« La poésie représente l’âme de la littérature », Cheikh Ari.

« La poésie représente l’âme de la littérature », Cheikh Ari.

Bonjour les amis. Nous recevons pour vous aujourd’hui, un jeune auteur béninois: Cheikh Ari:  » Il faut avouer qu’il y a une évolution à ce niveau, quoiqu’elle reste minime. Les femmes s’émancipent progressivement et participent du mieux qu’elles peuvent à la construction de la société. Mais il reste du chemin à faire ».

                            

BL : Bonjour Monsieur. Nous sommes heureux de vous recevoir sur Biscottes Littéraires. Voudrez-vous bien vous présenter, s’il vous plait ?

CA : Bonjour à tous les lecteurs du blog biscottes littéraires. De prime abord, merci pour l’invitation sur cet illustre blog dédié à la littérature. Je réponds au nom de Cheikh Ari. Je suis étudiant en sciences pharmaceutiques à la Faculté des Sciences de la Santé de Cotonou, puis co-fondateur et directeur de publication aux Éditions Village Lettré.

BL : Nous vous recevons sous votre manteau de passionné des lettres. Pourriez-vous partager avec notre lectorat la genèse de cet engouement pour la littérature ?

CA : Cet engouement remonte à mon très jeune âge. Mon père m’offrait plus des livres que tout autre article. Donc très tôt, je me suis familiarisé avec la lecture. Mais j’étais friand des bandes dessinées, surtout ceux de Picsou, Lucky Luke et autres. Au fil du temps, la passion s’est un peu estompée avant de reprendre il y a quelques années avec l’apparition des livres électroniques.

BL : Qu’est-ce qui sous-tend votre venue à l’écriture ? Qu’est-ce qui fut le déclic ?

CA : Rien ne me prédestinait à noircir des pages. Bien vrai, j’essayais quelques fois d’écrire quelques bribes de mots, mais rien de concret. En le faisant, je ne me voyais pas en tant qu’écrivain. Le déclic fut la lecture du roman de Guillaume Musso, Et après. C’était par un après-midi pluvieux que j’ai lu ce livre. Malgré son volume énorme, je l’ai terminé le jour même. L’intrigue était tellement bien ficelée, qu’il m’a plu d’être auteur, de pouvoir jouer avec les mots, avec la patience du lecteur, de pouvoir créer selon ma conception une histoire. Le lendemain, j’ai débuté l’écriture d’une histoire. Et c’est de là que tout est parti.

BL : Vous êtes un grand épris de la poésie. Quelle conception faites-vous de cette dernière ?

CA : La poésie représente un genre atypique à mon avis. De tous les genres littéraires, il est celui qui sert le mieux d’exutoire. Bien qu’elle soit difficile à écrire, lorsqu’on y parvient, c’est une satisfaction. La poésie représente l’âme de la littérature.

BL : Vous faites votre entrée dans le cercle littéraire avec Exutoire, un recueil de poèmes. Voudriez-vous bien nous dire le postulat d’écriture de ce livre ?

CA : Sourire. Exutoire, s’est révélé à moi de façon naturelle. A la base, j’étais parti sur l’idée d’écrire un roman à suspens, mais au cours de sa rédaction je me suis rendu compte qu’il manquait ‘’le truc en plus’’ pour faire du livre une pépite. Alors l’idée d’écrire un recueil de poésies est née, puis je me suis lancé dans sa rédaction.

BL : Vous abordez plusieurs thématiques dans cet ouvrage notamment le viol. Le poème  »Vol d’intimités » est un exemple. C’est un fléau récurrent qui éprouve l’ataraxie de la société actuelle. Si d’aucuns pensent qu’il faille adopter des lois punitives, d’autres attaquent les victimes qu’ils jugent coupables. Ces derniers prennent souvent appui sur un seul aspect : les « Vêtements indécents » p.44. Lesquels sont, à la limite, provocateurs. Voudriez-vous bien reprendre votre avis sur la question en étant plus explicite ?

CA : Il est vrai qu’un vêtement indécent est provocateur, donc peut être une cause de viol. Mais lorsqu’on regarde loin, on se rend compte qu’il existe des viols sur mineures, sur des personnes du troisième âge et même sur des hommes. Le mal est plus profond, les vêtements ne sont qu’une partie du problème. Dans la suite du poème, je dis : « Est-ce une raison pour subir ces affres ? », parce que chacun est libre de son habillement. Il faudrait apprendre aux hommes à dompter cet instinct animal présent en eux. Le problème est d’ordre psychologique à mon avis.

BL : Que proposez-vous pour pallier ce phénomène ?

CA : Il faudrait encourager les victimes de ce phénomène à la dénonciation. Les femmes doivent prendre des cours de self-defense, parce qu’on ne sait d’où viendra le criminel. Au niveau juridique, des lois punitives doivent être adoptées. Mais avant tout, revenons à la base, l’éducation. Les parents doivent revoir l’éducation des enfants, sans distinction de sexe.

BL : Quelle est votre perception de l’approche Genre dans le contexte béninois ?

CA : Il faut avouer qu’il y a une évolution à ce niveau, quoiqu’elle reste minime. Les femmes s’émancipent progressivement et participent du mieux qu’elles peuvent à la construction de la société. Mais il reste du chemin à faire. Au fil des années, suite à une vraie harmonie et cohésion entre les femmes, elles s’élèveront davantage et auront vraiment les mêmes chances que les hommes.

BL : Avez-vous eu de difficultés dans le processus d’édition de votre livre ? Si oui, lesquelles ?

CA : Non. Tout s’est bien passé. Peut-être parce que je suis mon propre éditeur, donc j’ai su prendre le taureau par les cornes.

BL : Que proposez-vous pour un accès facile des jeunes à l’édition ?

CA : L’Etat devrait mettre à disposition des maisons d’édition un fond pour qu’ils puissent éditer. L’édition au Bénin est rude, très vite, on peut s’en lasser. Mais on n’attendra pas toujours l’Etat. En tant que jeunes, il faudrait se construire un capital soi-même pour y aller en autoédition ou solliciter des maisons d’édition à compte d’éditeur. Les éditeurs également doivent aller à la traque des jeunes épris d’écriture qui pullulent sur la toile.

BL : Ya-t-il des auteurs qui vous inspirent dans votre projet d’écriture ?

CA : Oui, le jeune auteur, Frangilo Goncalves, le romancer Guillaume Musso et la légende Paulo Coelho.

BL : Vous avez certainement d’autres projets littéraires en cours. Voudriez-vous bien les partager avec le lectorat ?

CA : J’ai toujours un manuscrit sur lequel je travaille. Des projets littéraires, il y en a. Au moment propice, vous les découvrirez. Prochainement, j’aimerais bien explorer d’autres genres, peut-être le théâtre, j’aime les mise en scènes.

BL : Quelques conseils à l’endroit des jeunes qui désirent être poètes comme vous ?

CA : J’ai l’habitude de dire la lecture précède l’écriture. Un bon poète doit aimer lire, c’est primordial. Lire un peu de tout. Ensuite, s’entrainer à toujours écrire chaque jour, ne serait-ce que trois vers. Après, il faut affiner sa technique d’écriture, trouver son style et le peaufiner. Il n’est pas mauvais d’avoir un modèle, un mentor. Le plus important c’est d’étre fou, assez imaginatif, et pour cela, VIVEZ ! Faites beaucoup d’expériences.

BL : Votre portrait chinois

CA : Si j’étais un organe du corps, je serai le cerveau

Si j’étais un animal, je serai l’aigle

Si j’étais un fruit, je serai la pomme

Si j’étais un plat, je serai du alloco+poulet braisé

Si j’étais une couleur, je serai le noir

Si j’étais un personnage célèbre, je serai Gandhi

Si j’étais une femme, je serai Agatha Christie

  • Votre plus grande peur : Perdre la raison.
  • Ce qui vous fait le plus rire : Une excellente blague.
  • Votre péché mignon : Les biscuits, j’en raffole.
  • Ce qui vous énerve le plus : La trahison.
  • Votre plus grande déception : Je l’ignore.

BL : Votre mot de la fin

CA : Merci à Biscottes littéraires pour cette interview. La littérature béninoise a de beaux jours devant elle. Osons écrire, sortons des sentiers battus. A tous, je vous invite à croire en Dieu et à avoir confiance en vos capacités. Que Dieu nous bénisse tous !

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