Notons que le dynamisme du style de l’auteur de DIEU N’EST PAS CON, la trame des récits, nous fait penser que ce roman pourrait être adapté à l’écran. Que ceux qui ont des yeux lisent !!!
Aujourd’hui, je veux vous parler de Dieu, que dis- je, du roman DIEU N’EST PAS CON de Destin AKPO.
- Qui est Destin AKPO ?
Destin AKPO est un écrivain béninois qui fait ses preuves. Il est prêtre du Diocèse de Lokossa au Bénin. Actuellement installé au Siège du Secrétariat Général de la Conférence Episcopale du Bénin, il est passionné de littérature. On peut d’ailleurs le suivre sur le blog Biscottes Littéraires qu’il anime avec ses amis…
- Venons-en à ses œuvres.
Ecrivain polyvalent, Destin AKPO est nouvelliste, conteur, chroniqueur et romancier.
A TOI QUI T’EN VAS est un recueil de nouvelles publié aux Editions Savanes du Continent en août 2021.
COLORANT FELIX est un roman époustouflant, finaliste du « PRIX ORANGE » 2022. Il a été publié en août 2021 aux Editions Savanes.
DIEU N’EST PAS CON est son nouveau bébé. Il vient de paraître.
DIEU N’EST PAS CON est donc le titre du roman dont je vous parle. Il est articulé en 343 pages, subdivisé en quatre parties. Ces parties contiennent des sous parties nommées ‘’Item’’.
Ainsi, la première partie est intitulée « Madrenvidé » c’est-à-dire « Que je m’étire ou m’étende un peu ! » (p.87) ; « havre de paix » (p.88). Cette première partie, je disais, s’étend de la page 13 à la page 93. Elle contient trois items.
La deuxième partie a pour titre « Au bord-Du Lac- De- La Mort ». Avec six items, elle va de la page 97 à la page 172.
La troisième partie s’intitule « Sebada ». C’est le nom de la prison où séjournera Klomèvi Nyonukpégo, le personnage principal. Cette partie qui justifie d’une certaine façon le titre du roman, s’étend de la page 174 à la page 255 avec cinq items.
Enfin la quatrième partie, « Nouveaux bourgeons », va de la page 259 à la page 343 avec cinq items aussi.
De cette structure du roman, nous pouvons facilement imaginer le chemin de croix qui conduira notre héroïne Klomèvi Nyonukpégo à la gloire. Son nom en dit long.
Parlant justement de personnages, il se voit que l’auteur de DIEU N’EST PAS CON en met en scène un certain nombre dont les principaux sont ici : Klomèvi Nyonukpégo, Gbèmèdablou, Adjinakou, Akpémianakou-Févimadodè, Alixonou-Zounkota, Atchou-Glézin, Dominiki-Gbotchékou, Madame Jumbo, Maky, Jacky Chan, Pavé Gentil, Zankpotinov, Langanfin Azankpotoo, Pawa Agbokpen, Seigneur –sans- pitié …
A y voir de près, le nom de chacun de ces personnages parle de lui-même, par lui-même et pour tout lecteur, locuteur du fon, du goun, et du mina… Une onomastique originale qui rend le style de l’auteur dynamique et accrocheur…
Que s’est-il passé dans DIEU N’EST PAS CON ?
Klomèvi Nyonukpégo est au CM2 à Mandrenvidé, son village natal. Le rêve de cette jeune fille est de devenir un leader en dépit de ces carences apparentes sur le plan intellectuel, la technique pédagogique de Madame Jumbo qui se limitait à d’atroces châtiments corporels pour « leçon non sue », le groupe de cancres qui lui sert de camarades de classe, le refus de sa mère de croire en elle, les conditions de vie difficiles dans lesquelles elle vit, etc. ne l’ont pourtant pas empêchée de réussir à son examen du CEP.
Ce diplôme lui a ouvert les portes de Plats-Propos où elle a trouvé une famille d’accueil grâce à Monsieur Pantinotikov. Tout s’est bien passé pour Klomenvi qui a pu décrocher brillamment le BEPC, à la grande joie de ses tuteurs qu’elle a ainsi rendus fiers. Le BEPC la conduira à la plus grande ville de la République de la Vallée des Ossements Enchâssés : Au-bord-du-lac- de la mort. Elle a séjourné chez les Pavé Gentil. Elle a obtenu son BAC malgré les assauts sexuels de Monsieur Pavé Gentil, un dévergondé sexuel. Voulant se défendre un jour contre les agressions intempestives de ce porc, elle l’assomma. Cet acte la fit atterrir à la prison de Sèbada, d’où elle sortira quelques années plus tard grâce à un heureux remaniement ministériel du gouvernement du président Adjinakou… Libre, mais face à de nouvelles douleurs, de nouveaux défis. Désormais orpheline de mère, elle sut quand même grâce à une cassette audio laissée par sa mère avant de mourir, que la vie n’a pas été clémente pour cette dernière, mais qu’elle, Klomenvi Nyonukpégo, est la fille unique du président sanguinaire qui est Adjinakou. Sa défunte mère et elle n’avaient eu la vie sauve que grâce au soldat Langanfin Azankpotoo qui a passé outre les ordres du président qui tenait à assassiner Gbèmèdablou, femme analphabète indigne d’un grand président de la république.
Au cœur d’un tel désarroi, Klomenvi entreprit ses études universitaires. Son courage et sa bravoure firent d’elle une leader incontestée et incontestable. Les étudiants ne juraient que par elle. Elle forçait l’admiration de tout le monde. Ainsi, lors d’un discours, elle fut remarquée par le président de la République de la Vallée des Ossements Enchâssés qui chercha à la rencontrer. Klomenvi lui révéla son identité par le biais de la cassette témoin laissée par Gbèmèdablou avant de mourir. Remords. Regrets. Honte… Mais grand soulagement. Le père moribond entreprit de demander par tous les moyens pardon à sa fille. Partagée entre un sentiment de vengeance et d’amour filial, elle choisit la main tendue par son père… Entre temps son leadership l’avait propulsée à la tête de l’Assemblée Nationale. Les lois de la constitution ont prévu qu’après la mort du président, la première autorité de la République de la Vallée des Ossements Enchâssés serait Klomenvi Nyonukégo…
Pourquoi un roman qui porte un titre du genre DIEU N’EST PAS CON ? Qui plus est écrit par un prêtre ?
DIEU N’EST PAS CON est un titre qui n’est forcément pas lié à la soutane de son auteur. Il peut se justifier par l’analyse du quotidien que fait l’auteur le long des pages. L’histoire de l’héroïne Klomenvi Nyonukpégo en est la preuve. En effet, vu combien la vie de cette jeune fille a été jonchée d’obstacles de toutes sortes, on ne pouvait s’imaginer ni d’où elle venait, ni où elle finirait. Comme quoi, Dieu avait tout planifié. Il est vrai qu’à des situations bien précises, l’auteur affirme que « Dieu n’est pas con » p.p 116, 130, 133, etc.
Mais il est à remarquer que sa thématique qui baigne dans une satire socio politique en générale, accorde une place singulière à la femme et à l’alcool… L’image de la femme abordée à presque tous les recoins du roman n’est-il pas signe révélateur d’un du profil féministe de l’auteur ? Ce thème a atteint son paroxysme dès la page 217 avec l’entrée en scène de Esolanyon Ayamami…
L’alcool, quant à lui, est un élément catalyseur de lucidité. Paradoxal, n’est- ce pas ? Et pourtant, il permet à Son Endurance Amègan-Godohunzo, d’être aimé « pour sa clarté et sa clairvoyance » p.3.
De toutes les façons, la plume de Destin AKPO touche à tout. Elle se promène dans tous les domaines de la société humaine. II n’y a pas cet endroit de la vie humaine où sa plume ne passe et repasse et ce, dans un style accrochant et follement haletant. Dans un style digeste et accessible à tout lecteur. Le ton comique, extrêmement comique, de ses récits constituent d’excellents pansements des âmes afin de les guérir des teignes de la misère humaine. C’est sans doute en cela que se trouve le vrai sacerdoce de l’auteur : « Je vis pour rire et pour faire rire. » …
Pour finir, notons que le dynamisme du style de l’auteur de DIEU N’EST PAS CON, la trame des récits, nous fait penser que ce roman pourrait être adapté à l’écran.
Que ceux qui ont des yeux lisent !!!
Modupè LADEKAN KPANOU.