« Antigone », Sophocle.

« Antigone », Sophocle.

Aperçu

Figure antique et emblématique de la désobéissance à l’autorité civile, Antigone s’oppose à l’édit du Roi Créon qui refuse les honneurs mortuaires et par conséquent ceux relatifs à la sépulture de son frère Polynice. En effet, pendant que le cadavre Polynice livré en pâture aux rapaces du ciel gisait sur le sol, Antigone s’offre le prestige d’inhumer son frère contre l’avis désapprobateur de sa sœur Ismène. Pendant qu’elle s’acquittait de ce devoir de sang, les soldats déployés au front pour surveiller la dépouille du mort la surprirent et la présentèrent à Créon. Convaincue de sa bonne foi, elle refuse de s’avouer fautive devant Créon qui, exaspéré de sa conduite hautaine, la fit ligoter et ensevelir vivante. Alors que ses ultimes forces l’abandonnaient et que s’évaporait son âme, elle nourrit la ferme espérance de s’unir aux saintes âmes défuntes de sa famille.

Mais les dieux, fort courroucés par l’inconduite de Créon qui profana les restes de Polynice et enterra Antigone vivante, firent pleuvoir une avalanche de malheurs sur sa famille comme l’avait prédit l’oracle de Tisérias. Ainsi, le prince Hémon se planta la pointe de son épée dans la poitrine en voyant sa fiancée Antigone propulsée dans le royaume de Hadès. De même, la Reine Eurydice apprenant la mort ignominieuse de son fils unique se donna aussi la mort. Revenu de sa folie et de sa hargne, Créon s’indigne de son orgueil et pleura amèrement son fils et son épouse.

Florilèges

  • « Entre tant de merveilles du monde, la plus grande merveille, c’est l’homme[1] ».
  • « L’orgueil sied mal à qui dépend du bon plaisir d’autrui[2] ».
  • « Les dieux ont doté les humains de la raison qui est le plus précieux des biens[3] ».
  • « Quand un homme a perdu ce qui faisait sa joie, je tiens qu’il ne vit plus, c’est un mort qui respire[4] ».
  • « Un trop grand silence est lourd de menaces[5] ».

Ismaël Gilles GANDONOU


[1] SOPHOCLE, Théâtre complet in « Antigone », Flammarion, Page 77.

[2]Ibid, Page 80.

[3]Ibid, Page 85.

[4]Ibid, Page 97.

[5]Ibid, Page 97.

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