Les enfants du lac maudit:
Le bouleversant roman de l’auteur Aryl Raphaël FELIHO

Tanguy et Isaac – deux frères aux comportements diamétralement opposés mais partageant la même ambition de réussite – sont les principaux personnages de la trame romanesque de cent cinquante-sept (157) pages que le jeune écrivain béninois, résidant en Turquie, Aryl Raphaël FELIHO nous propose.
Elève studieux, Tanguy, – après l’obtention du Certificat d’Etude Primaire (CEP) – décrocha brillamment ses diplômes secondaires malgré les vicissitudes que lui offrit gratuitement Djénéba, l’épouse de son tuteur et oncle paternel Mathieu. <<Pour de petites erreurs, Tanguy était souvent puni, parfois bastonné, ou privé de petit déjeuner et d’argent de poche>> (p.16). Ces exactions n’émousseront nullement l’ardeur de Tanguy qui contre vents et marées décrocha le baccalauréat avec la mention « Très bien » (p.25). C’est ici, que son engagement pour la réussite se trouva encore plus renforcé. <<À l’université, ses camarades l’avaient surnommé « l’infatigable » car il pouvait s’enfermer dix heures de suite à la bibliothèque, à la quête du savoir.>> (p.35). Seulement, tous ces sacrifices ne furent que de vains efforts car auréolé de sa Licence et de son Master en Administration des Finances, Tanguy ne réussira jamais à se faire une place au soleil. <<Que suis-je face à ce monde ? Que puis-je face à tant de méchancetés et d’injustices ? …>> (p.66) se demanda Tanguy anxieux. Il prit alors la ferme résolution de ne plus <<suivre la vertu>> mais plutôt de <<tricher quelque peu>> (p.66).
Pendant ce temps, son jeune frère Isaac, après avoir accumulé les meilleurs records de redoublements à l’école échangea définitivement sa tenue kakie contre le maillot et se cramponna à son ambition de faire carrière dans le football. <<Isaac rejoignit le FC Lorin qui évoluait en troisième division française>>. Il est donc parvenu à atteindre son objectif mais au prix d’une aventure tumultueuse qui vaut bien une distinction aux Palmes d’Or. Mendicité, vente de stupéfiants et de boissons alcoolisées, service d’aide-maçon, traversée du désert du Sahara et de la Méditerranée, victime de braquage à mains armées par des rebelles libyens, sévices corporelles aux séances de tortures dans une prison de Tripoli, naufrage en haute mer vers l’Italie, et que sais-je encore. Aucune souffrance n’épargnera Isaac et ses compagnons – passagers clandestins en émigration – qui s’exclamèrent un jour dans un dialogue : <<- Si je l’avais su, je serais resté chez moi. – Chers parents, pardonnez mon inconscience. – Seigneur Tout puissant, envoyez quelqu’un à notre rescousse !>> (p.73). Cependant, toutes ces litanies ne sont désormais que de mauvais souvenirs dans la tête du jeune footballeur Isaac qui grâce à ses performances passera de son équipe de troisième division à une autre de division supérieure et plus tard dans l’équipe nationale française. <<Il intégra alors l’équipe nationale de France et obtint la nationalité française… Il contribuera à la qualification de l’équipe senior à la coupe du monde en inscrivant sept buts lors des éliminatoires.>> (p.113). Très beau tableau n’est-ce pas ?


Cependant, c’est justement là où le roman de Aryl Raphaël FELIHO vous paraîtra le plus renversant de votre bibliothèque et à ne point conseiller aux âmes trop sensibles. Isaac ainsi que son frère aîné Tanguy qui, lui, a bâti presqu’un empire dans le domaine de la cybercriminalité, verront toute leur fortune s’écrouler un beau matin comme un château de cartes. Comment celà a pu être possible ? Comment vivront-ils leur descente aux Enfers ? Réussiront-ils à remonter la pente pour retrouver leur stabilité financière ? Voilà les nuds gordiens de la destinée des frères Tanguy et Isaac SEMINVO dont je vous invite à découvrir absolument la suite à travers la lecture du chef d’uvre « Les enfants du lac maudit ».

Chédrack DEGBE