» La danse du lion » de Pascal Saïd Osho

 » La danse du lion » de Pascal Saïd Osho

Ce livre de 290 pages retient complètement l’attention du lecteur dès les premières lignes.

Chronique sur le roman « 

« C’est quand on traverse la rivière qu’on sait si elle est profonde et aucune rivière ne va à contre-courant« . L’ un des personnages de ce roman l’aura compris à ses dépens quand il décide de ramener le corps sans vie d’une touriste italienne en vacances en Bénarie.

La Bénarie, pays imaginaire mais bien présent dans l’imagination du commun des mortels. « La danse du lion » sort des méandres de la créativité de Pascal Saïd Osho, passionné de littérature qui décide de publier ce roman policier en Mars 2024 aux Éditions Plurielles.

Ce livre de 290 pages retient complètement l’attention du lecteur dès les premières lignes. La note de l’auteur indique d’ailleurs le pays où il décide de nous prendre en otage. La scène du crime établie avec dextérité, l’enquête prendra une tournure dangereuse pleine de suspenses et de rebondissements. Dès qu’on commence à lire La danse du lion, chaque page entamée recèle un secret puis éloigne de plus en plus de la vérité. L’ Afrique et ses silences ne restent pas en marge de l’espace temporel créé dans ce roman. Le polar ayant cette particularité d’exacerber les sens au point d’amener les neurones à réfléchir sur l’enquête, les treize chapitres de ce roman policier n’ont pas dérogé à cette règle.

L’ auteur de cet ouvrage diffuse des interrogations, crée des images de combat militaire puis démontre que le ver est dans le fruit. Le fruit qui se retrouve dans une ferme, peut-être dans un verger où le pugilat s’installe. Un appareil étatique disposant en parallèle d’un service de renseignements secret a tôt fait d’intriguer mais c’est aussi sur ça que reposent les décisions de vie ou de mort certaine sur des dizaines de personnes. Le héros de ce polar, (chargé d’élucider le meurtre d’Anna-Lisa Esposito) le Capitaine Osare Magamba va devoir mettre en péril sa vie et celle de ses proches pour remonter les tentacules de la pieuvre, que dis-je, du lion Paul Ogada. Ce fameux Paul Ogada, aveuglé par le pouvoir et ses pulsions malsaines, après sa « danse du lion » va tomber lourdement sur le champ de ses méfaits. Avec tout le poids que suscite une enquête de meurtre dans la police et l’appareil judiciaire, de grands affrontements se dévoilent comme en page 124 où l’écrivain décrit : « (…)Le policier fut plus rapide que lui, tirant son arme de service du holster. Trois coups de feu partirent instantanément. Malgré son poids, l’homme fut projeté en arrière et tomba la tête la première sur le sol pavé. Le jeune homme à la machette s’était relevé, et ayant aperçu Nabila Hanigu, il se mit à courir vers elle.(…) » On ne peut plus être plus explicite. Pascal Saïd Osho a créé l’action et nous promène dans le réalisme de l’insécurité, du danger, des armes à feu et armes blanches qui jonchent toute une enquête.

Dans son avant-propos où il parle de La Bête, une créature laide et difforme, on n’aura pas compris toute la science et le mystère que peut receler cette légende si on ne se décide pas à lire ce roman policier jusqu’à la fin. L’ écrivain Paul Saïd Osho maitrise les assauts-surprises et sait partager des actes de commando qui doivent libérer le commandant en charge de l’enquête à travers son écriture. Certains crimes entraînent des assassinats en cascade car c’est le sang coulé au sol qui fait renaître la vie. En page 166, se dévoile aisément : « Tout dispositif sécuritaire comporte nécessairement une faille. Il suffisait de la connaître avant de mener l’attaque, ou de la découvrir sur le terrain. Et l’œil d’expert du chef d’équipe avait vu la faille, lorsqu’il avait observé le bâtiment à l’aide de ses jumelles. Il réclama le silence, et d’un geste convenu à l’avance, il envoya l’un d’eux vers le bâtiment. Une détonation se fit entendre, et des bruits sourds troublèrent la quiétude du bâtiment et des maisons environnantes.« 

Il y a vraiment de l’action dans l’air rien qu’à lire ce passage du roman. La fluidité des phrases courtes et dynamiques sont un atout pour « La danse du lion« . Le langage courant utilisé dans l’écriture de cette œuvre facilite la compréhension et l’évasion. La Bête n’a pas fini de se déployer car pour étoffer le titre de ce polar, en première de couverture, il y a une photo grandeur nature très visible de l’œil d’un lion. Un regard ténébreux, un œil mystérieux qui sonde avec curiosité celui qui prend ce roman. La couleur marron qui enveloppe toute la couverture du roman est une expression de la nature qui reprend toujours ses droits après le passage de l’impureté et de la violence. Le roman policier et tout aussi politique « La danse du lion » fait son entrée magistrale dans l’univers du polar béninois pour conforter dans la renaissance de cette littérature. Les émotions qui vous y attendent sont décuplées. Le but de la vie ne tient qu’à cela. S’atteler à vivre d’intenses émotions pour se renouveler.

Myrtille Akofa HAHO

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