L’homme d’affaire (1/5)

L’homme d’affaire (1/5)

Depuis plus de trente minutes, Richard, assis devant son bureau, dans son fauteuil, le seul qui lui restait après qu’il a tout vendu. Il était là, nerveux, réfléchissant, à sa situation. Et cela, il le faisait chaque jour quand il venait au bureau. Sa secrétaire, la jeune Bolouvi, la vingtaine environ et célibataire, était toujours accrochée à son poste presque fantôme, tel un bébé aux mamelles de sa mère. Et pourtant, toutes les conditions de température et de pression étaient remplies pour que le sourire s’épanouît sur les lèvres de tout le monde, mais,… hélas…. Il se souvient de ce jeudi, qu’il qualifie de jeudi noir, de cet après-midi-là, vers 15h. Il était à son bureau lorsque sa secrétaire particulière vint lui annoncer qu’il y avait un homme un peu étrange qui voudrait bien le voir. Il donna l’ordre sans réfléchir outre mesure à sa secrétaire de le faire rentrer illico presto.

  • Bonjour monsieur, comment vous allez ?
  • Je vais bien, merci.
  • Moi, c’est Richard Azanléta. Il parait que vous voudriez me voir ?
  • Oui, oui.

Et il commença à parler à monsieur Richard. C’était un homme un quadragénaire, mais son physique trahissait un peu son âge ; il paraissait plus jeune. Elégamment vêtu, on le croirait s’être rasé le crâne, mais à vrai dire, sa tête avait été victime des atrocités d’une calvitie impitoyable qui mettait en vedette deux oreilles larges comme celles d’un souriceau. On pourrait même se demander comment il pouvait écouter ce qu’on lui disait. Deux yeux gros comme deux des pamplemousses mûres montraient que cet homme devait être important. Il avait un regard sérieux, pénétrant, scrutateur. Soudain, il se leva et se dirigea vers un tableau accroché au mur, derrière le bureau de monsieur Richard.

  • Quel joli tableau vous avez là ?
  • Oh merci. Je l’ai acquis lors de mon dernier voyage à Paris. C’était en fait, un cadeau de l’un de mes amis avocats français. Ce tableau comptait beaucoup pour lui, et pourtant, il me l’avait offert. Il symbolise beaucoup pour moi aussi. Je mourrai et suis capable du pire si ce tableau venait à se perdre ou à se faire voler. Oui, je donnerai ma vie pour ce tableau.
  • Ce simple objet que vous avez derrière vous est si cher et doté d’une valeur telle que vous puissiez vous sacrifier pour lui?
  • Bien sûr, monsieur… qui déjà ?
  • Monsieur Zolémin, je vous en prie. Zolémin Ganzin.

Etrange nom que ce Zolémin, se dit Richard. Mais ce n’était pas le temps de recherche de signification des noms. Il ne savait pas toujours ce que son visiteur cherchait au juste.

  • Bon, je suis à vous maintenant, coupa-t-il. Que me vaut l’honneur de votre visite ?

Le visiteur parla, parla et parla encore, ouvrit sa valise, sortit des documents, insista, téléphona, affirma, confirma. Devant toute cette agitation silencieuse, Richard ne le quitta pas des yeux. Il en était admiratif. A la fin, au bout de quinze bonnes minutes, Zolémin affirma :

  • Voilà monsieur. richard. Je viens de confirmer ce que je pensais déjà. Je suis le représentant d’un groupe chinois basé ici à Cotonou pour l’import-export. Votre cabinet a été choisi pour nous accompagner dans la marche gagnante de notre société en ce qui concerne les procès et autres défenses. En outre, nous importons des motos, des téléphones, des ordinateurs et autres accessoires de marque asiatique. Si vous le voulez aussi, vous pouvez devenir notre associé. C’est une affaire qui marche très bien. Nous vous avons étudié avant de venir vers vous, car votre cabinet a une très grande notoriété.

 

à suivre…

 

Claude K. OBOE

 

 

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