Rodrigue Ndong, Lire, le propre de l’homme, Paris, Edilivre, 2019, 100 pages.
Rodrigue Ndong est un écrivain gabonais connu pour sa productivité. Il abat un travail titanesque pour la littérature gabonaise. Il est à la fois romancier, essayiste, dramaturge et nouvelliste. Il a publié un essai intitulé : « Lire, le propre de l’homme« . Dans cet ouvrage, Rodrigue Ndong évoque les penchants de la lecture, du moins ce qu’il appelle « dépendances ». Cet essai réunit 21 chapitres (parties). L’auteur commence son livre par les possibilités de définition du mot lire : qu’est-ce que lire ? On retient avec lui que la sémantique du mot lire dépend de qui lit et de quel sens on peut accorder à ce mot pendant l’acte de lire, car « toute lecture, dans sa raison d’être, vise l’accès au sens. » p.12. Dans ce sens, « lire, s’apparente à une opération consistant à associer des signes graphiques auxquels une identité sonore a été affectée en vue de produire du sens. Il faut reconnaître aussi, et c’est ce qui fait tout son charme et sa profondeur : « lire c’est poser ses yeux sur un texte. » P9.Autrement dit, lire c’est décoder, les non-dits d’un texte tout en les interprétant. On y retient aussi que, lire c’est voyager sans se déplacer.
L’acte de lire est une activité primordiale que Rodrigue Ndong aborde et n’hésite pas à répondre à des questions comme : « Qui lit ? Pourquoi lit-on ? Que lit-on ? » La lecture d’un livre est assurée par toute personne ayant apprise à lire. D’aucuns diront qu’ils lisent pour se divertir, pour s’évader, d’autres diront, pour apprendre, comprendre et interpréter, mais aussi pour être une élite devant les autres: « briller en société », selon les mots de l’auteur.
Comme le souligne l’auteur : « Autant d’hommes qui lisent, autant de raisons de le faire. » P17. Il ne s’agit pas uniquement de lire à l’aveuglette mais de lire des livres qui nous fascinent, des littératures qui nous captivent. À cet effet, l’auteur souligne avec brio le fait que l’on peut lire par curiosité, ou par obligation. On ouvre un livre aussi parce qu’il a été primé, etc. » Lire, le propre de l’homme » est en quelque sorte un ouvrage analytique qui aborde les questions liées au champ de la lecture. En d’autres termes l’auteur explore les maillons de la lecture, les canons de validation de l’acte de lecture qui accompagnent celle-ci. Il explore les lieux cultes pour lire, les lieux propices pour lire. Mieux, il évoque les éventuels moments de validation pour parcourir un livre. En effet, il n’existe pas de lieux et de moments appropriés/propices pour une lecture. On peut lire le matin, la journée le soir, au coucher. On peut lire dans un bateau, un avion, une voiture, dans une bibliothèque. Tout dépend de la sensibilité des lecteurs.Plus loin, il aborde la symbolique d’une lecture silencieuse et à haute voix, sans oublier la musicalité de la lecture. L’auteur évoque le pouvoir de la lecture car « les livres ont un pouvoir. » P77.
Somme toute, l’acte de lire nécessite un lecteur, un livre, un lieu et un moment. L’écrivain gabonais Rodrigue Ndong nous offre là, un bel ouvrage sur lalecture.Comme l’écrivait Victor Hugo : « Lire, c’est boire et manger. L’esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas. »
« Lire, le propre de l’homme », un essai à lire avec beaucoup d’attention pour toute personne qui désire connaître les tenants et les aboutissants d’une lecture accomplie.
Finalement, Rodrigue Ndong a su maintenir notre intérêt tout au long de cet essai. Il nous rappelle les définitions basiques de lire et que l’acte de lire regroupe plusieurs mécanismes.
Lire, le propre de l’homme est un ouvrage qui invite à la lecture. Toutefois, je reprocheà l’auteur de n’avoir pas assez abordé la question de la nécessité de lire que l’on définirait comme étant une raison de vivre. Lire serait ce qui convient à l’homme. C’est une nécessité de chaque jour, c’est ce qui donne accès à la liberté de parler, de penser. Toujours tenir un livre à la main car c’est un outil essentiel pour la croissance de l’esprit. Comme le dit Joseph Addison : « La lecture est à l’esprit ce que l’exercice est au corps. » Lisons donc !
Rédigé par L’orchidée Moulengui