Il était une fois, dans un village très lointain, vivait un homme presque solitaire et très pauvre nommé Nyansan. Il avait un fils et un très beau cheval.

 

 

Le cheval était si beau qu’il attisait la jalousie et l’envie des plus riches du village et même des environs. N’en pouvant plus d’envier désespérément le cheval de Nyansan, ils décidèrent alors de l’acheter. Mais ils rencontrèrent le refus de Nyansan qui n’entendait pas se séparer de son cheval, aussi gros et colossal que soit le montant proposé par les acheteurs.

 

 

 

 

Il ne cessait de dire :

– Pour moi, ce cheval n’est pas un animal, c’est un ami. Comment voulez-vous que je vende mon ami? L’argent vaut-il le prix d’un ami ?

Malgré les nombreuses tentatives et pressions, Nyansan ne céda point. Ses amis vinrent le supplier, encore et encore pour qu’il vendît le cheval. Il refusa toujours. Le village était sur un territoire régi par un seigneur puissant et éminemment riche. Il demanda à Nyansan de lui vendre son cheval. Ce dernier refusa avec sourire aux lèvres.

Les jours passaient. Un matin, Nyansan se rendit à l’étable , mais le cheval n’était plus là. Malgré cette perte, Nyansan ne dit rien. Tous les villageois lui dirent :

– On te l’avait bien dit ! Tu aurais mieux de le vendre. Maintenant, on te l’a volé…Quelle malchance ! Le vieil homme, imperturbable, leur répondit :

– Chance, malchance, qui peut le dire ?

 

 

 

 

Tout le monde se moquait de lui. Il n’y avait pas ce jour où quelqu’un ne vînt chez lui pour lui rappeler son cheval et en profiter pour bien se gausser de lui. Il essuyait tous ces sarcasmes et méchanceté avec sourire. Et quand bien même certains le traitèrent d’ignorant et d’attardé, il leur répondait toujours avec ce sourire placide et déconcertant qui ne bouleversait pas moins ses détracteurs. Nyansan allait et venait, vaquait à ses activités, vivait comme si de rien n’était mais souffrait intérieurement de la disparition de son ami, le cheval. Il priait jour et nuit pour que ce dernier rencontre le bonheur là où il se trouverait.

 

 

 

 

 

Vingt jours plus tard, le cheval revint au bercail, accompagné d’un grand troupeau de chevaux sauvages. Le village était éberlué, Nyansan était sans voix. Mais il souriait toujours. Les langues des uns et des autres se délièrent :

-Il s’était échappé, a séduit une belle jument et le voilà qui rentre avec tout ce nombre de chevaux. Quelle chance !

 

 

 

Le vieil homme et son fils se mirent au dressage des chevaux sauvages. Mais une semaine plus tard, son fils, pendant un exercice d’équitation, se cassa une jambe.

– Quelle malchance ! dirent les villageois. Comment vas-tu faire, toi qui es déjà si pauvre, si ton fils, ton seul support, ne peut t’aider? Le vieil homme répondit : »- Chance, malchance, qui peut le dire ?  »

 

 

 

 

 

Quelques temps plus tard, l’armée du seigneur du pays arriva dans le village, et enrôla de force tous les jeunes gens disponibles pour l’aider à la guerre. Tous…sauf le fils du vieil homme, qui avait sa jambe cassée.

 

 

 

 

 

 

– Quelle chance tu as! Tous nos enfants sont partis en guerre, et toi tu es le seul à garder avec toi ton fils. Les nôtres vont peut-être se faire tuer… »

 

 

Le vieux Nyansan répondit :  » Chance ou malchance, qui peut le dire ?  »

 

Moralité : Le futur nous est livré par fragments. Nous ne savons jamais ce qu’il nous réserve. Mais une expectation positive permanente nous ouvre les portes de la chance, de la créativité, et nous rend plus heureux. La crise ? Elle sera un drame pour certains, une opportunité, une chance pour d’autres. Et pour vous ?

 

 

Kouassi Claude OBOE

 

 

 

  1. Chance ou malchance…qui peut le dire?!? Merci beaucoup. Très beau texte!

  2. Il faut savoir voir le bon côté des choses. Tirer le meilleur même dans le malheur qui arrive. Merci Claude K

  3. Merci beaucoup pour ce compte.car il nous enseigne pleines de chose.