BL : Bonjour M. Babaly Kane. C’est un plaisir de vous recevoir sur notre blog. Veuillez vous présenter à nos chers lecteurs.

BK : Bonjour je m’appelle Babaly Kane, professeur d’anglais général et des affaires,  traducteur et auteur du livre « 41 règles pour être heureux ».  Et je tiens vraiment à vous remercier vivement pour l’intérêt porté à ma modeste personne.  Et mille mercis surtout à Dieynaba Sarr grande juriste, écrivaine de renom, une féministe convaincante et convaincue.  Mais surtout une belle âme que j’ai eu la chance de connaître.

BL : Enseignant d’anglais et auteur, on vous doit « 41 Rules to be happy ou 41 règles pour être heureux ». Qu’est-ce qui vous a motivé à l’écrire ?

BK : Ce qui m’a motivé à l’écrire c’est un ouvrage que mon encadreur Professeur Aliou Sow m’a montré.  L’ouvrage en question s’intitule «  40 règles pour conquérir le pouvoir ».  C’est de là qu’est partie ma réflexion car je me suis dit que nous parlons que de pouvoir,  d’argent etc, mais le pouvoir et l’argent mènent-ils nécessairement au bonjour.  Bien évidemment que non et pour me faire comprendre je n’ai pas dit et je ne dis pas que le pouvoir,  l’argent sont de mauvaises choses. Mais ils ne suffisent pas dans bien des cas à nous rendre épanouis.  Sur ce, je me suis dit qu’il faut que je me documente pour écrire un ouvrage sur le bonheur et partager ma recette avec le grand public.

BL : Pourquoi un livre sur le développement personnel ?

BK : J’ai écrit sur le développement personnel parce que je me suis intéressé à des gens qui ont l’air d’avoir  tout et que n’ importe qui pouvait leur envier, mais eux-mêmes ont parlé de leur mal-être profond. Certains sont allés même  jusqu’à se suicider,  mettant fin à leur vie de façon tragique.  C’est là que j’ai compris et j’ai cru que le bonheur est  d’abord interne, qu’il faut le chercher en chacun de nous et le cultiver. Donc l’individu,  la personne, est le seul maître de son bonheur quelles que soient les circonstances.

BL : Pourquoi avoir écrit le livre en anglais plutôt qu’en français, vous qui habitez dans un pays francophone ? Ou bien, l’auriez-vous écrit pour les autres ?

BK : J’ai  écrit le livre en anglais car je l’ai pensé en anglais.  Et je voulais rester fidèle à la langue de Shakespeare.  Les idées m’étaient venues en Anglais alors je me suis mis à l’écrire sans arrière-pensée et je sais aussi que le livre peur être traduit.  Par conséquent il n’y a pas de  péril en la demeure, même si beaucoup m’ont reproché le fait de l’ avoir écrit en Anglais . Mais l’écriture, n’oublions pas que c’est de l’art, c’est d’ abord un ressenti, du feeling si je puis me permettre cet anglicisme.

BL : Quels liens faites-vous entre développement personnel et développement local ? L’un peut-il se faire sans l’autre ?

BK : Le lien que je fais entre le développement personnel et le développement local me paraît simple. L’homme étant un animal social pour paraphraser Aristote ne saurait évoluer en dehors d’une communauté.  Et une communauté a besoin aussi d’individus, de personnes. Et ce sont des gens bien portants, sains du corps et d’esprit qui peuvent développer une communauté en la rendant saine.

BL : « 41 règles pour être heureux ». Pourquoi 41, quels sens et portée donnez-vous à ce nombre?

BK : 41 règles parce que comme je l’ai dit, l’ ouvrage qui m’a inspiré comportait 40 règles pour conquérir le pouvoir. Mais cela n’a rien d’exceptionnel ou de mystique.  Mon inspiration a voulu s’arrêter à 41 donc quelqu’un d’autre pourrait en ajouter d’ utres ou  moi-même . On ne sait jamais.  Et c’est ce qui fait le charme de la vie. Car le plus important c’est de contribuer même si c’est un tant soit peu.  Retenez bien ce mot s’ il vous plaît « contribuer ».  Et puis nous sommes perfectibles donc nos ouvrage , œuvres et actions le sont aussi naturellement.

BL : 41règles. Seulement ça. Le bonheur tant recherché, tant perdu et retrouvé, objet de conflits, de tractations et combat quotidien de tout homme, vous le servez et l’offrez en quelques 41 règles. La chose est-elle réellement aussi aisée ? Le bonheur réside-t-il en 41 règles ?

BK : J’ai presque répondu à cette question.  Je vais ajouter ceci. Beaucoup de gens, se trompent à ce niveau. Le bonheur n’a rien de compliqué c’est nous qui nous compliquons la vie. Il suffit d’entraîner son esprit et même dans les situations tragiques, nous pouvons y tirer notre épingle du jeu. Nous devons savoir qu’aucun événement n’a de sens que le sens que nous lui donnons. Vous prenez l’exemple de deux êtres humains qui vivent des tragédies.  L’un se dit « il n’y a rien que je puisse faire »,  cède au désespoir et ne fait que se plaindre.  Tandis que l’autre se dit « ce n’est pas facile mais je vais m’en sortir,  cela va finir par passer,  si je me plains cela ne fera qu’empirer les choses ». Et il cherche des voies et moyens pour s’en sortir et il va tôt ou tard finir par s’en sortir. Il reste deux humains avec des tragédies mais quelle est la différence entre eux? Le sens qu’il donne aux événements et rien d’autre.

BL : Pensez-vous qu’un bonheur définitif puisse être conquis quand on sait que l’homme est un éternel insatisfait, toujours à l’affût du meilleur, du plus beau ?

BK : Oui un bonheur définitif peut être conquis car tout est question d’équilibre.  Et le remède miracle pour cela c’est la gratitude.  La qualité d’apprécier ce qu’on a, de vivre pleinement le moment présent ou en cherchant à s’améliorer et à améliorer sa vie. Donc il n’y a pas une contraction entre les deux. Encore une fois tout est question d’équilibre.

BL : Pour vous, qu’est-ce que le bonheur?

BK : Je peux vous donner plusieurs définitions mais il n’y a aucune qui me satisfait plus que celle du Mahatma Gandhi donc je vais le citer en disant « c’est quand ce que tu penses, ce que tu dis et ce que tu fais sont en  parfaite harmonie ou parfait accord ».

BL : Le moins qu’on puisse dire est que Babaly Kane est heureux et plein de vie. Nos investigations en vue de cet entretien nous ont permis de découvrir un monsieur souriant. On peut dire que vous avez le secret du bonheur. Ce secret consiste-t-il aux 41 règles que vous avez divulguées ?

BK : Le secret j’en ai parlé dans mon livre, c’est la gratitude.  Quelles que soient les difficultés de la vie nous avons toujours une chose pour laquelle nous pouvons dire merci.  Seulement parfois nous prenons trop de choses pour acquises mais n oublions pas que le simple fait de se réveiller chaque matin est une incommensurable bénédiction.  L’autre secret c’est de contribuer. Voilà des voies royales pour le bonheur.  Et c’est prouvé par des récentes recherches.  Si tu fais un acte de générosité ou de service aussi minime soit-il, cela rend l’autre heureux et cela te rend heureux.  Parfois il suffit juste d’offrir son sourire à l’ autre.  D’ où l’importance du mot « contribuer ».  Et au regard de tout ceci, je vais devoir me répéter être heureux n’a rien de compliqué.

BL : Pensez-vous que ces règles soient toutes et totalement praticables ?

BK : Oui effectivement toutes les règles sont praticables, il suffit juste de le vouloir.  Ce n’est pas de la fiction.  Ce sont des règles simples et à portée de tout un chacun.  S’il y a une condition c’ est la volonté de vouloir les mettre en pratique.

BL : L’une des règles consiste à  » Éviter la haine ». Peut-on réellement ne pas haïr quand la vie nous en donne mille occasions et raisons, quand on se heurte quotidiennement à la trahison, au meurtre, au racisme, aux persécutions en tous genres ?

BK : Évitez la haine revient à dire qu’aucun événement n’a de sens que le sens qu’ on lui donne . C’est vrai que toutes les choses que vous avez citées sont inadmissibles et difficiles à pardonner.  Mais nous ne faisons plus de mal quand nous laissons ces sentiments négatifs nous dominer.  Il faut savoir faire le deuil de tout ceci. Et comme disait quelqu’un le pardon ce n’est pas pour les autres mais c’est pour toi et tu mérites la paix intérieure.

BL : Répandre de la gentillesse, pardonner, compatir etc. Pour être heureux, on est finalement obligé de faire moult concessions. Pour être heureux, il faut se sacrifier pour les autres. C’est bien cela ?

BK : Ici en fait il ne s’agit pas de faire des concessions.  Mais comme je l’ai dit des études récentes ont prouvé en étant gentil, en faisant preuve de compassion, la personne à qui nous allons rendre service c’est nous-mêmes.  Et Og Mandino a dit « Le bonheur est comme un parfum, on ne peut pas le verser sur autrui sans en recevoir quelques goutte ».

BL : Est-il possible d’être heureux rien que par soi-même et pour soi-même ?

BK : Nul doute que l’homme a besoin de ses semblables mais le bonheur est une affaire personnelle.  Sinon il mène à l’attachement, ce qui mènera à la souffrance à chaque fois que l’objet ou la personne s’éloigne, nous devenons aussitôt misérables. Il est de notre devoir de cultiver notre bonheur avant de s’ouvrir à autrui.  Sinon il subira à tort notre dépendance et devra faire à nos propres démons.

BL : Le bonheur de l’un dépend-il, selon vous, de celui de l’autre ?

BK : Comme je viens de le dire les choses extérieures peuvent nous procurer du plaisir mais le véritable bonheur est une affaire personnelle.  Il est de notre entière responsabilité de la cultiver.  Il n’y a rien ni personne qui pourra nous rendre véritablement heureux si nous ne sommes pas en paix avec nous-mêmes.  Merci infiniment pour cette opportunité.  J’espère que j’ai répondu à toutes les questions.  Merci encore une fois.

BL : Le monde contemporain semble avoir érigé l’avoir en unique critère et mesure du bonheur. On assiste alors à une course frénétique au bling bling, à l’argent, au luxe. Le bonheur n’est-il que l’affaire des riches ?

BK : J’ai eu à le dire plus haut le bonheur n’ a pas besoin d’ être si compliqué.  Et il suffit de peu pour être heureux.  Et Paulo Coelho a dit « Le bonheur ne se trouvait pas en fait dans les choses extraordinaires mais dans les choses simples.  Et il ne faut pas se laisser berner par le paraître.  Une personne peut sembler être avec son succès et tout son avoir tout en se sentant misérable à l’intérieur ».  Et Tony Robbins a entièrement raison quand il dit le succès sans l’épanouissement est un échec.

BL : Babaly Kane est aussi traducteur et enseignant d’anglais. On présume que vous vous y connaissez en littérature anglophone. Comment appréciez-vous le paysage littéraire africain d’expression anglophone ?

BK :  Oui oui, bien évidemment j’ aime la littérature africaine d’ expression anglaise et je pense que c’est une littérature très féconde et qui apporte tellement à plusieurs points de vue et dans divers domaines.  Seulement je préfère les auteurs classiques comme Achebe, Soyinka , Ngugi etc . En plus je lis de moins en moins de fictions car étant une férue du développement personnel.  Mais globalement je pense que c’est une littérature riche avec des auteurs pétris de talent.

BL : Comment la littérature et le livre se portent-ils, à votre avis, aujourd’hui au Sénégal ?

BK :  La littérature connaît pas mal de problèmes car les jeunes préfèrent lire des chroniques sur whatpad plutôt que de lire des livres en format papier.  Donc c’est à nous auteurs de nous adapter et de trouver des voies et moyens pour pallier à cela.  Par exemple penser à vulgariser les livres audios etc. À cela s’ajoute que la solidarité entre auteurs doit être plus accrue .

BL : Après « 41 règles pour être heureux », vous réservez peut-être à votre lectorat un roman, une pièce théâtrale, un essai en anglais ou peut-être un autre ouvrage de développement personnel, who knows?

BK :  Je réserve à mon lectorat un roman et un essai que j’ espère publier avant la fin de l’ année si Dieu le veut.  Mes projets littéraires sont retardés par le fait qu’un projet me prend énormément de temps en dehors de mes cours.  Et c’est un projet qui me tient à cœur c’est pourquoi j’ai décidé de me concentrer entièrement et totalement dessus.  Je ne veux pas courir derrière plusieurs lièvres à la fois.  « Celui qui trop embrasse mal étreint » dit l’adage.

BL : Quels sont vos projets littéraires en cours ?

BK : Alors disons que je travaille sur un roman et un essai que je compte publier cette année si Dieu le veut.  Mais j’ai un autre projet phare qui n’a rien à voir avec le livre et je veux m’y concentrer totalement et entièrement pour le réaliser.  Car celui qui trop embrasse mal étreint et il faut éviter de courir après deux lièvres à la fois.  Donc c’est pour cela je n’ai pas encore soumis mes ouvrages aux maisons d’éditions. Mais j’espère vraiment les publier d’ ici la fin de l’année si Dieu le veut.

BL : Merci Babaly Kane pour votre disponibilité. Votre mot de la fin.

BK : Pour le mot de la fin je vais citer Tariq Ramadan qui a dit « La vie est trop courte pour ne pas dire à ceux que vous aimez que vous les aimez ». Merci infiniment à toute l’ équipe de Biscottes Littéraires pour l’ intérêt porté à ma modeste personne.  Merci mille fois à Dieynaba Sarr.