« L’identité de la poésie, c’est avant tout, la nature » Muriel Odoyer.

« L’identité de la poésie, c’est avant tout, la nature » Muriel Odoyer.

BL : Bonjour Madame. Nous sommes heureux de vous recevoir sur notre blog. Nos lecteurs sont curieux de vous connaitre. Voudrez-vous bien vous présenter, s’il vous plait ?
MO : Bonjour à vous et à tous vos lecteurs ! Mon nom est Muriel Odoyer. Je suis française et je vis au bord de la mer dans la belle région de Bretagne depuis maintenant deux ans. Auparavant, j’étais installée en Ile de France, pas loin de Paris où je travaillais en tant que cadre supérieur dans une grande entreprise française. J’y ai occupé plusieurs emplois en tant que contrôleur de gestion, responsable de systèmes d’informations, responsable de services achats et également manager opérationnel … J’écris des poèmes depuis 2018 et trois recueils ont déjà été publiés ; le quatrième devrait être édité d’ici la fin de l’année 2021.


BL : Vous êtes une grande passionnée de lettres. Pourriez-vous partager avec nous la cause de cet engouement pour la littérature ?
MO : La littérature offre un condensé de la vie réelle et de la vie imaginaire permettant à chacun de s’approprier une part de rêve ou d’expérience lui offrant d’y trouver une rémanence ou une approche différente, un horizon connu ou nouveau susceptible de le distraire de ses pensées, de l’informer, de lui ouvrir de nouveaux horizons ou de l’accompagner sur son chemin de vie. En ce sens, elle est ouvreuse d’esprit et c’est pourquoi elle est symbole de la liberté de pensée.
BL : Comment êtes-vous venue à l’écriture ? Et Pourquoi ? L’écriture serait-elle pour vous un exutoire ? Et qu’est-ce qui fut le déclic ?
MO : J’ai toujours eu un lien particulier avec les livres et je me souviens avoir appris à lire toute seule dès l’âge de quatre ans. Quand j’étais adolescente, j’ai dévoré une multitude de livres qui se présentaient à moi. Je soulignais toutes les phrases que je trouvais belles ou qui percutaient mon cœur et mon esprit, et je n’avais de cesse que d’y trouver un sens à l’existence, à ce pourquoi nous étions sur terre. Je n’ai commencé à écrire moi-même que lors du premier chagrin d’amour où j’ai éprouvé le besoin de faire sortir, en mots, le chagrin et la tristesse que mon âme ressentait ! Après, la vie a continué ; je me suis mariée, j’ai eu des enfants, je travaillais et le temps était bien occupé ; je lisais un peu mais je n’éprouvais pas le désir d’écrire ! Pourtant, dans ma tête, il y avait toujours ce rêve d’écrire un jour un livre, un rêve de petite fille qui me paraissait très éloigné ! Le déclic est survenu suite à de grandes difficultés qui se sont produites dans ma vie, qui m’ont poussé à faire un gros travail intérieur, à rencontrer l’extra-ordinaire, sous forme de signes, de synchronicités et qui m’ont donné la conscience de ce que je cherchais depuis toujours : le sens de la vie. En même temps, j’ai commencé à écrire des poèmes que je postais sur Facebook, les partageant à mes amis, pensant qu’ils pouvaient faire du bien comme ils m’en faisaient quand je les écrivais. Et puis, un jour, un salon du livre a été créé dans ma ville et je souhaitais y participer, mais il fallait avoir un livre publié et c’est ainsi que j’ai commencé à faire éditer mon premier recueil de poèmes.
BL : La Poésie reste votre domaine de prédilection. Quelle est votre conception de cette dernière ?

MO : La poésie est, pour moi, avec l’intuition que j’en ai, la plus pure et la plus riche des littératures. Je dirai même qu’elle contient tous les arts : on peint avec les mots, on sculpte les mots, on fait de la musique avec les mots ! C’est une rythmique qui fait appel, non seulement à notre esprit, mais aussi et surtout à notre âme, cette partie qui peut être considérée comme notre inconscient dont on n’a pas forcément accès. La poésie donne du rêve, laisse échapper les sons de l’univers, nous rapproche de l’immatériel et permet une connexion profonde à soi-même, aux autres, au monde qui nous entoure. Elle est la résultante de ce que nous sommes, en tant qu’êtres humains, gravitant entre le rêve et la réalité !
BL : On constate aujourd’hui une faible affluence vers ce genre littéraire. Plusieurs raisons la sous-tendent. D’aucuns attaquent son hermétisme. Autrement dit, ils pensent que la plupart des auteurs ne rendent pas leur langage accessible et n’adaptent pas leurs écrits au niveau de compréhension du lectorat. D’autres puristes soutiennent cet hermétisme en martelant que ce genre est uniquement réservé à une certaine catégorie de lecteurs ou d’intellectuels. Votre opinion sur la question ?
MO : Je pense effectivement que la poésie a été dévoyée par un intellectualisme qui a essayé de transformer son essence pure en une construction, prenant appui sur une recherche d’esthétisme où l’esprit s’est plus occupé d’en tracer des règles ou, à l’inverse, d’en soustraire tous les fondements. Or, il faut la laisser se présenter à nous, telle qu’elle survient à cet instant précis où elle nous parle et elle ne se communique que dans un langage universel compréhensible par tous. C’est pourquoi, je laisse venir à moi, spontanément, ce qu’elle a à me dire et je ne la corrige jamais pour ne pas en soustraire son authenticité. La poésie, c’est le langage de l’univers, c’est la façon qu’il a de nous parler, c’est une façon d’être au monde, dans le partage et dans l’amour !


BL : Vous faites votre entrée dans l’arène littéraire avec votre premier livre Poèmes pour guérir l’âme. Quel est le postulat d’écriture de ce livre ?
MO
 : On peut le lire comme un roman d’amour, un puits où remonter à la source de ce qui fait la vie, un partage d’émotions, d’états d’âme qui peuvent être communs à beaucoup d’entre nous, une guérison qui prend sens par les mots que la poésie introduit bien plus loin que la simple conscience de ce qui l’a créée.


BL : Avec ce recueil de poèmes, vous remportez le prix des Gourmets de Lettres de Toulouse, sous la houlette de l’Académie des Jeux Floraux. Cette distinction a-t-elle été une source de motivation dans la suite de vos œuvres scripturales ?
MO : Pas forcément ! C’est à l’occasion d’un salon du livre auquel je participais que ce prix m’a été attribué et je crois bien que là-haut, tout avait été fomenté au vu des circonstances dans lesquelles je l’ai obtenu…Je participe à très peu de concours, n’étant pas forcément en recherche de prix, mais plus dans le partage de mots qui peuvent faire du bien aux autres. Bien entendu, cela me fait très plaisir et m’offre une certaine reconnaissance auprès de ceux qui me l’ont attribué et auprès de ceux qui me lisent.
BL : Dans Poèmes pour fleurir l’âme, la nature est magnifiée par son lys, sa rose, ses mimosas, ses oiseaux, son aube, sa nuit pleine d’astres, etc. Quel lien établissez-vous entre la poésie et la nature ?
MO : L’identité de la poésie, c’est avant tout la nature ! Parce que la poésie, c’est un souffle qui nous est donné ! J’aime autant l’infiniment grand que l’infiniment petit ! Rêver avec la lune, profiter des levers et couchers du soleil, percevoir la lumière au travers des étoiles, m’émerveiller des couleurs de l’arc-en-ciel, mais aussi entendre le son pur de l’oiseau, découvrir ce qui est caché tout au fond d’une fleur, dire le beau, le grand, la couleur !
BL : Poèmes pour grandir l’âme est votre troisième livre. Ici, les mots se dotent d’une forte puissance pour apaiser le cœur endolori, les vers se muent en consolateurs de l’âme meurtrie, les strophes en transporteuses de l’esprit vers un monde dépourvu de douleurs, de soucis et ennuis quotidiens. Ce sont des odes pour recouvrer le sens et le chemin de la vie. Avez-vous toujours cru en la capacité des mots à trouver une fêlure pour pénétrer l’homme et le changer par ses forces redoutables ?
MO : Oui, je crois en la capacité des mots à trouver le chemin de la guérison non seulement de l’humain, mais aussi du monde ! car, c’est une vaste connexion entre nous et l’univers, et plus nous serons à même d’y déployer des sentiments de cohésion, d’amour, d’humanité, plus nous aurons cette capacité à défendre la planète en changeant les esprits dans le bon sens, en donnant cet espoir que finalement, tout est possible quand l’être humain est capable de changer son regard par cette intuition formidable qui nous a été donnée à tous et à laquelle nous ne faisons que rarement appel par manque de conscience !
BL : Bientôt, la sortie de votre quatrième ouvrage. Voudrez-vous bien nous dire un peu plus à ce propos ?
MO : Pour l’instant, le quatrième recueil est en préparation chez l’éditeur. Il devrait être publié d’ici à la fin de l’année 2021 et contiendra de l’ordre de 150 poèmes. Il est dans la continuité de ce qui m’anime, de ce qui s’y diffuse quand j’écris, dans ce court espace qui s’appelle l’instant mais qui est si vaste. Le titre n’est pas encore définitivement arrêté, mais vraisemblablement il devrait s’intituler : « Cette façon d’être au monde : poésie de l’instant » 
BL : Selon vous, que faut-il pour devenir un (e) bon (ne) poète ou poétesse ? Autrement dit, quels sont les rudiments à assembler pour faire de la bonne poésie ?
MO : Laisser parler son cœur, faire venir à soi cette partie immergée qui nous parle sans chercher à la recouvrir d’artifices ! Ecrire, écrire comme ça vient et puis, un jour, ça prend du sens ! et quand ça prend du sens, ça devient beau !


BL : Beaucoup martèlent que les jeunes d’aujourd’hui ne lisent plus ou pas assez. Qu’ils ont souvent leurs yeux rivés sur un portable que sur un livre. Votre avis sur le sujet ?
MO : Nous sommes à l’ère de la communication et c’est bien ! Les échanges se diffusent, même si ce n’est pas toujours dans le bon sens. Il faut savoir prendre ce qui est bien et laisser de côté ce qui peut être nocif. Les jeunes sont souvent concentrés sur leur ego et c’est bien normal quand on se cherche, de se construire une image confortée par les autres. Parfois, ce n’est qu’un leurre que la société dans laquelle on vit nous pousse à adopter. La lecture est un bon moyen de se projeter vers autre chose, d’y trouver un sens à sa vie, d’y trouver espoir dans la vie, de se confronter à d’autres points de vue et de grandir en éveillant son esprit ! Mais il faut aussi que la littérature qui est proposée ne soit pas simplement le reflet exact du monde dans lequel on vit, mais qu’elle propose des univers autres où le lecteur doit pouvoir se projeter dans le futur !
BL : Comment définissez-vous le féminisme, à cette ère où on pense toujours que la femme est marginalisée, et traitée différemment que l’homme ?
MO : Je ne suis pas foncièrement féministe, en cela que, pour ma part, je n’ai jamais eu à me défendre de ma féminité. Mon esprit s’apprivoise facilement de ce qu’il est, un être humain avant tout, avec ses particularités, cette sensibilité qui est peut-être plus l’apanage des femmes, mais cette rationalité aussi qui me fait appréhender la vie de façon plus cartésienne. Je crois qu’aujourd’hui, le pouvoir qu’on peut avoir sur les autres, parce qu’on se sent plus fort, du fait du sexe, de la race ou de la puissance qu’on a pu acquérir, est une notion à dépasser pour vivre en harmonie et construire un monde meilleur basé sur l’amour et le respect de chacun !
BL : Deux ou trois livres lus, qui vous ont marquée, et que vous pourriez conseiller au lectorat ?
MO : Je crois que chacun arrive à trouver spontanément à lire ce vers quoi il est attiré pour avancer sur son chemin de vie ! Il y a des titres, des rencontres, des hasards qui font que l’on trouvera les mots pour nous ! Je conseillerai cependant de lire les grands classiques, d’abord, parce que c’est souvent bien écrit et qu’il y a de grands esprits qui avaient déjà tout compris au sens de la vie !
BL : Y a-t-il des auteurs qui vous inspirent dans votre projet artistique poétique ?
MO : Pas vraiment, je ne suis pas du tout une experte en littérature poétique, j’écris avec mon âme tout simplement !
BL : Vos jeux de distraction
MO : Je ne suis pas une grande joueuse, mais j’ai toujours aimé faire des mots croisés !
BL : Votre portrait chinois
MO : Je suis chien ! J’ai toujours aimé l’astrologie, la numérologie et toutes ses sciences intuitives qui nous permettent de découvrir ce que nous pouvons être au fond !
BL : Votre mot de la fin
MO : Un grand merci à vous de m’avoir proposé cette interview qui, je l’espère, aura du sens pour vos lecteurs !

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