Gogotinpkon et ses 400 coups (2/5)

Gogotinpkon et ses 400 coups (2/5)

– Je me demande bien, reprit Gogotinkpon, de quel fil je suis cousu. Cette énorme boule dans ma poitrine fait de moi un salopard heureux. Pourquoi toutes les deux ne peuvent pas être miennes? Le jour où je me suis mis en peine d’honorer ce défi, je mis en péril beaucoup de belles paroles, beaucoup de promesses. Je venais de porter un coup à ces belles paroles soigneusement consignées dans des cahiers dits d’amour. Ces cahiers étaient au départ de 100 pages. Céline écrivait, elle s’écrivait. Je faisais de même. Mais avec le temps nos mots manquaient d’espace. Ils voulaient être plus grands, plus volumineux. Plus imposant. Le cahier de 100 pages n’était plus suffisant. Nous passâmes alors à un cahier de 200 pages, qu’elle prit le soin de remplir aux couleurs de notre idylle .Elle aimait bien la couleur rose conjuguée avec les autocollants religieux. Elle voulait cet amour sous la bannière de la divinité. Mahou était donc le meilleur choix pour elle. Céline et moi vivions notre idylle .Mais bientôt je devais partir pour les études. Et voilà je suis parti. En ville j’étais au départ convaincu que seules les études faisaient l’objet de ma présence en ces lieux. Je n’allais donc laisser libre cours à aucune dérive sentimentale. Les sacs des vêtements étaient faits, ceux des résolutions sucrées et bien ruminées également. Tout était tracé, pas de ligne courbe à l’horizon pas de dérive en perspective. Mais lorsque le sort veut vous avoir il ne vous ménage point. Par la grâce de Cupidon je fis la connaissance de Judith .une gazelle qu’on aurait surprise dans une cours humaine. Celle de Aladji Héyé. Nous étions tous deux des locataires de ce vieux pingre qu’on appelait Aladji héyé. Nos soirées se passaient quelques fois ensemble, assis au portail taillant bavette, devisant de tout et de rien. Des fois nous préférions Judith et moi nous écrire des messages malgré la proximité. Ce soir là elle me demanda un baiser que je ne su lui refuser. Je le voulais aussi ….je le lui ai donné. Ce fut la chiquenaude qui mit en branle la roue de notre histoire. C’est arrivé cher ami .c’est la vie .c’est contingent. Alors ne t’en prend pas à moi d’abord. . Ce soir, où j’ai gouté à ses lèvres, je pris goût et de dégustations en dégustations, les actions prirent de l’ampleur. J’en voulais plus, encore et encore. Elle s’y plaisait. Qui a bu boira. Et je n’ai pas réellement bu que j’en demandais encore. Notre première tentative fut un échec .Ne demande pas quelle tentative .Tu sais bien ce que je veux dire. Je parle de ce dont on ne parle pas ouvertement quand on est un pudibond. C’est bien de cela que je teparle. Nous l’avons fait un soir dans le noir du magasin qui me servait de chambre. Ah cette chambre, ce matelas !!! Douillet, moelleux. Une véritable oasis d’amour en plein milieu de l’enfer. Car c’est bien ce qu’incarnait cette tombe qui me servait de logis. Elle était exiguë mais on pouvait quand même y célébrer l’amour. Judith et moi y avons donc sacrifié à Éros. Ce bidon de souffrance, de péripéties incommensurables. Il nous avait tendu un piège certes, cependant, qui aurait pu prédire que c’était un piège sans fin dans une maison dite « maison Aladji Héyé » .Judith me permit de boire pour la première fois à cette eau de la vie. Une eau qui se targue de vous étancher éternellement à l’instar de celle que proposait Christ. A la seule différence qu’ici le service après vente était possible. Il suffisait de savoir s’y prendre. Dire les bons mots. Aujourd’hui je continue de boire. Tout ça est bien compliqué. Aujourd’hui les démons du passé me hantent. Judith finit par m’aimer pour de vrai .Mais Céline est toujours là. Elle, je ne l’avais quittée que pour les études .Que vais je lui dire quand on se reverra ? .J’ai bu je croyais ne plus avoir soif. Mais j’eus encore très soif. Est-ce ces conneries que je vais lui sortir ? Que j’ai bu et que je ne devais pourtant plus avoir envie de boire mais que par la grâce divine de Cupidon j’eus des bonus, des services après vente? Vraiment comment vais-je le lui dire. C’est une épreuve difficile à la Kakou Ananzé .A la seule différence que lui, il s’en sortait toujours. Ou du moins à 95 % des cas. Comment le lui dire sans faire couler ses larmes sur ses joues bien charpentées en beignets « Doko » ?

Ma chienne de vie sentimentale n’a point cure de mes souffrances intérieures, de mes jérémiades incessantes. Que faire ami?

-Si tu veux, fis-je, je le lui dis. Et comme ça, c’est réglé. J’épargnerai une fois encore une mission suicide à ta gueule de salopard heureux. Quoi ? Tu préfères t’évader ? Au pistolet ou bien à l’épistolaire ? La seconde option est préférable. Tu me dis et j’écris à ta place cette maudite lettre. j’y mettrai en exergue ta quotte part dans cette histoire noire ,noirs désirs qui t’habitèrent en tes heures d’enjambement jambières dans ton magasin de chambre d’étudiant mal orienté dans son cœur mal tanné, qui prétend aimé deux filles bien bâties. Voici ce que je te propose comme lettre d’aveu :

« Gogotinpkon NOUBADA                                               Gbèdoutin le 06/06/2017

BP:189 S/C Koukou Jibon.

Bien chère Céline,

A suivre ….

Cyriaque ADJAHO

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