Gogotinpkon et ses 400 coups (3/5)

Gogotinpkon et ses 400 coups (3/5)

« Gogotinpkon NOUBADA                                               Gbèdoutin le 06/06/2017

BP:189 S/C Koukou Jibon.

Bien chère Céline,

            C’est avec pincement au coeur que je dégaine ma plume pour t’adresser ces mots. Je me suis joué de toi et de ta naïveté, ton engouement pour ma personne t’a fourvoyé car j’ai fourvoyé notre amour pourtant parti sur de bonnes bases. Les bases de notre amour qu’il t’en souvienne pouvaient tenir devant n’importe quelle autorité de notre école .On se plaisait à s’afficher en amoureux épanouis. Les camarades, amis comme jaloux se plaisaient à t’appeler  » première dame » car j’étais le « président » le délégué du collège. Mais aujourd’hui cet amour des grands jours subit des épreuves dans mon coeur. De gros et gris nuages s’amoncellent sur mon coeur. Je t’ai trahi. Voilà ce que j’essayais de dire depuis. Prends ça sportivement ! Ton ex imbécile de petit ami Gogotinpkon.

Bye  »

Voilà la lettre écrite. Valide pour que je l’envoie vite fait et qu’on en finisse. L’on ne peut continuer à subir et à suivre de telles frasques. Enfin de compte ton prénom s’est joué de toi. Gogotinpkon ! Qui est ce malade qui a eu la malsaine idée de te le donner comme prénom? Ah oui je m’en souviens. Il s’agit bien de l’arrière-oncle de l’avant dernier cousin de ton arrière grand-père. Je ne l’ai jamais apprécié d’ailleurs. Il a cette manie de ridiculiser la famille en donnant des prénoms nuisibles aux enfants. Et voilà que tu en subis les revers .Tu suis Gogo. Ah Gogotinpkon ! Pourquoi fais-tu la moue ? Tu n’es pas satisfait de la lettre? C’est la meilleure qui soit en matière de rupture rapide et efficace. Pardon? J’ai manqué d’euphémisme? Que tu es naïf ! Trop d’euphémisme tue l’euphémisme, voyons … Il est préférable d’aller droit au but, ainsi ses oreilles ne chercheront pas en vain un soupçon de romantisme dans ta lettre de con, ami des conneries. Eh ben si t’es pas d’accord tu n’as qu’à la réécrire ta lettre .Mais je parie qu’elle t’explosera à la figure. Vraiment Gogotinpkon tu cherches malgré tout à avoir une lettre de rupture hors norme. Une rupture n’est pas de la drague .Impossible .On rompt une fois et c’est bon en un coup. Maintenant il me plait de savoir ce que tu feras après lui avoir dit que tu t’es fais une autre fille. Ne me sors surtout pas une phrase du genre : « je m’engagerai sérieusement avec Judith » et ne complète surtout pas  » pour toujours envers et contre tout » Car tu te fous le doigt dans l’oeil.

Tu oublies que Judith a également un autre homme dans sa vie ? Cet homme qui d’ailleurs n’est pas au pays. Un émigré. Qui peut revenir n’importe quand récupérer sa chose. Je revois encore ta tête quand parfois tu tombes sur leur conversation. Tu deviens tout pâle comme un enfant anémié .Te rappelles-tu ce jour où elle t’a dit « Jaime, Pie-Paul« ? Tout rouge, tu lui demandais: « Et moi? » Et à elle de te lancer « On sort ensemble » Tu te renfrognas. Je riais seulement. Quel euphémisme pour ne pas dire  » on couche ensemble  » Et en principe c’était vrai. Vous ne faisiez rien de catholique. Elle le savait et n’hésitait pas à te le dire .Mais toi tu refusais de l’admettre .Tu prétends l’aimer alors que c’est pas pour autant vrai .Tu aimes Céline . Mais tu sembles te plaire dans le leurre, l’illusion .L’adaptation aux vérités sensibles. Il faudra te rendre à l’évidence cette idylle ne te rend pas service. Tu ferais mieux de rebrousser chemin.

Fatigué par mon sermon, Gogotinkpon s’alarma :

-Sauve moi d’abord, tu feras après ta harangue. Je ne sais plus quoi faire, je suis en perdition avancée. Je veux sauver mon avenir et ma peau. Je veux me convertir, mais tu sais ce que fait mon coeur en face des filles. Hier j’ai discuté avec Judith; elle semble ne plus rien attendre de concret venant de moi :

– « Je suis prête à tout« , me laissait- elle entendre

– Cela ne te ferait rien si je te quittais ?

– J’en souffrirais mais, ça ira. J’en ai l’habitude et je m’adapte vite aux situations nouvelles.

– Quelle brave fille tu fais !…

A suivre.

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