Bonjour les amis. Voici l’intégralité de la nouvelle de la semaine du  28 Août au 02 Septembre 2017 sur votre blog : « Gogotinpkon et ses 400 coups » de Cyriaque ADJAHO . Bonne lecture à tous et à chacun en compagnie de http://biscotteslitteraires.com/.

 

Gogotinpkon et ses 400 coups

 

Ce matin, alors que je m’apprêtais à sortir, mon téléphone sonna. C’était Gogotinkpon qui était de l’autre bout du fil.

– Allo, frère! Urgent. Je dois te parler. Dis-moi où tu es, et je te rejoins, mec.

– Ok; Bro, coince-moi au Restau Amour Angélique.

– Ok! Bye.

Trente minutes plus tard, il m’y rejoignit. L’aspect de son visage était révélateur d’un malaise intérieur profond. Il ne fit même pas attention à l’endroit où il posait les pieds. Une peau de banane le renvoya à terre. Il se releva et maudit tous les dieux de sa famille.

Je ne pouvais pas rire. Je l’aidai à se relever. Je demandai un jus de baobab pour nous deux. La conversation s’engagea. J’attaquai sans lui donner de répit:

– Alors, Gogotinkpon. Comment vas- tu ? Ne me dis pas que tout va bien car tu aurais menti. Un mensonge qui n’a pu voir le jour que dans tes songes. Tu te prends pour qui à vouloir tous ces rêves pour toi ? Il n’est pas bon d’avoir les yeux plus gros que le ventre. Revois les agitations de ton antre. Avant d’avoir les cheveux blancs il faut les avoir eus noirs, a dit Sembène. C’est quoi même ton problème? Arrête-moi ces dérives d’enfant mal orienté …. Tu me fais penser à toutes ces personnes, et personnalités qui se sont nouées d’amitié avec la conjecture. De vraies personnes alitées s’en sortiraient mieux. Ne me dis donc pas que tout va bien .Car tu n’as toujours pas régularisé ta situation sentimentale. … Quoi ??? ….Tu dis quoi ??? Tu aimes les deux ? Non! Non! Ne me dis pas de telles conneries. C’est à faire rire des cons, ton histoire. Voilà que moi je n’en suis pas un. Alors n’essaie même pas de me faire rire. Penses-tu que le cœur est à l’image de ton estomac ? Un estomac, ça aime plusieurs choses en même temps. Et même là il sait faire le tri, mettre le bon grain dans ses bonnes grâces et éliminer l’ivraie. Tais-toi ! Je sais ce que tu vas me dire. Tu ouvriras ta gueule d’ange déchu pour me débiter des fadaises du genre « verre cassé ». Tu me serineras une mélodie de rappeur touché par un fait de société qu’il ne maîtrise même pas. Or ce fait ci, tu le connais bien .Tu en es le géniteur. Alors ce n’est pas la peine de me dire que tu es perdu, que tu aimes Céline, que tu aimes de même Judith .Que tu nourris ces deux amours à la même source. Que badigeonner ces deux créatures de la même peinture usée de ton cœur est un acte métaphysique. Mon œil gauche. Tu me fais gerber. Diantre ! Comment le cœur aurait-il des raisons que la raison ignore? N’est-ce pas fou? Et toi tu te caches derrière cette formule toute faite pour commettre tes forfaits. Céline ne méritait pas de tomber sur un marchand d’illusions. Un sophiste, un faux monnayeur. Judith en te demandant ce que tu sais ce soir là ne voulait peut être pas en arriver là. Mais ton zèle mal canalisé te jette aujourd’hui dans un trou d’où l’agilité de tes pieds ne saurait te retirer. Voilà une belle idiotie à la Ebinto. Un os dans la gorge des dieux de l’amour. Je verrai bien comment du haut de leur théocratie ils te tireront d’affaire. Omo Adja! Cupidon est- il obligé? Je n’en sais rien, pourquoi tu ne lui poses pas directement la question ? Je n’aime pas les communications différées. Va le voir, somme-le de te délivrer. Mais n’oublie pas, il peut ne pas être obligé. Qui sait ?

– Je me demande bien, reprit Gogotinkpon, de quel fil je suis cousu. Cette énorme boule dans ma poitrine fait de moi un salopard heureux. Pourquoi toutes les deux ne peuvent pas être miennes? Le jour où je me suis mis en peine d’honorer ce défi, je mis en péril beaucoup de belles paroles, beaucoup de promesses. Je venais de porter un coup à ces belles paroles soigneusement consignées dans des cahiers dits d’amour. Ces cahiers étaient au départ de 100 pages. Céline écrivait, elle s’écrivait. Je faisais de même. Mais avec le temps nos mots manquaient d’espace. Ils voulaient être plus grands, plus volumineux. Plus imposant. Le cahier de 100 pages n’était plus suffisant. Nous passâmes alors à un cahier de 200 pages, qu’elle prit le soin de remplir aux couleurs de notre idylle .Elle aimait bien la couleur rose conjuguée avec les autocollants religieux. Elle voulait cet amour sous la bannière de la divinité. Mahou était donc le meilleur choix pour elle. Céline et moi vivions notre idylle .Mais bientôt je devais partir pour les études. Et voilà je suis parti. En ville j’étais au départ convaincu que seules les études faisaient l’objet de ma présence en ces lieux. Je n’allais donc laisser libre cours à aucune dérive sentimentale. Les sacs des vêtements étaient faits, ceux des résolutions sucrées et bien ruminées également. Tout était tracé, pas de ligne courbe à l’horizon pas de dérive en perspective. Mais lorsque le sort veut vous avoir il ne vous ménage point. Par la grâce de Cupidon je fis la connaissance de Judith .une gazelle qu’on aurait surprise dans une cours humaine. Celle de Aladji Héyé. Nous étions tous deux des locataires de ce vieux pingre qu’on appelait Aladji héyé. Nos soirées se passaient quelques fois ensemble, assis au portail taillant bavette, devisant de tout et de rien. Des fois nous préférions Judith et moi nous écrire des messages malgré la proximité. Ce soir là elle me demanda un baiser que je ne su lui refuser. Je le voulais aussi ….je le lui ai donné. Ce fut la chiquenaude qui mit en branle la roue de notre histoire. C’est arrivé cher ami .c’est la vie .c’est contingent. Alors ne t’en prend pas à moi d’abord. . Ce soir, où j’ai gouté à ses lèvres, je pris goût et de dégustations en dégustations, les actions prirent de l’ampleur. J’en voulais plus, encore et encore. Elle s’y plaisait. Qui a bu boira. Et je n’ai pas réellement bu que j’en demandais encore. Notre première tentative fut un échec .Ne demande pas quelle tentative .Tu sais bien ce que je veux dire. Je parle de ce dont on ne parle pas ouvertement quand on est un pudibond. C’est bien de cela que je teparle. Nous l’avons fait un soir dans le noir du magasin qui me servait de chambre. Ah cette chambre, ce matelas !!! Douillet, moelleux. Une véritable oasis d’amour en plein milieu de l’enfer. Car c’est bien ce qu’incarnait cette tombe qui me servait de logis. Elle était exiguë mais on pouvait quand même y célébrer l’amour. Judith et moi y avons donc sacrifié à Éros. Ce bidon de souffrance, de péripéties incommensurables. Il nous avait tendu un piège certes, cependant, qui aurait pu prédire que c’était un piège sans fin dans une maison dite « maison Aladji Héyé » .Judith me permit de boire pour la première fois à cette eau de la vie. Une eau qui se targue de vous étancher éternellement à l’instar de celle que proposait Christ. A la seule différence qu’ici le service après vente était possible. Il suffisait de savoir s’y prendre. Dire les bons mots. Aujourd’hui je continue de boire. Tout ça est bien compliqué. Aujourd’hui les démons du passé me hantent. Judith finit par m’aimer pour de vrai .Mais Céline est toujours là. Elle, je ne l’avais quittée que pour les études .Que vais je lui dire quand on se reverra ? .J’ai bu je croyais ne plus avoir soif. Mais j’eus encore très soif. Est-ce ces conneries que je vais lui sortir ? Que j’ai bu et que je ne devais pourtant plus avoir envie de boire mais que par la grâce divine de Cupidon j’eus des bonus, des services après vente? Vraiment comment vais-je le lui dire. C’est une épreuve difficile à la Kakou Ananzé .A la seule différence que lui, il s’en sortait toujours. Ou du moins à 95 % des cas. Comment le lui dire sans faire couler ses larmes sur ses joues bien charpentées en beignets « Doko » ?

Ma chienne de vie sentimentale n’a point cure de mes souffrances intérieures, de mes jérémiades incessantes. Que faire ami?

-Si tu veux, fis-je, je le lui dis. Et comme ça, c’est réglé. J’épargnerai une fois encore une mission suicide à ta gueule de salopard heureux. Quoi ? Tu préfères t’évader ? Au pistolet ou bien à l’épistolaire ? La seconde option est préférable. Tu me dis et j’écris à ta place cette maudite lettre. j’y mettrai en exergue ta quotte part dans cette histoire noire ,noirs désirs qui t’habitèrent en tes heures d’enjambement jambières dans ton magasin de chambre d’étudiant mal orienté dans son cœur mal tanné, qui prétend aimé deux filles bien bâties. Voici ce que je te propose comme lettre d’aveu :

« Gogotinpkon NOUBADA                                               Gbèdoutin le 06/06/2017

BP:189 S/C Koukou Jibon.

Bien chère Céline,

C’est avec pincement au coeur que je dégaine ma plume pour t’adresser ces mots. Je me suis joué de toi et de ta naïveté, ton engouement pour ma personne t’a fourvoyé car j’ai fourvoyé notre amour pourtant parti sur de bonnes bases. Les bases de notre amour qu’il t’en souvienne pouvaient tenir devant n’importe quelle autorité de notre école .On se plaisait à s’afficher en amoureux épanouis. Les camarades, amis comme jaloux se plaisaient à t’appeler  » première dame » car j’étais le « président » le délégué du collège. Mais aujourd’hui cet amour des grands jours subit des épreuves dans mon coeur. De gros et gris nuages s’amoncellent sur mon coeur. Je t’ai trahi. Voilà ce que j’essayais de dire depuis. Prends ça sportivement ! Ton ex imbécile de petit ami Gogotinpkon.

Bye  »

 

Voilà la lettre écrite. Valide pour que je l’envoie vite fait et qu’on en finisse. L’on ne peut continuer à subir et à suivre de telles frasques. Enfin de compte ton prénom s’est joué de toi. Gogotinpkon ! Qui est ce malade qui a eu la malsaine idée de te le donner comme prénom? Ah oui je m’en souviens. Il s’agit bien de l’arrière-oncle de l’avant dernier cousin de ton arrière grand-père. Je ne l’ai jamais apprécié d’ailleurs. Il a cette manie de ridiculiser la famille en donnant des prénoms nuisibles aux enfants. Et voilà que tu en subis les revers .Tu suis Gogo. Ah Gogotinpkon ! Pourquoi fais-tu la moue ? Tu n’es pas satisfait de la lettre? C’est la meilleure qui soit en matière de rupture rapide et efficace. Pardon? J’ai manqué d’euphémisme? Que tu es naïf ! Trop d’euphémisme tue l’euphémisme, voyons … Il est préférable d’aller droit au but, ainsi ses oreilles ne chercheront pas en vain un soupçon de romantisme dans ta lettre de con, ami des conneries. Eh ben si t’es pas d’accord tu n’as qu’à la réécrire ta lettre .Mais je parie qu’elle t’explosera à la figure. Vraiment Gogotinpkon tu cherches malgré tout à avoir une lettre de rupture hors norme. Une rupture n’est pas de la drague .Impossible .On rompt une fois et c’est bon en un coup. Maintenant il me plait de savoir ce que tu feras après lui avoir dit que tu t’es fais une autre fille. Ne me sors surtout pas une phrase du genre : « je m’engagerai sérieusement avec Judith » et ne complète surtout pas  » pour toujours envers et contre tout » Car tu te fous le doigt dans l’oeil.

Tu oublies que Judith a également un autre homme dans sa vie ? Cet homme qui d’ailleurs n’est pas au pays. Un émigré. Qui peut revenir n’importe quand récupérer sa chose. Je revois encore ta tête quand parfois tu tombes sur leur conversation. Tu deviens tout pâle comme un enfant anémié .Te rappelles-tu ce jour où elle t’a dit « Jaime, Pie-Paul« ? Tout rouge, tu lui demandais: « Et moi? » Et à elle de te lancer « On sort ensemble » Tu te renfrognas. Je riais seulement. Quel euphémisme pour ne pas dire  » on couche ensemble  » Et en principe c’était vrai. Vous ne faisiez rien de catholique. Elle le savait et n’hésitait pas à te le dire .Mais toi tu refusais de l’admettre .Tu prétends l’aimer alors que c’est pas pour autant vrai .Tu aimes Céline . Mais tu sembles te plaire dans le leurre, l’illusion .L’adaptation aux vérités sensibles. Il faudra te rendre à l’évidence cette idylle ne te rend pas service. Tu ferais mieux de rebrousser chemin.

Fatigué par mon sermon, Gogotinkpon s’alarma :

-Sauve moi d’abord, tu feras après ta harangue. Je ne sais plus quoi faire, je suis en perdition avancée. Je veux sauver mon avenir et ma peau. Je veux me convertir, mais tu sais ce que fait mon coeur en face des filles. Hier j’ai discuté avec Judith; elle semble ne plus rien attendre de concret venant de moi :

– « Je suis prête à tout« , me laissait- elle entendre

– Cela ne te ferait rien si je te quittais ?

– J’en souffrirais mais, ça ira. J’en ai l’habitude et je m’adapte vite aux situations nouvelles.

– Quelle brave fille tu fais !…

A présent je me rends compte que tout repose sur moi. Je dois prendre une décision, faire un choix. Pourtant en matière de prise de décision je ne suis pas un exemple pour autant. Je ressens un amour ambivalent. Mon coeur bat au rythme de deux cœurs. Je les aime toutes les deux. Oui à présent j’en suis convaincu je les aime. Tant pis, si ce n’est pas raisonnable. Je me moque bien de la raison. Elle n’a d’ailleurs pas son mot à dire en amour. Elle ne ferait que résonner comme un tonneau vide. Judith dit « La distance ne changera rien à un vrai amour  » Je l’ai toisée et je crois qu’elle a compris que pour moi le concept de vrai amour est à l’étape embryonnaire. Un amour, c’est un amour. J’en convenais mais je n’avais cure de ce qu’elle mettait dans vrai amour. Ce qu’elle et moi vivions comment l’appelle t- elle ? Le faux ou le vrai ?

– Le vrai amour est celui là qui résiste à toutes les épreuves, trahison, blessures , distance , médisances etc… Il est beau poétique, source d’éthique, métaphysique et dialectique. Cet amour est soutenu par les dieux .Il est voulu par le peuple de ceux qui entoure les deux amants. C’est ça le vrai amour. Il est à l’image d’un roseau, il ploie mais ne rompt pas…

-Et le nôtre ne répond pas à ces caractéristiques ?

-Bien sûr que non. Nous, nous ne faisons pas les choses de façon catholique. Tu vis une double vie sentimentale et moi aussi. C’est pas orthodoxe.

– Point n’est besoin de porter des lunettes pour que cela soit clair. Et même les agissements de notre entourage immédiat en dénotent clairement. Les gens ici, dans la maison Aladji Héyé, sont très enclin aux petites rivalités fondées sur du vent. Rien de concret au fond. Une incompréhension, un moment de boude… Quoi de plus normal en société? Mais ici ces choses sont érigées en vraies querelles. On eût dit celles des universaux. Le zèle des querelles habite toute la maison. Du moins ceux qui étaient fils et filles du terroir se réclamaient une sainteté de vie que nous (Judith et moi ) n’avons pas, selon leurs propos . La plus active, nous l’avions surnommé Maribelle. En référence à ce personnage de feuilleton qui boitait. Car elle boite.  Clopin-clopant, elle passait. Mère de deux enfants de pères différents, elle ne trouva pour refuge que le toit de son aïeul. Un grand-père amoureux de l’espèce sonnante qui, d’après les bruits de couloir, la retenait là pour le non paiement de dote par l’un ou l’autre des maris. Une chienne de vie qu’elle menait, soutenue par une autre fille du même grand-père se trouvant dans la même situation. Cependant toutes deux se plaisaient à nous clouer au pilori, nous injuriant à longueur de journée. De toutes les insanités dont on nous traitait, une pourtant émergeait du lot et arrivait en tête de liste .Ochinon !! Ce mot goun, je l’entendais à longueur de journée. Le matin, en allant au cours. Au retour et même quand ma Judith et moi étions dans le secret de notre intimité, les allées et venues rependaient Ochinon ! Vraiment ! Si la cours du mouton est sale est ce au cochon de le dire ? Maribelle était ce que j’appelle une oisive de trop pour la société. Toujours à la quête du moindre défaut de tel ou tel autre, laissant les siennes dans sa besace. Elle voyait tout le monde en Ochinon. ! Vraiment ! Mais comme je la multipliais toujours par zéro, elle avait compris que le chien aboie, la caravane passe. Dans le cas d’espèce, la chienne boite, la caravane passe. Et le bruit de la mer ne pouvant empêcher le poisson de dormir, Judith et moi vivions notre idylle, sans nous soucier du « qu’en dit-on? ».

Les jours passèrent les nuits également. La relation se vivait malgré les orages en vue. Bientôt la fin du premier semestre. Les révisions nous occupaient. L’avenir de notre relation aussi. Des fois j’y pensais tellement au point de ne plus penser à mes cours. Judith, résistante entre temps, montrait des signes de désespoir. Elle n’y croyait plus. Pour elle la rupture était évidente. Ça ne collait plus entre nous. Nerveux de nature, je me mettais en courroux pour le moindre petit détail. Je n’étais jamais satisfait. Je me plaignais de tout .Elle n’en pouvait plus. Un soir la goutte d’eau déborda le vase

– Je préfère qu’on fasse une pause dans notre relation. Je fais tout pour te satisfaire, mais hélas. Je suis fatigué, je n’en peux plus.

-Penses-tu que c’est la meilleure solution ?

-Oui, chacun ira réfléchir de son côté.

Ce soir-là, je coulai des larmes, une fois emmuré dans le noir de ma chambre. Diantre! Qu’est ce qui m’est arrivé. Pourquoi ai-je pleuré? Je la sentais m’échapper peut-être. Dur à gérer et à digérer. Une interrogation naissait cependant dans ma petite tête de jeune adolescent mal orienté. Il était question de savoir s’il ne fallait pas saisir l’occasion pour rompre avec elle, définitivement. Je n’avais qu’à feindre d’être déçu de sa décision et ipso facto appliquer le principe « action-réaction », une décision entrainant une autre. Une pause engendrant une rupture, j’avais un mobile assez convainquant à mon humble avis. Ainsi je n’aurai qu’à reprendre le contact avec Céline, et c’est réglé. J’aurais ainsi la conscience tranquille en ce qui concerne Céline. J’avais un bon plan. Mais je n’eus pas la force de l’appliquer. La rupture ce n’est pas mon truc. De toutes les relations que j’ai eues de par le passé et qui se sont soldées par un échec, c’est la fille qui me larguait. Ou encore elle me décevait, et là c’était bon .Je ne prenais j’aimais l’initiative de rompre ni par plaisir ni par lassitude. Je savais que tôt ou tard cela arriverait mais je n’avais pas la force de la quitter. Il aurait fallu avoir beaucoup de force de caractère pour cela. Mon Dieu! Je ne me sentais plus en moi même. « Cette pause qui s’impose m’indispose« , lui dis-je après deux jours de vie en vase clos. Nous avons donc repris le cours de notre relation mais nous dûmes mettre les choses au clair.

-Notre relation n’a pas d’issue immédiate .Elle semble vouée à l’échec .En réalité nous ne nous aimions. Nous vivions une passion charnelle. Chacun de son coté avions nos relations .Seule la distance a eu raison de nous.

-Que veux-tu dire?

-Gogotinpkon, il faut l’admettre tu ne m’aimes pas. C’est juste de l’attirance. Idem pour moi peut-être. Même s’il y avait des sentiments, ils ne sont pas aussi forts pour engendre le vrai amour.

-Alors que préconises-tu?

-On garde les choses ainsi, en laissant le temps au temps. Tout en sachant que chacun vie une double relation. Pour être plus claire, nous vivrons une relation libre. Ainsi se présente la conclusion de Judith je n’avais plus rien à dire. Je baissai la tête, pris mon sac un moment après et sortis de sa chambre. Le soir nous nous retrouverons certainement dans cette même chambre pour consommer notre union libre officiellement lancée. Car, Gogo tinpkon, en voilà la preuve. Dans la cour en sortant, je croisai la petite Fadila. Elle souriait un peu comme pour me dire Gogo a encore fait des merveilles…

 

Cyriaque ADJAHO