Il était une fois dans un village sans nom vivaient uniquement des volatiles de plusieurs espèces. L’aigle était chef et ils lui étaient soumis comme des esclaves. La poule était premier conseiller et l’épervier le second ; ils s’entendaient bien et faisaient tout ce qu’ils voulaient sans qu’aucun autre volatile n’eût le courage d’en faire un commentaire. Quand les autres avaient des petits, le trio gouvernant le village goûta au premier né. Et la plupart du temps, sans l’avis du chef, les deux conseillers allèrent prendre le reste pour les leurs qui leur chantaient souvent : « Vous ne pouvez pas être à la tête et nous, nous allons souffrir. Votre tour passera et d’autres siégeront à votre place. Faites-nous manger et boire« .
Mais un jour arriva et les problèmes survinrent. Les volatiles cessèrent en majorité de pondre. La poule, alors, alla voir l’épervier pour lui faire une proposition intéressante:
– Dis, mon ami, voilà que nous ne trouvons plus de petits à croquer et moi ça me manque déjà.
– Qui a bu, boira ; qui a mangé, mangera, n’est ce pas ? Lui lança l’épervier
-Je veux te faire une proposition, dit la poule. Et si nous convainquions le chef pour prendre des lois forçant les subalternes à pondre désormais à temps et à contre temps?…
-Tu sais bien que la loi ne fera rien à leur sexe si tant est qu’ils ne veulent plus faire de petits qui ne vivent malheureusement que quand nous n’avions pas l’appétit, en rit l’épervier
– Alors, ils ne restent que les nôtres dans ce village. Et si nous en liquidions un peu. J’ai follement l’appétit moi.
-J’aime trop les miens. Je ne peux accepter
-Quoiii ? Quand ce sont ceux des autres, tu es le premier et tu veux refuser maintenant? Ne me fais pas croire que t’es si faible et si méchant à la fois. Tu dois accepter et promettre.
– OK. Puisque tu insistes. Je promets. Mais promets aussi. Donne-moi ta parole.
– Je promets, jeta la poule. Et Puisque la charité mal ordonnée commence par l’autre, on commence par les tiens, épervier.
L’épervier pris sur le coup n’eût comme choix que d’accepter. Ils dévorèrent ensemble une bonne partie de la lignée de l’épervier. Quand vint le tour de la poule de laisser ses poussins, elle alla la veille chez l’épervier avec un aiglon bien rôti qu’elle avait tué.
-Épervier, mon ami, mange, voilà ce que je t’ai apporté. Après avoir goûté, l’épervier prit goût. – Où as tu trouvé une viande aussi bonne ?
-Tu veux vraiment savoir? Je peux te faire confiance ?
– Évidemment. Nous sommes ensemble depuis des années.
– C’est l’un des petits du chef. J’ai en déjà mangé moi.
– Quoi ? – Tchuuuttt. Motus.
– Mais je ne les savais pas aussi délicieux, finit l’épervier.
– Oh que si. Ils le sont. Voilà ce que je propose. Nous allons nous régaler des petits du chef le temps que les miens grandissent encore plus.
– D’accord pas de souci. T’es ma meilleure amie, je te fais confiance.
– Alors, vu que tu voles plus rapidement, tu iras dans leur cour, les voler et nous ferons la fête.
– D’accord. Quittant l’épervier, il se dirigea vers la chaumière de l’aigle dénonçant l’épervier comme un traître, un voleur qui cherche à nuire à ses petits. L’aigle rougit, remercia la poule qui s’en alla fière d’être si maligne d’avoir mangé les petits de l’épervier et garder saufs et sains les siens. Le soir venu, l’épervier mit le cap sur la cour de l’aigle. Malheureusement, il tomba dans le piège tendu par ce dernier dès qu’il fut prévenu. Le lendemain matin, le chef et la poule se réunirent pour décider du sort de l’épervier. L’épervier essayait de convaincre le roi mais celui-ci ne voulut écouter. C’était trop tard. La poule proposa sa mise à mort. Le chef fit exécuter sa proposition devant tout le village. Alors avant d’expirer, le pauvre épervier se mit à chanter pour la dernière fois : « Poule, poule, aujourd’hui, tu m’as trahi. Je t’ai fait confiance et tu m’as trahi. Sache qu’une promesse est une dette. Et quoi que tu fasses, tu payeras la dette. Désormais, tes petits ne seront plus jamais en sécurité en la présence d’un épervier. La confiance est un luxe, et toi, tu es une dupe. Tes petits seront à jamais nos proies. »
Et depuis ce jour, les poussins sont en danger dès qu’un épervier est dans leur parage. De toute façon, l’épervier comprit que la confiance est un luxe faste qu’il faut mériter et que la trahison est plus dévastatrice que la peste. La vérité et la droiture disparaissent dès que les intérêts égoïstes montrent leurs tentacules. Prudence et clairvoyance!
Amoni BACHOLA
Super
Merci Ghyslaine
merci.
Cette plume ! Bravo, Amo !
heureux de vous lire, Mauricius Deum.