« L’amour à toute épreuve » in UN PEU DE FEU , Kouassi Claude OBOÉ.
Aujourd’hui, je décide de vous parler de la première nouvelle « Amour à toute épreuve » du recueil de nouvelles UN PEU DE FEU de Kouassi Claude OBOÉ.
Ce qui frappe le lecteur, après la lecture de la nouvelle inaugurale du recueil , c’est l’anthroponymie. Tous les noms des personnages ( Vigblé, Ayélé, Kloboto, Nougblé, etc ) sont en langue locale , et très expressifs. Cela peut signifier la défense et la valorisation des prénoms africains.
S’agissant de l’histoire, les obstacles à l’union de Vigblé et d’Ayélé sont un prétexte pour évoquer le conflit des générations. En effet, les jeunes sous l’influence de Vigblé voudraient réformer la société, rompre avec l’ordre préétabli. Or, Vigblé , le leader des jeunes n’est point vertueux : « Vigblé était devenu une plaie pour le village. On le voyait comme un oisif et un fauteur de troubles invétéré ; un véritable danger public . » pp 15-16.
Ainsi, la révolution qu’il dirige échoue. De surcroît, « Vigblé devrait partir. » Il est excommunié. Certes , les réformes de l’ordre sont nécessaires mais elles doivent être progressives et portées des jeunes responsables, vertueux. En vérité, « la jeunesse aura encore beaucoup à apprendre des anciens à travers les études, les initiations ou les conseils. » p.23. Par ailleurs, « Les vieux ont le devoir de s’ouvrir aux innovations pour améliorer la tradition ». p.23.
L’expulsion de Vigblé du village plonge Ayélé, son amoureuse, dans une situation désespérante. « Elle refusa de s’alimenter » . Elle menace même de se donner la mort. Pour sauver leur fille, les parents d’Ayélé cherchent et retrouvent Vigblé. Celui- ci paie la dot et épouse officiellement la femme de son rêve. Ce qui m’amène à s’interroger : Doit-on sacrifier les principes moraux et éthiques sur l’autel de l’amour?
Albert Apéti ASSIAKOLEY