Je suis un égaré dans ce village dépourvu de bon accueil.

Je croyais pourtant m’y trouver un repos sensuel ;

Obtenir du vrai, du bon sans utiliser la fraude et l’inusuel.

Je suis parti chercher et consulter d’autres recueils.

C’est alors qu’on me demanda de parler de ma patrie.

J’entamai donc le conte d’une histoire longue et sans tri.

Terre de Gbèhanzin ! Terre de Samory ! Terre d’Agadja !

Terre d’Agbanlin ! Terre de Glèlè ! Terre de Houégbadja !

 

 

Mon histoire est celui de ces rois et de bien d’autres encore !

Ces valeureux fils de ma terre ont livré leurs âmes et corps ;

Leurs ressources et leur vie pour éviter une cruelle colonisation.

Hélas ! Judas étant parmi eux, a pleinement mené son action !

Les jeux étant faits, leurs résistances furent en grandes parties, vaines !

Me voici alors colonisé et maniant proprement, une langue pas mienne.

La mienne, m’a-t-il inculqué ; c’est de l’indigène ; c’est du vernaculaire.

Je me sens déconcerté de ne pouvoir écrire mon propre vocabulaire !

Attristé même dans l’âme, en ces héros, j’ai des raisons d’espérer.

Oui, mes valeureux aïeux m’ont laissé une terre paisible et aéré.

Je sors librement, va librement, viens, retourne et repart librement.

J’inspire une vie sans crainte ; quoique n’étant pas aux firmaments.

 

Ils m’ont laissé une terre d’accueil et d’hospitalité.

En atteste le premier mot de ma devise : fraternité.

Chez moi, la solidarité s’acquiert depuis la maternité.

Voilà pourquoi est et restera loin d’ici, toute fatalité.

Combien n’ai-je pas des terres riches, variées et surtout fertiles ?

Combien mon sous-sol ne regorge-t-il pas de bonnes ressources ?

Combien n’ai-je pas des vieillards tant bibliothèques que sources ?

Combien dame nature ne me pourvoit-elle pas en saisons utiles ?

Excusez-moi de vous dire que de ma diversité linguistique,

Naît, tant, une diversité culturelle, qu’une autre cultuelle.

Excusez-moi si je n’appréhende pas cela comme un risque ;

C’est plutôt un atout, m’incitant à rechercher l’inhabituel.

Dès lors, je peux aller de culture en culture sans même gaspiller.

 

Du Fongbé au Guingbé ; du Tchabè au Bariba, du Aizô au Goùn ;

Je peux naviguer du Guèlèdè au Zangbètô ou à l’Egoùngoùn !

De l’Ahémé au Tanongou, je peux aller sans personne, supplier !

Je m’en voudrais de ne pas vous parler de ma gastronomie.

Je me régale tant avec du Sôkùrù qu’avec du Wassa-Wassa.

Goutez à mon Ablo et Akpèssè ; prenez du akùté avec zomi ;

Savourez du Gbôkpètè, du Hanlan-gali ou du Amiwô avec Agassa.

Oh je vous prie aussi de boire du Tchakpalo ou du Tchoukoutou.

N’oubliez surtout pas de prendre mon vin de palme, mon Atan.

 

 

Faites attention au sodabi car il peut vous jouer un sale tour.

J’ai aussi du Bissap et du Adôyo : mes boissons à plein temps.

En matière d’habillement, oubliez votre veste et mettez le Bom’ba.

Vous pouvez aussi porter le agbada avec son cône : le Gôbi.

Pour paraitre d’avantage élégant, porter le Djarabou : ce bel habit.

Vous avez tout : des Vêtements de fêtes, à ceux de combats.

Chez moi est roi de la sape, le abc : Atchouta bien choisi.

Fais un tour à Missèbô, au marché et sera comblé ton désir.

Désolé de vous dire que chez moi sévit la polygamie.

Désolé encore de vous dire que dans cet aspect institutionnalisé,

Je la préfère aux maitresses, aux bureaux, aux copines spécialisées.

Malgré tout cela, je ne suis pas contre la monogamie.

Des sites historiques et touristiques ; j’en ai à foison.

J’ai également des musés, espaces et places emblématiques.

Mes forêts sacrées, sont tant mystiques que problématiques.

Des temples et dynasties royaux, j’en ai à profusion.

 

À présent, moi, m’imaginant dans la cité lacustre de Ganvié, en pirogue ;

Ou en barque sur l’Ahémé ; à cette histoire, j’impose un point d’orgue.

Avant de prendre congé de vous, gardez que ce n’est qu’un prologue ;

Juste un avant-gout car c’est une visite dont vous aurez l’épilogue !

 

NOUCHET A. Odilon K.