« Je ne suis ni féministe ni pour l’égalité des genres. Je suis pour le respect de la loi divine et des règles établies par Le Créateur. »

Djhamidi Bond est une écrivaine Camerounaise. Votre blog l’a reçue pour vous. Ensemble, allons à sa découverte.



 

BL: Bonjour Djhamidi Bond. Nos chers lecteurs de Biscottes Littéraires seraient très heureux de vous connaître. Pourriez-vous vous présenter?

DB: Bonjour, chers lecteurs, bonjour à toute l’équipe de Biscottes littéraire. Il m’est quelques fois difficile de me prêter à cet exercice de présentation, mais je dirais en quelques mots que Djhamidi Bond est auteure camerounaise. Mon amour pour la lecture m’a inévitablement conduite à l’écriture.

BL: Avec le nom BOND, on ne peut s’empêcher de penser au cinéma avec l’agent secret James Bond. Rassurez-nous…

DB: Le cinéma, un second amour. En effet, très tôt, je suis tombée sous le charme du célèbre personnage britannique James Bond, un espion. Son charme et son charisme ont suffit à entretenir l’énigme qu’à mes yeux il représente.

BL: Qu’est-ce que cela fait d’être une écrivaine de façon générale et au Cameroun en particulier?

DB: C’est un plaisir immense de baigner dans cette profession d’écrivain, de se lever chaque matin et de réaliser que l’on a le digne pouvoir de créer un monde, des personnages et surtout, de les laisser interagir entre eux. Je suis moi-même parfois surprise par la vague que peut créer ma propre imagination. Alors, être écrivain, au Cameroun ou ailleurs, l’exaltation est, à mon avis, la même.

BL: « 8 clos » est votre second livre. Un titre assez atypique. On connaissait « huis clos ». Mais « 8 clos »,. Que cachez-vous derrière ce titre?

DB: « 8clos » n’est que le reflet d’une société où mensonge rime avec crime et perfidie.

BL: Dans ce roman, doit-on parler d’une autobiographie, quand on sait encore que vous donnez en tout de même le top dans le frontispice, en citant Georges Simenon: « J’ai écrit, parce que j’ai, dès mon enfance, éprouvé le besoin de m’exprimer et je ressens un malaise quand je ne le fais pas »?

DB: « 8clos » n’est aucunement une autobiographie, mais le résultat d’une simple imagination débordante. Une imagination poignante et dénonciatrice.

BL: Quand on finit de lire « 8clos », on ne peut s’empêcher de s’émerveiller. Est-ce un réquisitoire contre l’éducation musulmane donnée aux enfants à la maison?

 

DB: « 8clos », comme tout oeuvre engagée, n’est que l’exposition de quelques maux qui minent notre société à l’instar de l’éducation donnée à la jeune fille musulmane.

BL: Quel message voulez-vous faire passer quand on voit ce que l’héroïne a fait à son frère Saïd pour se venger en sectionnant pratiquement son sexe ?

DB: Le message envoyé n’est aucunement lié à l’acte de barbarie de l’héroïne.  Le message porté est bien plus grand, bien plus noble qu’un acte de violence animé par la vengeance.

BL: Le statut de la femme en Afrique subsaharienne a-t-il vraiment évolué selon-vous quand on voit que subsistent encore les pesanteurs culturelles ?

DB: Le statut de la femme musulmane, ou plutôt les conditions de vie et d’épanouissement de la femme musulmane, ont nettement été améliorées et la culture doit être perçue comme une richesse plutôt que comme une barrière ou un moyen d’oppression.

BL: Êtes-vous féministe? Laquelle? Celle qui réclame son statut de femme moderne et pense que les travaux de la maison appartiennent aussi à l’homme ou qui pense à la parité homme-femme?

DB: Je ne suis ni féministe ni pour l’égalité des genres. Je suis pour le respect de la loi divine et des règles établies par Le Créateur.

 

BL: Cela fait quoi d’être écrivaine dans un pays où on a connu des illustres comme Mongo Béti, Ferdinand Oyono… Ressentez-vous la pression dans votre écriture?

DB: Je ne ressens jamais de pression lorsque mon imagination s’exprime. C’est toujours un Plaisir inouï de me laisser porter par la magie de cet instant.

BL: Comment se porte selon vous le livre au Cameroun?

DB: Le livre au Cameroun a de beaux jours devant lui. Beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire.

BL: Vous avez reçu avec « 8clos » en 2017, le prix NNANGA KON qui s’est donné pour mission de faire chaque année la lumière sur un écrivain camerounais résidant au Cameroun. Qu’est-ce qui a fait la particularité de votre livre puisque vous étiez en compétition avec des pointures non négligeables comme Lorraine Mirèle Manga avec son recueil de poèmes « Pensées cadences » et Anne Rachel Aboyo avec son recueil de poèmes « Les graines du Silence »?

DB: Je ne saurais vous dire les raisons qui ont motivé le choix du jury. Malheureusement, je n’ai pas été mise dans la confidence.

 

BL: Quels étaient vos sentiments en tant que lauréate de ce grand prix?

DB: C’est toujours un immense honneur de voir son travail loué, récompensé. Je réalise à présent la lourde tâche qui m’incombe en tant qu’écrivain.

BL: Pourquoi doit-on continuer d’écrire quand on a déjà été lauréate?

DB: Si je ne devais donner qu’une seule raison, je dirais que c’est justement après avoir été primée que le plus dur du travail commence réellement : il faut se prouver à soi-même et au monde que l’on a mérité ladite récompense et que l’on pourrait faire mieux.

BL: Vous avez certainement des projets à court, à moyen ou à long termes. Peut-on en savoir davantage?

DB: Les seuls projets à court, long ou moyen termes sont tous en relation avec le livre et l’écriture : continuer, continuer, continuer à écrire jusqu’à ce la Providence ait raison de moi.

BL: Votre mot de fin.

DB: C’est un honneur d’avoir ce moment privilégié avec les chers lecteurs de Biscottes littéraires. Un plaisir indescriptible ! J’espère vous revenir très prochainement. Merci à toute l’équipe.