«LE DÉMON DE MINUIT» (5/5) ZINKPE Théodore Gildas Adanchédéwea

«LE DÉMON DE MINUIT» (5/5) ZINKPE Théodore Gildas Adanchédéwea

La douleur la paralysait, néanmoins elle ne voulait croire ce qu’elle entendait. Que devait-elle faire ? S’avouer vaincue par la vie ? Elle s’assit par terre, dévastée par la méchanceté des hommes, la trahison de tous et même le mépris de sa propre mère.

 

 

Dans cet océan de désespoir et de tristesse, son esprit s’éclaira soudain. Elle sut tout d’un coup ce qu’elle avait à faire. Elle sortit d’un pas ferme et assuré de la concession. Elle ne fit pas attention aux regards méprisants qu’elle rencontrait. Elle était à présent non loin de la plage. Elle se dirigea vers une zone toujours quasi déserte. Puisque le monde ne voulait plus d’elle, que faisait-elle encore sur cette terre peuplée de méchants et d’hypocrites? Elle identifia un arbre aux branches bien fermes. De son foulard elle fabriqua un anneau. Elle découvrit un morceau de brique qu’elle transporta sous l’arbre. Elle s’y hissa et attacha le foulard à une branche. Elle se mit l’anneau au cou. Il ne lui restait plus que le dernier geste pour se soustraire à sa vie de misère : faire basculer le morceau de brique. Une légère frayeur lui traversa l’esprit mais sa décision était prise. Elle savait qu’elle n’avait pas le choix. « Allah, accueille mon âme » dit-elle avant de commettre l’ultime acte. Elle se dressa sur la pointe des pieds afin de basculer dans le vide quand elle sentit de petites mains tenir ses chevilles. Était-ce les anges qui venaient déjà la chercher ? Quand elle baissa les yeux, elle vit Amin :

 

 

– Mam, ne me laisse pas toi aussi. Dit le petit garçon. Je te suivais dès que tu étais sortie de la maison. Et je sais que tu m’aimes et que tu ne me laisseras jamais seul. Je t’aime, maman.

Elle avait tort : tout le monde l’avait abandonnée, mais pas lui. Elle regarda le ciel. Ses funestes résolutions s’étaient effondrées. Elle détacha le foulard, descendit de la brique et serra son fils fort contre elle.

– Mam, n’oublie jamais que je serai toujours là pour toi. Jamais je ne t’abandonnerai moi, jamais maman…

Elle le serra davantage et continua à pleurer…

– Jamais je n’abandonnerai non plus, je t’aime Amin….

 

 

 

ZINKPE Théodore Gildas Adanchédéwea

2 comments

En ce mois de mars, moi de célébration par excellence de la femme, il m’est particulièrement agréable de voir cette nouvelle mise en avant sur le blog biscottelitteraire.com. À travers ces pages, j’ai voulu partager le courage, l’abnégation, les douleurs et l’amour de ces êtres qui au delà des apparences incarnent plus que tout le mystère divin.

Merci frère Théodore adanchédé, pour toutes ces émotions que charrie ta nouvelle. On aura le temps de le décrypter

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