« Je voulais partager mes interrogations avec mes amis lecteurs » Niyi Mayowa.

« Je voulais partager mes interrogations avec mes amis lecteurs » Niyi Mayowa.

Bonjour les amis. Nous recevons sur le blog aujourd’hui, un jeune écrivain béninois. Son nom, c’est Niyi Mayowa:  « Notre développement, ça ne dépendra que de nous et de personne d’autre. ».

BL : Présentez-nous votre ouvrage
NM : Le Royaume des damnés, c’est deux histoires mises en parallèle pour satisfaire un seul et même objectif. L’une concerne un peuple, l’autre un couple. C’est un peuple pauvre, presque misérable, qui n’a pour fidèles compagnons que la souffrance et la douleur. La famine, la maladie, les pénuries de toutes sortes sont devenues sa seule réalité. C’est comme un homme perdu au fond d’un abîme, errant dans le noir et espérant juste une petite lueur d’espoir. En observant bien un tel peuple, une question évidente nous vient à l’esprit : comment en est-il arrivé là ? Cette question, je vous l’assure, n’est pas aussi simple à résoudre. Mais au bout de l’analyse, on se rend compte que ce peuple s’est lui-même damné, qu’il s’est lui-même créé de problèmes, qu’il s’est lui-même jeté dans l’abîme. Le plus étrange, c’est qu’il ne cesse de se damner chaque cinq an. Par ignorance, par naïveté ? Je ne saurais vraiment y répondre.
Quant au couple, il est jeune et traverse un moment difficile dû au licenciement du jeune mari de son poste de Directeur de cabinet à la Présidence. C’est alors qu’il fait sa descente en enfer. Olola, l’époux, descendit dans un tunnel ténébreux et ne pourra en sortir que grâce à Sènan, son épouse. En fin de compte, les deux réussirent à retrouver les pédales et leur vie devint alors plus harmonieuse. La combinaison de ces deux histoires nous permet donc de trouver quelques pistes réflexions sur la situation de ce peuple. Et on en vient à comprendre qu’il n’existe vraiment que deux causes : le peuple lui-même (qui est la cause la plus importante) et les dirigeants du peuple.
Le Royaume des damnés, ça désigne une partie du peuple, celle marginalisée, qui n’est encore maintenue en vie qu’en vue des élections. Le Royaume des damnés, ça désigne aussi tout ce pays où n’est à l’abris du mal et de la souffrance que quelque groupe d’individus seulement.

BL : Pourquoi avoir écrit ce livre ?
NM : J’ai eu le temps d’observer un peu le milieu dans lequel je vis. J’ai eu le temps de voir, d’entendre et de sentir certaines choses. J’ai eu le temps d’analyser le comportement de certains acteurs clés à certains moments précis. Je me suis alors posé de questions, beaucoup de questions. J’ai écrit ce livre pour partager ce que j’ai pu retenir de mes observations. Je voulais partager mes interrogations avec mes amis lecteurs, afin qu’ensemble on puisse peut-être comprendre vraiment ce qui se passe.
BL : A quel lecteur s’adresse votre livre ?
NM : A tout lecteur ! Qu’il s’agisse d’un jeune ou d’un vieux, tout sexe confondu, Le royaume des damnés s’adresse à tous. Peu importe le statut social de la personne. Puisque les faits qui y sont relatés concernent la vie de tout le monde, particulièrement les Africains et surtout les Béninois. C’est un livre que chaque parent devrait lire à leurs enfants afin qu’ils s’interrogent.
BL : Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
NM : J’aimerais que le peuple de l’Afrique en général et celui du Bénin en particulier s’asseyent tel un sage et se posent de questions sur leurs situations afin de découvrir la cause de ces souffrances, de cette pauvreté, de ce mal-être. En en découvrant la cause et en la modifiant, on pourra alors modifier les effets. Mais la plupart du temps, les causes sont ignorées, soit par ignorance, soit délibérément. Et les actions sont pour la plupart en contraste net avec le résultat que l’on espère.
Prenons par exemple le Bénin. Qu’est-ce le vote ? Quel est son poids ? Quelle responsabilité cela implique-t-il de voter ? Beaucoup ne le savent pas. Les gens votent souvent à cause de l’argent. Cette mentalité s’est répandue partout, même chez nous les jeunes. Pourtant nous crions tous que nous voulons le développement, la paix, la richesse, le bonheur et tout ce qu’on sait. Mais comment pouvons-nous obtenir tout cela si nous ne sommes même pas capables de renoncer à quelques pièces d’argent ? Quand la personne sera élue, on espérera qu’elle soit bon gouvernant. Comment cela serait-il possible ? Ne va-t-elle pas chercher à récupérer l’argent qu’elle a dépensé dans les élections avant d’être élue ? La politique, ce n’est pas de la charité ! Peut-être que le candidat a prêté de l’argent, peut-être que c’est son propre argent. Mais tout compte fait, il doit y avoir retour sur investissement. Et étant donné qu’il sait que le peuple ne voit que l’argent, s’il cherche un second mandat, il faudra qu’il mette de l’argent de côté. Et ainsi le développement reste toujours un rêve lointain.
J’aimerais vraiment que nous, jeunes, nous revoyions la situation, que nous changions d’approche. Pour réussir dans n’importe quel domaine, il faut des sacrifices. Il faut donner pour recevoir. Mais en général, ce que j’ai pu remarquer, c’est que les gens ne sont pas prêts à faire de sacrifices. J’ai juste pris l’exemple du vote pour illustration. Il y en a pleins d’autres encore. Que chacun se remette en question. Bien évidemment, il est très facile de remettre tout le tort sur les dirigeants, mais ce n’est pas de cette façon qu’on pourra avancer. Nous sommes tous responsables, dirigeants comme dirigés. Nous devons donc tous nous remettre en cause. Les présidentielles d’avril 2021 sont là. Pour quel motif les gens voteront tel ou tel candidat ? On aura le temps de le voir !


BL : Où puisez-vous votre inspiration ?
NM : Je la puise dans la société, des faits, des discussions, des paroles, des comportements. Je la puise aussi dans mes lectures. Et ma plus grande source d’inspiration, c’est mon imagination.
BL : Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
NM : J’ai fini le manuscrit de quelques ouvrages que je compte bien publier dans les prochains jours, par la grâce de Dieu.


BL : Un dernier mot pour les lecteurs ?
NM : J’invite en premier lieu, tous mes sœurs et frères béninois à lire massivement Le royaume des damnés. Surtout, je voudrais que chacun puisse le lire avant d’aller voter en avril prochain. J’invite mes frères et sœurs, jeunes que nous sommes, à vraiment reconsidérer la situation, à nous poser des questions, à nous remettre en cause. Notre développement, ça ne dépendra que de nous et de personne d’autre. Mais comment pouvons-nous y arriver si nous ne pouvons même pas accomplir un acte citoyen tel que voter, sans rien exiger comme argent ? Il est vrai qu’on ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier, mais je parle ici de la tendance générale qui s’est répandue. Il faut qu’on sache que, normalement, c’est nous qui devons dépenser pour les candidats, et non le contraire. De cette façon, le candidat n’aura pas d’excuses si, une fois élu, il n’honore pas sa part du marché. Il faut d’abord que nous remplissions notre part, pour faciliter aussi le reste. Donc, j’invite mes amis béninois à vraiment lire Le royaume des damnés et à partager aussi leurs visions afin qu’ensemble nous puissions constituer une élite digne du nom. Bonne lecture à tous et à bientôt !

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