AMOUR GLACE (5/5), BILL FABRONI YOCLOUNON

AMOUR GLACE (5/5), BILL FABRONI YOCLOUNON

 

5- WHATSAPP

L’icône verte brodée de blanc de whatsapp était surmontée du chiffre 4 entouré d’une couleur orange. J’avais quatre messages. Tous étaient de la même personne.

  • Coucou chéri. Tu as bien dormi ? Je te souhaite de passer une bonne journée en pensant à moi.

Le quatrième message finit son téléchargement et me présenta un petit triangle posé à la verticale. C’était une note vocale. J’appuyai sur cette icône et j’eus droit à un Bonjour bien harmonisé avec des voix de diverses couleurs qui m’ont fait sourire dans mon lit. Je m’étirai de plaisir puis me mis à répondre à ta voisine, la go fraîche. Ainsi débutée, notre conversation ne connaissait une pause qu’à nos heures de travail et d’occupations diverses. Je passais mes journées aux côtés de la go fraîche sur whatsapp. On se partageait assez de choses.

 

Ce samedi-là, ta plus proche voisine de l’Est avait sans crier gare initié un divertissement virtuel pour nous deux. Elle m’avait expliqué le contexte la veille. Le samedi matin, j’allumai ma connexion pour lire ses messages. Premier message, je vis la photo qu’elle m’envoya. Une photo d’elle-même à peine réveillée dans son lit. Je contemplais ses atours et atouts qui valaient le bonjour matinal. Je n’avais pas eu le temps de répondre à ce bonjour vivant. La go fraîche m’avait une autre photo : elle venait de sortir du bain avec une serviette blanche nouée jusqu’à la poitrine et sa tête couverte d’un chapeau de bain. Les pépites d’eau scintillaient sur son visage et au dessous de son menton. La photo laissait découvrir l’amont de son balcon protubérant. Mes yeux ne se détachaient pas de cette partie comme s’ils voulaient descendre la serviette pour voir le corps du balcon et son aval. Son sourire sur la photo était bien beau grâce au reflet du flash de sa caméra sur ses incisives. La go fraîche était vraiment fraîche et cette fraîcheur fit monter en moi une chaleur fraîche.

 

Pour toute réponse je lui envoyai trois émoticônes de la tête jaune dont les yeux sont en cœur rouge avec des lèvres souriantes :

  • Tu es très belle les matins.

Notre conversation se poursuivit normalement avec les textos, les émoticônes et les notes vocales de la go fraiche m’interprétant un slow ou une ode d’amour.

  • Tu as une très belle voix. Elle aguiche mes oreilles qui transmettent leur charme à mon cœur.

On se taquinait et on se blaguait. Le comble sur whatsapp, c’est qu’on avait toujours quelque chose à dire. Je saluais l’ingéniosité de ta plus proche voisine qui épiçait la conversation avec de nombreux biscuits et de petits billets.

  • Tu es quelqu’un de bien, la go fraiche. Et j’aime bien ta sympathie. Tu gagnes une grande place dans mon quotidien.

A midi, elle me fit savoir qu’elle préparait le déjeuner. Elle me faisait savoir instantanément ce qu’elle faisait via notes vocales et des photos. Je vivais sa cuisine, une cuisine en ligne.

  • Là, je suis entrain d’émincer les oignons, les tomates et les aulx. Le piment est déjà écrasé. Photo.
  • J’ai fini de saler les poissons et j’ai mis l’huile sur le feu pour les frire. Photo.
  • Tandis que les poissons dansent dans l’huile chaude, je prépare l’akassa sur un autre feu. Photo.
  • Tout est fin prêt et je nettoie la cuisine. Photo.
  • C’est prêt chou et je t’invite à manger. Photo :

dans une assiette en faïence étaient servies, bien blanches, trois boules d’akassa fumantes. Dans une autre, la couleur rouge des tomates coupées en D frappa vivement mes globes oculaires. Dans un autre coin de l’assiette, trônait un petit mont d’oignons blancs légèrement tachetés de violet, coupés en virgule fine. Le vert-gazon du piment rendait très beau le plat. La dorure du poisson frit posé au centre de gravité vint remonter l’élégance du repas. J’avalai lentement une couche de salive. La photo me fit gratter le ventre et je me rappelai que je devrais aller manger pour ne pas faire une crise d’ulcère.

  • Waouh ! La beauté de ton plat témoigne déjà de combien tu sais préparer. Que je meure d’envie ici de goûter à cette saveur exquise. Miam… lui envoyai-je avec l’émoticône de tire-la-langue. Et ma part ? lui ajoutai-je.
  • Tkt (T’inquiète) mon champion ! Je te l’emmènerai ce soir quand je viendrai chez toi pour notre phase pratique.

16heures 30minutes !

  • Je suis prête et je m’amène déjà. Je t’envoie ma photo pour que tu puisses être en train de me dévorer avant que je ne me pointe. Photo.

Le flou du téléchargement me laissait voir la position et la forme de ta voisine. Le cercle de téléchargement tournait au vert alors que je voyais en filigrane une couleur rouge, sûrement la couleur de sa parure. J’impatientais. La connexion n’étant pas au 4G, un « échec du téléchargement » s’afficha à l’écran terrassant mon désir en berne. J’éteignis rapidement la connexion puis la rallumai et bingo ! La pose de ta plus proche voisine m’avait flashé. Avec le schéma de ses jambes, elle voulait tirer sûrement un lancer-franc au Basketball. Une de sa paire de fesses était tournée vers le ciel et la courbe était bien arrondie vers les nuages. Naturellement avec cette pose, ses seins suivaient la direction, l’un du haut vers le bas et l’autre du bas vers le haut. Seins obliques donc qui n’avaient pourtant pas prêté leur protubérance au soutien-gorge. Ta plus proche voisine, ce jour-là avait préféré faire jouer un rôle du bas vers le haut au soutien. Tu vois ce que je veux dire puisque tu es une femme aussi. Le soutien sous-tendait et relevait la protubérance vers le cou da ta voisine. Mes yeux, voyous que fussent-ils, ne finissaient toujours leur exploration à cette partie saillie. Les lèvres étaient bien rendues lippues grâce au rouge qui mariait bien avec la couleur uniforme de sa robe. Le modèle de robe que vous désignez par  « chéri, regarde mes clavicules » non, plutôt « chéri, regarde mes os », en tout cas tu sais de quel modèle je parle. Si c’était pour me séduire, ta voisine avait réussi. L’emprisonnement de sa forme de guitare dans cette robe collante heureusement élastique, me poussait à explorer chacun des plis observés au ventre et légèrement en bas du ventre. La robe étant délicatement transparente, j’arrivai à voir entre le début de ses cuisses un chiot derrière elle. Cela me permit de savoir que ta plus proche voisine élevait un chiot dans sa maison. Avertissement donc : attention ! Chien méchant. Moi qui me projetait escalader les murs de sa maison si les ailes de l’amour me manquaient. Amour, j’ai dit ? Pardon chérie. Je blaguais.

Je faisais le portrait professionnel de cette photo que m’avait envoyée ta plus proche voisine de l’Est. Je ne l’avais pas quittée des yeux une seule minute jusqu’à ce que ta voisine ne rentre chez moi avec un plat du repas désiré virtuellement il y a quelques instants. Les choses allèrent très vite. La connexion était hyper rapide chérie. La température chuta à 0°Celsius et l’amour commença à glacer entre ta plus proche voisine et moi. Comme le repas, rien n’était plus virtuel. L’amour se glaçait toujours.

Fameuse phase pratique ! Tout alla si vite !

Chérie, j’aurais voulu te raconter tout dans les détails mais hélas ! Mon stylo se coule, s’est coulé. L’encre est terminée. Mon inspiration s’est glacée.

 

 

POST-SCRIPTUM

Chérie, j’ai peur de ne pas t’avoir pour moi seul. Tu as peut-être fermé le livre de notre amour mais moi je ne suis qu’à la page de garde. Le film ne vient que de débuter. Nous sommes les seuls acteurs de cet amour tant entretenu.Ne me lâche pas car j’aurai besoin de toi pour combattre le chef bandit que tu connais bien. Chérie, je t’aime et pour toi j’ai accepté apprendre à glacer mon amour. Mais le frigo de ta plus proche voisine commence par trop glacer cet amour. J’ai peur que mon amour pour toi commence à grelotter de froid.  J’ai donc besoin de ton frigo qui, ma foi, contiendrait une petite boîte à chaleur.

Chérie, je t’aime et j’ai besoin de ta chaleur. Je désire ta chaleur. Il faut que je déglace un peu cet amour déjà trop glacé. La glace de mon amour a besoin de se fondre  un peu. Et il me faut la chaleur de ton amour. Aime-moi chaudement. Et surtout, ne me fais pas rater cette Saint-Valentin.

 

 

Fabroni Bill YOCLOUNON

4 comments

Heureux de se relire. J’en ris à certains endroits ! Amour glacé ! Une belle expérience avec vous. Vive BL !

Merci infiniment à toi, Belkis, pour ta fidélité à ce blog et ta joie à lire « Amour Glacé ». Vive la littérature chez nous

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