. Ils retournèrent chez Ekpé. D’un rire machiavélique, celui-ci leur confia que c’était les frères de M. Kpédjinou qui voulaient emporter l’enfant dans l’au-delà. Cependant, ajoutait-il qu’ils ne devraient avoir crainte. Leur enfant survivrait. Ce qui fut. » L’auteur de par cette nouvelle rappelle à qui ne veut pas l’entendre et comprendre que le vouloir n’est pas destiné à une seule personne, que ce que l’on veut qu’il soit pour nous n’est pas forcement pour nous seul même si nous sommes sa moitié. Que cela a été pour Cica ou Sagbo avant d’être pour Koussialé et pour nous par suite puis sera pour ‘‘Emouvi’’ quand il ou elle nous quittera. « Ce fut d’abord la chute de maman Kiki, celle de Kiki et finalement sa chute à elle aussi ? se questionne M Kpédjinou aux bords du désespoir. »

La deuxième nouvelle ‘‘Au cœur du mystère’’ vient certifie que tous les chrétiens ne sont pas fidèles comme ils le font croire. Rabelais nous expose, nous fait explorer encore certains faits sociaux dans leurs réalismes. L’infidélité récurrente des hommes chrétiens, les tentations auxquelles ils ne résistent point à l’église ; comment ils ne prennent par la prière au sérieux et sont déconcentrés par la présence des callipyges ; comment ils abandonnent ce pour quoi, ils sont là pour guetter les callipyges pour qu’à la fin de la messe ou de la confession, ils leur content fleurette ; la mendicité excessive de certains bien portant dans la société. Il montre de par Médard, le personnage principal, qu’on ne doit pas encourager la mendicité ni l’infidélité. Médard s’était rendu à l’église pour la confession quand ses yeux tombèrent sur la femme de ses rêves. Après sa pénitence, il fut interrompu dans son élan par un vieux mendiant quand il tentait de rejoindre de l’autre côté de la voie, sa belle callipyge, la jeune fille qui bouleverse sa matinée par ses formes et traits harmonieux. ‘‘mon fils, donnez-moi quelque chose. J’ai faim. Trouvez-moi une pièce.’’  Médard le lorgna, l’ignora puis gaza sa moto à nouveau, monta promptement sur la voie pour traverser. Il ne put joindre sa belle callipyge avant d’être ramassé par un automobile qui prit la fuite malheureusement. Au demeurant, ‘‘ au cœur du mystère’’ est une nouvelle qui attire notre attention sur les conséquences de l’intolérance, de l’impatience. Tout le monde mérite d’être considéré et respecté dans leur dimension. La présence inopportune d’une inconnue sur notre chemin est parfois un obstacle aux malheurs qui nous guettent, une porte de bonheur qui s’ouvre à nous et nous attends dans d’autres horizons.

Combien ne sont-ils pas à être responsable des âmes innocentes à cause de leur manque de concentration sur le volant ?

La troisième nouvelle ‘‘L’issue de la course’’ est l’histoire de Tantan. Tantan roulait doucement. Soudain, il intensifia sa course. Il ramassa un vieil homme. Il n’attendit pas. Il continua son chemin en faisant montre d’une désinvolture remarquable. Le vieillard abandonné au sol fut plus tard emmené à l’hôpital par Dagbéwato, un zémidjannon. Malheureusement, le vieillard rendit l’âme malgré les tentatives de sauvetage entreprises par Dagbéwato. Tantan, une fois au village apprit la nouvelle. « Tantan, vraiment du courage !  Ton oncle Médard, mon frère a eu un accident il y a quelques heures et s’en est allé. Il s’est fait renverser par un chauffard timbré que je maudis d’ailleurs, qui prit la fuite. » Mahugnon, nous parle, nous questionne de par ‘‘L’issue de la course.’’ Où allons-nous en courant ? Qui va lentement, va surement dit-on, ne l’oublions jamais. Ce qui arrivera, arrivera. Inutile de courir. Rabelais avec sagesse nous rappelle que l’altruisme, la vigilance et la prudence, mère de sureté, sont des valeurs et qualités à mettre en exergue en premier dans certaines situations. Il nous montre, de par la culpabilité de Tantan, qu’il y a des situations qui nous arrivent et qui ne dépendent que de nous-mêmes. Nous sommes le point focal et culminant de nos malheurs. Le mal se retourne au faiseur du mal, nous apprend-t-il. Ici, Rabelais KPECHEKOU nous expose les faits et nous demande de tirer nos propres conclusions. Il dénonce la non-assistance des personnes en danger, aussi les comportements vicieux de nos policiers qui n’ont aucune empathie pour le citoyen lambda.  Il nous confronte aux comportements des infirmiers dans les hôpitaux et met sur la tapis leur manque de professionnalisme, d’humanisme et toutes les conséquences que cela engendre ; il montre comment les patients pauvres sont malmenés, ignorés et traités dans nos hôpitaux. « Le bruit atteint finalement ses oreilles. Elle déposa subitement son téléphone de marque « iPhone » sur le bureau, se leva. Puis farouchement vint à eux en crachant : « zémidjannon, quel est ton problème ? Tu ne sais pas qu’on est à l’hôpital ? Regardez-moi ça. Du n’importe quoi. Foutez-moi la paix ! Vous n’avez pas vu là-bas la caisse ? C’est ça ! Allez là-bas ! » C’est une nouvelle instructive qui invite à la responsabilité, dénonce la recherche effrénée du buzz sur les réseaux sociaux dont font preuve les jeunes. « Plein de jeunes de la localité étaient là. Les flashs des téléphones portables illuminaient les lieux. Les vidéos et commentaires divers allaient être relayés sur les réseaux sociaux. Ils faisaient même déjà le tour de la toile. »

Chers amis,

Comme vous le savez, la sorcellerie a été longtemps associée à la magie noire et au compagnonnage des forces occultes. Beaucoup, dans la société, en ont une image négative et pensent qu’elle est la cause de plusieurs maux dont sont victimes les pays africains. Mahugnon Rabelais KPECHEKOU vient défaire les nœuds de cette image négative longtemps attribuée à la sorcellerie de par sa nouvelle  » Les quatre combats du justicier« . Dans cette nouvelle, il expose les mystères de la sorcellerie en nous plongeant dans les arcanes de l’Afrique. Il nous montre la puissance des forces mystiques africaines pour la bonne cause, pour imposer la bonne gouvernance, pour contribuer au développement de l’Afrique. Dans cette nouvelle, comme Olivier Queen, dans Green Arrow, Azéhèman, ici le justicier des pays africains, mena plusieurs combats au nom de la liberté des peuples africains, pour la paix entre les pays africains et surtout leur souveraineté. Son premier combat à Quefria était contre un voleur-violeur qui abusait d’une jeune fille. « Il découvrit son porte-monnaie et sourit ; mais se mit à caresser ses seins. Elle criait. Elle pleurait. Il s’en foutait. Il lui enleva brutalement sa jupe. Elle était à découvert… il voulait prendre son « pilon », la tirer de force et dans son « mortier », se mettre à piller. Surgit alors, dans ce ciel ensoleillé, un hibou qui hululait…  Le jeune voleur-violeur impuissant, se retrouve perclus. » Rabelais continue l’histoire et nous rappelle le bien utilitaire que serait l’utilisation de la sorcellerie et des forces occultes sur certains champs de bataille, estimant qu’avec leurs utilisations, les pays africains peuvent être indépendants et lutter contre le terrorisme. « Ces rebelles furent mis en déroutent. L’armée nationale venait de gagner le combat ; et ce grâce à l’homme-hibou qui, depuis son apparition, opérait des changements radicaux dans les quatre États de Quefria. Cette victoire était celle sur les assaillants de Sofa. » « Les quatre combats du justicier » sont aussi l’exposition des déviances observées dans les pays africains comme la criminalité pour titiller notre nature humaine. C’est une invite à l’unité, une interpellation des consciences maléfiques sur leurs vrais missions et combats terrestres.  » Un tour à l’autel. La solitude des statuettes de Jésus et de Marie était étonnante. Le père curé Bernard, les enfants de chœur, les maîtres catéchistes avaient disparu. Tous réfugiés dans la sacristie, ils étaient sur le point de lancer la fermeture des portes alors que les terroristes continuaient à donner des coups de feu partout. Le père Bernard récitait son je confesse à Dieu et son acte de contrition.  Soudain, un nouveau bruit se fit entendre ! C’étaient les hululements, cette fois-ci. Les Rebelles et terroristes qui avaient attaqué l’église de Gériani furent effrayés à leur tour. Ils savaient que l’homme-hibou s’amenait encore.  D’un coup, il se téléporta et apparut devant ces rebelles qui fuyaient déjà. D’un geste, il les balaya. Et suivant le mouvement de sa main, ils se retrouvèrent propulsés vers le mur de l’église et tombèrent tous en syncope, laissant leurs armes au sol. Ensemble, Azéhèman et les fidèles, par leur prière, avaient contribué à la lutte contre le terrorisme. » 

Mahugon accuse nos chefs d’États, comme responsables de certaines atrocités subies par leurs peuples, car il suffirait juste de leurs unions, l’union de leurs forces, juste d’un mot pour que leur peuple soit guéri comme les chrétiens en sont certains qu’un mot de leur berger est leur guérison. Ou bien ne sont-ils pas les bergers de leur peuple ? « Azéhèman, pour achever ses combats de lutte contre le terrorisme, donna un coup droit sur le cœur de sa victime, le président de Quefria et ce dernier rendît l’âme à l’instant… »

La nouvelle éponyme  » WANILO » est l’histoire d’un jeune homme qui lit un livre ayant pour titre « WANILO ». Comment a-t-il eu ce livre ? Il marchait quand il cogna Un vieil homme. Il s’inclina pour l’aider à ramasser ses affaires en exprimant sa désolation. Il constata au sol qu’il restait encore un livre, mais le vieil homme avait disparu déjà. Sur la première couverture du livre, il était écrit  » WANILO ». Un prénom que lui-même porte. Est-ce une coïncidence ? WANILO nous fait découvrir le contenu de WANILO.  Dans cette nouvelle, l’auteur montre la désinvolture et la propagande dont fait preuve les jeunes sous nos tropiques. Il montre le bouleversement et le changement que peut engendrer une découverte sur une personne. Rabelais en profite et fait une projection de l’Afrique dans 7 ans puis dans 47 ans. Il nous rappelle de par cette nouvelle, le caractère sacré de certains animaux africains. La leçon est claire : le sacré, on ne le tue pas.

Il nous montre qu’il est de notre droit et devoir de sauvegarder nos patrimoines naturels, culturels.  » Il montre aussi l’importance de nos richesses touristiques dans le développement de notre continent.  » Depuis quelques années, notre pays, grâce à ses nombreuses richesses touristiques, faisait partie de l’une des plus grandes destinations touristiques mondiales. » WANILO, c’est aussi l’importance de la lecture et la valorisation de nos mets africains. Il loue la bravoure de Béhanzin et nous invite à espérer sa résurrection comme celui de Jésus-Christ. WANILO, c’est exemple probant de l’identité africaine et une invite à la valorisation de nos langues particulièrement une invite au peuple béninoise. L’auteur nous invite à choisir de par Béhanzin d’un accord commun, une langue nationale.  » Je commençai la lecture en traduisant les écrits en français quand de nulle part vint une main qui m’administra une paire de gifles laissant les traces chaudes de ses doigts sur mes joues. La douleur fut si profonde et Intense. Avant que je n’eusse le temps de me demander qui m’en voudrait si tant, je vis un homme de chez moi… que craignaient beaucoup les occidentaux en son temps : le Roi Béhanzin. Il insistait que sans nos traditions et nos langues, notre présent et notre futur étaient voués à l’échec. Je lui obéis et m’exprimai en Fon, la langue dominante de Mèxodan.’’ WANILO c’est un livre mais un pays dont le développement est tracé. Rabelais nous dit que pour un développement de l’Afrique, il faut que les pays africains soient dirigés par des vrais gouvernants qui agiront et travailleront pour l’intérêt du peuple « S’il y a une chose que j’ai fini par comprendre, c’est que l’émergence de Quefria n’aurai pas été possible actuellement en 2070, si ce livre n’était pas tombé dans les mains des vrais gouvernants quefrians. »

La dernière nouvelle  » Le troisième vol » est l’histoire de  » Tout New », un grand voleur ayant vidé la maison d’un policier à Zogbomè. 20 ans après, celui décida de prendre sa vengeance. Kpononhoho arriva-t-il à avoir « Tout New » ?

Dans cette nouvelle, Rabelais nous montre l’incapacité de certains policiers à réagir face aux dangers qui secouent les populations dont ils sont garants de leurs sécurités.

«

  • De qui parlez-vous donc ? Tout New, lui répondis- je…

Il riait encore de plus belle sans s’arrêter

  • Votre cas est…

Il voulait continuer, mais ne peut pouvait s’empêcher de rire.

  • Votre cas est un cas désespéré, finit-il par lâcher. Tout New est un dangereux criminel, invulnérable, qu’on n’a jamais pu emprisonner. Votre zone est sa zone. »

KPECHEKOU Rabelais Mahugnon montre que les voleurs peuvent assurer notre sécurité dans la société tant qu’on leur reconnait leur place.

  • CQ ! Ça fait la troisième fois qu’ils sont venus dans ma maison…. Non ! Cette fois, ils ne s’en sortiront pas vivants….
  • Ah ! C’est pour ça tu te chamailles ? Attends ! Tu connais tout New ? Le vieux Tout New !
  • Oui ! Le nom me rappelle quelque chose.
  • Il est la cause de ton problème. Il et le chef des voleurs et dealer de drogues de ce quartier, on va le voir d’abord pour lui offrir des présents. Sinon, ils lancent une série de vols chez soi. Et là, il te vide. »

In fine, WANILO est un chef d’œuvre commis dans un style fluide, dépourvu de tout hermétisme et grandiloquence. C’est une lumière pour tout Homme, en couple. C’est une châsse qui contient de bonnes visions pour l’Afrique. Rabelais a le mérite d’avoir commis un livre qui vient mettre un peu de soleil sous nos yeux. Il a osé. Je loue l’audace de Rabelais, qui a pu de par sa plume aborder des thèmes sensibles. Wanilo n’est pas seulement un miroir de nos réalités quotidiennes ni de notre passé, mais c’est aussi un miroir qui présage la décadence de notre sous-développement. Wanilo nous enseigne ‘‘qu’on ne gagne pas toujours tous les combats de la vie. Et nos plus grands malheurs viennent de notre orgueil, notre manque d’humilité. Et si nous voulons gagner certains combats, privilégions plus la paix que la violence. Page 123’’

C’est une flopée d’émotions, mille et une réflexions. Je reste persuadé que ce livre comblera vos attentes comme il a su combler ma faim. Prenez, lisez et laissez-vous rassasier par ce beau livre, facile à lire, facile à transporter.

ESAÏE CORNEILLE ANOUMON

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