« Braises de l’impatience », Francel LOKO.

« Braises de l’impatience », Francel LOKO.

Quel message découvrira-t-il dans la lettre ? Quel sort lui est-il réservé après son acte ?

Le joueur le plus complexe que l’on connaisse, c’est l’amour. Il ne laisse personne indifférent, et certes, sans marque. Dans chaque cas, il pousse le ou les protagonistes au bout de tous les risques, à la folie, presque. Et ici, dans Braises de l’impatience, l’amour est d’abord persécuté avant que l’obsession et la vengeance ne le rendent destructeur, fatal. Il s’allie à ces deux-là pour montrer la conséquence d’une union entre l’impatience et un manque de discernement. Sur 96 pages, l’auteur nous plonge dans un monde où intérêt et vengeance sortent les crocs sur l’amour. Quelle en sera l’issue ?  Eh bien, je vous propose de le découvrir avec moi.

La première scène respire l’émoi. Cica, personnage principal, est affligé par le départ de son petit-ami, Junior, à Kotoudé pour un projet à durée indéterminée. Elle va se lancer dans une tentative de dissuasion qui ne portera pas ses fruits. Et ce sera là le tournant décisif dans cette intrigue.

Si l’Acte 1 nous fait montre de la situation entre les deux, quelque part un amour fou que la distance va séparer, les péripéties ne vont pas tarder à se dévoiler.

Le spectre d’un mariage forcé planait depuis un moment sur la tête de Cica. Il allait se rapprocher un peu plus. Son père veut la donner en mariage.

« Le bonheur auquel te ménage père, est d’être attachée au sort d’un homme sans mœurs. Il te destine à devenir l’esclave d’un riche libertin. J’ai beaucoup de mépris pour lui pour l’appeler par son nom. Je l’ai surpris ce matin venir chez père discuter de ce forfait. » p.28

Encore un cas de mariage forcé où l’intérêt prend le dessus sur le cœur, la raison…

Et comme le veut une désuète tradition, la concernée n’a droit qu’à obéir puisque son avis, sa vision ne compte en aucun cas devant la décision du père.

Le levier de vitesse ayant été actionné, tout va prendre une autre allure.

Catégorique sur sa décision de ne pas s’aligner sur le choix de son père, comme on pouvait s’y attendre, elle le fera savoir au gendre prédestiné qui n’en sera pas ravi puisqu’il n’ajoutera plus de victime à son tableau de chasse. L’étau n’allait pas se desserrer autour d’elle.

Il lui fallait trouver une solution pour s’échapper de ce filet. Junior n’étant pas là, c’est vers Ben, un prétendant longtemps refoulé, qu’elle va se tourner.

Elle va demander à celui-là qui est un haut cadre de la société de l’aider à mettre à mal le projet de son père en prétextant sortir avec elle.

« Mon doux père est animé du pieux vœu de me persécuter. Dans l’heureux dessein de m’établir, il me propose Nabil, un riche héritier, mais d’éducation médiocre pour qui je n’ai aucune attache. Un homme que je répugne. C’est pour éviter cet engagement auquel il me sacrifie que je viens solliciter ta bonté pour son échec. » Pp 49-50

Mais là aussi, tout n’allait pas se passer comme prévu ou tel qu’elle l’imaginait. Elle ne savait pas qu’elle se jetait dans la gueule du loup. Mais elle allait vite comprendre qu’un bien mauvais sort que celui de son père lui était réservée, qu’un sombre dessein se voilait derrière les intentions de Ben.

« Loin de la grandeur dont elle me croit être revêtu, je tiens à lui faire savoir que le souvenir d’un amour fustigé et rejeté n’engendre au cœur que vengeance et méchanceté. Elle l’apprendra à ses dépens. » p.59

Le père allait accepter la proposition de Ben. Ce n’était pas l’amour qui l’intéressait, mais les intérêts, les profits qui découleront de cette union. Cica allait devenir son esclave, une prisonnière. Le mariage était déjà programmé.

Pendant ce temps, Junior était revenu. Il était parti sans savoir qu’il condamnait Cica à être dévorée par les prédateurs qui rodaient autour d’elle. Il allait se sentir trahi par cette dernière, car pour lui elle n’avait pas honoré les promesses qu’ils se sont faits avant son départ. Ce qui le rongeait de l’intérieur, et pour ça, il voulait se venger. C’est ça le côté morose de l’amour, le côté néfaste.

Il allait voir son ami guérisseur traditionnel, Amangnon, pour mettre un terme à la vie de Cica pendant qu’elle allait lui adresser une lettre.

Simultanément, il allait recevoir et la lettre et la bien triste nouvelle. Cica n’appartenait plus au monde des vivants, elle était morte. Son impatience, sa précipitation et son manque de discernement l’ont poussé à commettre l’irréparable. Et c’est là que le titre de l’ouvrage prend tout son sens, car on se rend véritablement compte de ce que son manque de patience maintenu au chaud par les braises de la vengeance l’a poussé à faire.

Quel message découvrira-t-il dans la lettre ? Quel sort lui est-il réservé après son acte ? Des questions qui ont leur réponse dans l’ouvrage de Francel LOKO que je vous conseille, d’ailleurs, de lire pour vous faire vos propres opinions.

NANDI Nali  

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