Jeunes, Osez ! C’est le moment favorable, un livre du Père Rodrigue GBEDJINOU qui interpelle les jeunes
Comme un cri dans la nuit, comme la voix du prophète, comme la voix du veilleur, comme un chant d’espérance, comme la voix du prêtre, voici que s’élève une interpellation solennelle pour attirer l’attention des jeunes sur l’impérieux devoir de prendre position dans le temps, de ne pas se laisser entraîner par les flots torrentiels des événements.
On le sait, la jeunesse est objet de flatterie et de manipulation. Réduite à un âge d’indigence et de manque, elle sert surtout aux fins électorales de quelques vieillards véreux qui les emploient pour remplir les gradins aux heures de manifestations politiques. La jeunesse a souvent été pensée comme la masse fatalement désespérée que l’on a jugée d’incapable de construire la cité où elle vit. Conséquence, on en est venus à instaurer, au moins dans nos pays africains, une gérontocratie impitoyable. Il y a dans ce fait une injustice à laquelle l’on songe peu : les jeunes représentent 70% de la population béninoise et si l’on croise les statistiques au plan continental, on ne s’éloignerait pas de ce chiffre : 70% des Africains sont jeunes. Et c’est autant d’humains qui sont écartés ou qui s’écartent de la vraie existence pour survivre dans les bas-côtés de la vie, se contentant d’un quotidien sans grandeur et de jours sans réels bonheurs. À ceux qui sont dans la vigueur de l’âge et qui subissent les aspérités de leur temps, la voix du père Rodrigue GBEDJINOU vient rappeler l’urgence de l’action.
Dans une approche comparative et volontairement pédagogique, l’auteur attire l’attention de la jeunesse sur un fait palpable partout ailleurs qu’en Afrique : ce sont les jeunes qui font le monde actuel, tant sur le plan politique qu’économique. De l’exemple du président français à celui de la Maire de Rome en passant par le Premier ministre luxembourgeois, l’auteur montre comment des jeunes ont pu prendre ailleurs le destin de leur peuple en main. Prendre le destin de son peuple en main suppose qu’on ait assumé son propre destin. Voilà pourquoi l’auteur invite les jeunes à sortir des petites cloisons de sécurité et à oser. Si ce verbe (oser), posé en impératif absolu, est une invite directe à une action immédiate, il est aussi un appel à la réflexion. C’est pourquoi les neuf chapitres de l’ouvrage (encadrés par une introduction et une conclusion) sont avant tout des champs particuliers où l’auteur veut que le jeune oriente sa pensée. Il s’agit notamment de : l’audace pour prendre position dans le temps et contribuer à l’amélioration du présent et de l’avenir, l’audace d’une assomption de sa propre identité, l’audace de croire au bien, à des valeurs et en Dieu.
On ne niera pas qu’il y ait comme un relent agréable de la voix de Monseigneur Isidore de Souza en filigrane de cet ouvrage et l’on ne s’en étonne point, connaissant le père Rodrigue et son attachement pour le patrimoine idéel de ce prélat dont la vie ne fut qu’audace et action.
Il nous reste seulement à souhaiter que ce livre, bref, bouleversant et généreux par le ton, profond par la pensée, connaisse autant de lecteurs qu’il le mérite. On souhaitera aussi que les jeunes, à qui l’on reproche de ne point lire, fassent mentir ce préjugé et s’accordent le temps de la lecture de ce livre qui leur est tout destiné.