Chronique sur le recueil de poèmes « Fleur d’automne ».
« Et je te traine dans mes rêves
Au point d’oublier de rêver de moi,
De vivre mon présent sans avoir
L’ impression que tu vis à ma place
Sans être pressé de t’avoir
À la prochaine tierce ».
Comme du velours, cette tranche du poème « Obsession » en page 30 a la douceur, la délicatesse et la nostalgie présentes sur une fleur d’automne. Je viens vous ouvrir la porte d’un univers empreint de générosité et de quête de soi. En 2021, le poète Édison Adjovi choisit un voyage efficace où il laisse voguer ses vers pour en faire un cocon de richesses. Le recueil de poèmes « Fleur d’automne » nait et est publié aux Éditions Savanes du Continent en Mars 2024. Avec le « momentum » qui porte l’immortel datant de 2018, le poète défriche les premières herbes pour tracer le chemin qui mène vers les 31 autres poèmes de cette sculpture. Cette fleur en première de couverture est l’expression (ou pas) d’une silhouette de femme qui naît, s’embellit et résiste au temps. Le rose de la première de couverture virant au pourpre de la quatrième de couverture loin d’être muet permet de comprendre la cause noble que revêt ce digne travail humain : l’endométriose. À l’évocation de cette maladie liée à la publication de « Fleur d’automne », une pléthore de personnes s’est posée la question sur ce que c’est. L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique qui se développe par l’apparition de tissus hors de l’utérus au point d’entraîner de grandes douleurs et une difficulté de procréation chez la femme. Ce combat porté par un homme, un poète honore la gent féminine car certaines douleurs sont muettes et fatales. La quête de soi a amené Édison Adjovi à s’intéresser à ce mal et à intégrer une solidarité valorisante en donnant une partie des revenus issus de la vente de ce livre aux associations qui soutiennent les femmes atteintes de cette maladie.
Puisque nous sommes introduits dans l’ambiance que distille « Fleur d’automne », chaque lecteur peut découvrir ce que recèle le tout premier vers jusqu’au dernier. Chaque prose raconte une histoire. En page 124 du poème « Tes douleurs mes combats » se dit ceci :
(…) J’ai fait de ton mal mon serment,
Sans éprouver ce que tu vis
Mais imaginer comment tu le vis;
La peine que ton sourire mure,
Les larmes qui te sont intimes,
Ces douleurs face auxquelles tu fais révérence loin des regards sociaux,
qui t’assomment, tel le verdict d’une innocente,
D’une innocence jugée coupable.(…)
On n’explique pas de la poésie qui est sensibilité à fleur de peau, inspiration divine, ravissement du temps qui ne finit jamais. C’est tellement mieux libellé par l’écrivain Martial Tchègnon Kognon dans sa postface dans Fleur d’automne : « …Édison Adjovi a compris que l’essentiel n’est pas dans la réponse, mais dans la démarche ; pas dans la trouvaille, mais dans la quête. » Puis le phare de ces expériences, le poète Jasmin Ahossin-Guézo renchérit en quatrième couverture : « …un assin n’est chez lui que chez lui, nous sommes peut-être Édison Adjovi, c’est-à-dire un poète vivant ».
Il y a de la poésie dans l’air invisible qui souffle la brise sur notre peau, dans le ciel gris ou bleu, dans le regard de quiconque et surtout dans Fleur d’automne. Si vous le pensez, lisez le poème à deux mains « Vivre » en page 153 de l’auteur Édison Adjovi et de l’écrivaine Carmen Toudonou. La mission est précise et envoyée sur terre.
Myrtille Akofa HAHO
Consultez le site fleurdautomne.net pour toutes informations concernant ce livre.
Magnifique compte-rendu de lecture qui ne donne envie que d’une chose, une seule : ouvrir la fleur d’automne, pour laisser rêver d’une infinitude d’étés, les personnes souffrant de l’endométriose. Et par la même occasion, s’acheter à soi-même un morceau de paradis poétique…