La pensée qui se déroule à travers cette œuvre est si touchante qu’on la lirait tout doucement comme si on se plongeait dans une nouvelle aventure. Une aventure où on cherche son chemin jusqu’à le découvrir. On s’y plaît alors délibérément après découverte. « Une période de réclusion« , loin de nous confiner dans la réflexion, nous ouvre des portes de belles émotions qui souvent tombent sur l’espoir et la renaissance. Le poème qui donne son nom à ce travail artistique est une élégie plutôt vivante qui commence par l’amour puis nous emballe dans le linceul de la mélancolie, de la tristesse pour tendre vers la mort qu’on évite in extremis. C’est une stylistique tellement élaborée dans le déroulement des actions que je me suis demandé si Stanislas Dansou n’est pas revenu d’un autre monde pour réussir à écrire cela. Il s’agit bien de l’auteur de ce recueil de poèmes, Stanislas Dansou, que j’ai découvert fortuitement grâce à son écriture poétique osée et vivante. « Une période de réclusion » est un résumé de la vie terrestre. C’est une valeur morale qui énonce les échecs de la vie dont on finit par triompher. Stanislas Dansou a sa propre signature de la poésie actuelle surtout avec les allégories et les hommages poétiques. Sa plume est un reflet de reconnaissance à la vie et de mise à nu sur des sujets graves de la société.
Il écrit dans le poème Trait d’union :
« Ma Bible est grande et votre Coran important : venez, enfants et apprenez : de là-haut vient le châtiment !
Eh toi, tu penses qu’il faut pardonner ; toujours pardonner !
Mais l’homme est traître; et son repentir faible« …
Ce pan de la poésie de Stanislas Dansou livre des interrogations enfouies en chacun de nous concernant la religion et sa corrélation avec la foi individuelle qui demeure une question délicate. Mais toujours avec cette bienveillance d’ouvrir la voie au devoir et au pardon en toute circonstance. Ce poète est aussi très engagé quand il écrit des poèmes comme « La mode » ou « Un déluge au Tiers-monde » en dénonçant la déchéance dans les républiques bananières liées à la corruption et aux détournements de deniers publics. Il incite ainsi les africains à adopter l’attitude de dignité et de fierté envers leur personnalité.
Épris de tout sujet concourant à la vie, le poète écrit ses amours à travers Ashlee, Elisabeth ou Éloïse:
Que je me dise: tiens c’est Elisabeth
Ashlee me remplit la tête
Et quand je me dis: « Oh! Enfin c’est Éloïse »
Je me demande tout bas: » Est-ce qu’elle est ma promise ?
Ce que Stanislas Dansou nous promet, c’est une poésie dont la valeur tient le temps et dont on ne peut se détacher. Les signes de ponctuation qui traversent sa prose ont une faculté à donner une appréhension différente de la poésie. Il clôture bien avec son dernier vers où il nous invite à trinquer.
Myrtille HAHO