Gogotinpkon et ses 400 coups (1/5)

Gogotinpkon et ses 400 coups (1/5)

Ce matin, alors que je m’apprêtais à sortir, mon téléphone sonna. C’était Gogotinkpon qui était de l’autre bout du fil.

– Allo, frère! Urgent. Je dois te parler. Dis-moi où tu es, et je te rejoins, mec.

– Ok; Bro, coince-moi au Restau Amour Angélique.

– Ok! Bye.

Trente minutes plus tard, il m’y rejoignit. L’aspect de son visage était révélateur d’un malaise intérieur profond. Il ne fit même pas attention à l’endroit où il posait les pieds. Une peau de banane le renvoya à terre. Il se releva et maudit tous les dieux de sa famille.

Je ne pouvais pas rire. Je l’aidai à se relever. Je demandai un jus de baobab pour nous deux. La conversation s’engagea. J’attaquai sans lui donner de répit:

– Alors, Gogotinkpon. Comment vas- tu ? Ne me dis pas que tout va bien car tu aurais menti. Un mensonge qui n’a pu voir le jour que dans tes songes. Tu te prends pour qui à vouloir tous ces rêves pour toi ? Il n’est pas bon d’avoir les yeux plus gros que le ventre. Revois les agitations de ton antre. Avant d’avoir les cheveux blancs il faut les avoir eus noirs, a dit Sembène. C’est quoi même ton problème? Arrête-moi ces dérives d’enfant mal orienté …. Tu me fais penser à toutes ces personnes, et personnalités qui se sont nouées d’amitié avec la conjecture. De vraies personnes alitées s’en sortiraient mieux. Ne me dis donc pas que tout va bien .Car tu n’as toujours pas régularisé ta situation sentimentale. … Quoi ??? ….Tu dis quoi ??? Tu aimes les deux ? Non! Non! Ne me dis pas de telles conneries. C’est à faire rire des cons, ton histoire. Voilà que moi je n’en suis pas un. Alors n’essaie même pas de me faire rire. Penses-tu que le cœur est à l’image de ton estomac ? Un estomac, ça aime plusieurs choses en même temps. Et même là il sait faire le tri, mettre le bon grain dans ses bonnes grâces et éliminer l’ivraie. Tais-toi ! Je sais ce que tu vas me dire. Tu ouvriras ta gueule d’ange déchu pour me débiter des fadaises du genre « verre cassé ». Tu me serineras une mélodie de rappeur touché par un fait de société qu’il ne maîtrise même pas. Or ce fait ci, tu le connais bien .Tu en es le géniteur. Alors ce n’est pas la peine de me dire que tu es perdu, que tu aimes Céline, que tu aimes de même Judith .Que tu nourris ces deux amours à la même source. Que badigeonner ces deux créatures de la même peinture usée de ton cœur est un acte métaphysique. Mon œil gauche. Tu me fais gerber. Diantre ! Comment le cœur aurait-il des raisons que la raison ignore? N’est-ce pas fou? Et toi tu te caches derrière cette formule toute faite pour commettre tes forfaits. Céline ne méritait pas de tomber sur un marchand d’illusions. Un sophiste, un faux monnayeur. Judith en te demandant ce que tu sais ce soir là ne voulait peut être pas en arriver là. Mais ton zèle mal canalisé te jette aujourd’hui dans un trou d’où l’agilité de tes pieds ne saurait te retirer. Voilà une belle idiotie à la Ebinto. Un os dans la gorge des dieux de l’amour. Je verrai bien comment du haut de leur théocratie ils te tireront d’affaire. Omo Adja! Cupidon est- il obligé? Je n’en sais rien, pourquoi tu ne lui poses pas directement la question ? Je n’aime pas les communications différées. Va le voir, somme-le de te délivrer. Mais n’oublie pas, il peut ne pas être obligé. Qui sait ?

à suivre……

 

Cyriaque ADJAHO

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